Un '
Filicide', c’est le meurtre d’un enfant par l’un de ses parents, un mot abominable que le gang russe de
Mortem a choisi pour son second disque, à la pochette qui fait tout aussi froid dans le dos. Heureusement, comme le précise soigneusement ses membres dans chaque album, le groupe est clairement contre toute forme de violence : nous voilà donc rassuré quant à ses intentions pacifiques, le propos étant quant à lui à prendre totalement au second degré, tout comme les paroles particulièrement crues ou abjectes de
Cannibal Corpse, formant des mini-films gore ou d’épouvante mis en musique.
Le parallèle avec
Cannibal Corpse est justement évident sur cet album somophore de
Mortem, qui se cale distinctement dans la période 93/94 des américains, comprise entre Tomb of the
Mutilated et le génial
The Bleeding. La ressemblance est ainsi non seulement frappante sur de nombreux riffs (citons le début d’
Euthanasia) et l'utilisation habile de la guitare basse, mais également dans les intonations de voix de Vitaliy Glushko, singeant parfaitement le growl guttural et les cris haineux de Chris Barnes.
Pour arriver à un tel résultat,
Mortem a certainement dû réviser longtemps ses gammes, ayant d’ailleurs mis un sacré paquet d’années pour composer son second album, puisqu’entre 1993 et 2000, sept années séparent
Filicide de son aîné. Depuis le deathmetal relativement gras, brutal et bas du front (mais tellement bon) d’Amputator, notre quatuor a atteint un niveau de technicité et de précision bien supérieurs. Ses efforts notables lui permettent ainsi de lâcher un deuxième jet au deathmetal plus riche, plus aéré, plus percutant, parfois sacrément véloce, où seule l’originalité (et aussi un peu la durée) fait réellement défaut.
Fans de la période Tomb / Bleeding de
Cannibal Corpse, et des vociférations de son ancien leader Chris Barnes, vous risquez d’être agréablement surpris par ce
Filicide, second album de
Mortem idéalement produit, ayant hélas bien mal traversé les frontières, injustement cantonné dans les pays de l’Est chez le label russe MetalAgen Records. Si la singularité n’y est pas, la qualité et le plaisir d’écoute sont immanquablement au rendez-vous,
Filicide se hissant à mon humble avis au sommet de la petite discographie de
Mortem, aux côtés du tout aussi bon
Corpsophagia paru en 2005.
Fabien.
Ravi de constater que mes écrits sur des disques aussi confidentiels trouvent quelques lecteurs, qui deviennent ensuite d'heureux possesseurs ! FABIEN.
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