Formé à Moscou en 1989 par le batteur Yuri Om, rejoint quelques années plus tard par le growler Vitaliy Glushko et le tandem Poyarkin / Vasilyev aux guitares,
Mortem figure parmi les pionniers du deathmetal en Russie. Si la bande a su rester unie autour de ce noyau dur, celui-ci se scinde après la parution de
Death Is My Name et le départ successif des deux guitaristes. Nos rescapés Om & Glushko se chargent ainsi de bâtir une nouvelle équipe, jusqu’à l’enregistrement puis la sortie de
Corpsophagia en 2005. On retrouve cette fois
Mortem chez le label et distributeur russe CD-
Maximum, d’où une exposition assez moindre hors des pays de l’Est.
A l’image de la scène orgiastique de nécrophagie mis en avant sur la pochette de
Corpsophagia, accompagnée d’une pelletée de chairs et de boyaux sanguinolents & avariés,
Mortem délaisse les ambiances glauques de
Death Is My Name au profit d’un deathmetal plus frontal, laissant parler avant tout un riffing carnassier, qui manquait sur le précédent effort. Sans s’embarrasser de superflu hormis une intro qui plante le décor, le nouveau quintette lâche ainsi un condensé de pur death/gore, découpé en huit morceaux durant une habituelle petite demi-heure.
Sans être affecté par le départ de ses deux guitaristes,
Mortem se recentre ainsi vers un deathmetal tourné vers plus d’efficacité, tout en possédant cette expérience et cette technicité qui lui permettent d’articuler ses bonnes idées avec beaucoup d’aisance. La production plus cossue de
Corpsophagia est également l’occasion aux moscovites de renouer avec leur pleine force rythmique, grâce à un couple basse / batterie équilibré, une basse présente & claquante, et enfin deux guitares qui retrouvent leur férocité.
Aux côtés du bon
Filicide paru en 2000,
Corpsophagia représente l’effort le plus réjouissant de
Mortem à ce jour, un deathmetal influencé par
Cannibal Corpse, direct, brutal et sans concession. C’est hélas le testament du groupe, qui subit le départ du batteur Yuri Om (seul membre originel) puis se sépare en 2007, le growler Vitaliy Glushko s’emparant quant à lui du micro chez le voisin moscovite
Scrambled Defuncts. Notre quintette a eu cependant la sage idée de finir sur une bonne note avec son quatrième album, tout en ayant dans son ensemble une discographie petite mais solide, à l’épreuve du temps, du moins sur ma platine.
Fabien.
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