Déçu par l’évolution de la mentalité de la scène hardcore/grind britannique, et sans réelle attirance pour la direction deathmetal que prennent Shane Embury & Mick Harris, Lee Dorrian quitte inévitablement
Napalm Death, en même temps que Bill Steer désormais à plein temps chez
Carcass. Evoquant sa passion pour le doom traditionnel de
Black Sabbath,
Candlemass,
Pentagram ou
Trouble, le chanteur s’associe rapidement avec Mark Griffiths, puis avec Gary Gennings et Adam Lehan, deux anciens membres du groupe de fun/thrash
Acid Reign, formant ainsi
Cathedral en 1989.
Grâce à sa demo-tape
In Memorium,
Cathedral décroche un précieux contrat avec Dig Pearson d’Earache Records, à contre courant avec la politique de l'écurie britannique encore très orientée sur l'extrême, bien que l'album des doomsters de
Confessor paru l'année suivante montre lui aussi les signes de la diversification du label.
Forest of Equilibrium est enregistré en été 1991 par Mark Tempest aux Workshop Studios, répandant son doom funèbre dès la fin de la même année, parfaitement mis en scène par la riche illustration de Dave Patchett, magnifique contraste entre deux univers fantasy, un pan dévoilant innocence & légèreté, l’autre obscurité & perversion.
Forest of Equilibrium démarre avec une superbe guitare acoustique accompagnée d’une flûte enchanteresse, imposant ensuite ses rythmes massifs et pachydermiques sur Comiserating The Celebration, où la voix encore imparfaite de Lee entre grunts gras & chants plaintifs, évoque encore quelques relents deathmetal de son passé. Mais inévitablement, dès le break et les soli du premier morceau, l’ombre planante de
Black Sabbath surgit, trahissant la passion de
Cathedral pour le géant des seventies.
L’ambiance devient alors encore plus glauque et mélancolique sur
Ebony Tears,
Serpent Evil,
Funeral Request et l’éponyme
Equilibrium, pour atteindre son paroxysme sur son titre de clôture Reaching Happiness, envoûtant par la présence de son orgue et de ses flûtes, et dégageant une ambiance particulièrement funèbre & dépressive, renforcée par les vocaux de Lee, qui se transforment alors en de véritables lamentations.
Seul le court
Soul Sacrifice, avec son groove quasiment dansant, apporte un ton plus léger à l’ensemble, tel des prémices de l'évolution doom/stoner prise sur les futurs albums.
Considéré par certains comme le détonateur du doom extrême, aux côtés du
Gothic de
Paradise Lost paru la même année,
Forest of Equilibrium est un des albums prenant à contre pied la scène de l'époque, dominée par une course sans pitié à la vitesse et à la brutalité. A l’inverse de toute démonstration technique, son rythme & ses riffs sont lents et répétitifs, mais répandent en revanche une atmosphère glauque, pesante et mélancolique parfaitement maîtrisée, hissant directement
Cathedral parmi les formations incontournables du doom metal des années 90's.
Fabien.
Ce fut pour ma part les premiers pas dans le style, complètement débarrassé du lyrisme d'un Candlemass alors bien connu, mais qui ne touchait guère naguère les plus intransigeants fans de brutalité.
Sans doute la porte d'entrée de bien des fans d'extrême/deathsters vers le doom.
Album magique, intemporel et envoûtant une fois les barrages éventuels d'origine passées.
Cathedral....c est mon copain christophe qui m'a fait decouvrir ce groupe "à contre courant" lors de ma periode fac! Pour autant je les trouvais "extreme", le style detonait et n'etait pas si facile que ca à apprehender. Ce doom si lourd ne declencha pas en moi l' adhesion immediate comme pour d autres formations. Mais qlq annees après, j ai revu ma copie et à travers l'oeuvre suivante decouvrais finalement la clef d'ecoute de ce groupe finalement assez unique.
La chro et les commentaires de Fab decrivent si bien le desapointement initial des 1ere ecoutes.
Un disque perturbant & intemporel
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