Si l’attente a été interminable entre les deux premiers disques (sept ans), deux seules années séparent le troisième album de
Mortem de son bon prédécesseur
Filicide. Peu représenté et mal distribué hors des frontières des pays de l’Est jusqu’à lors, le quintette russe signe cette fois avec la petite structure française
Warpath Records, ayant sorti une année auparavant le premier disque des lorrains de
Kronos (
Titan's
Awakening). Ce contrat lui permet quelques insertions dans la presse nationale, notamment dans le fameux magazine Metallian, où de nombreux deathsters font connaissance avec la terrible pochette de
Death Is My Name, qui fixe d’emblée un décor d’horreur innommable, que ne renierait ni
Cannibal Corpse ni
Infernal Torment.
Pour ce troisième jet,
Mortem nous transporte davantage dans la peau de criminels déviants et dans un univers mortuaire (Bifurcation of the Person,
Coroner's Report), tout en renforçant le côté macabre du climat par quelques plans acoustiques glauques bienvenus, ainsi que par quelques courts samplers issus de films d’horreur, que les plus férus reconnaîtront sûrement.
Si un effort a été effectué du côté de l’ambiance, l’effet escompté reste malheureusement gâché dans son ensemble, faute d’une part à des compositions de qualité intrinsèque moindre (pour citer le plat Oozing Yellow Slime), et d’autre part à une production sans relief, notamment pour ces pauvres guitares sans grande lourdeur ni incision. Sans être désagréable,
Death Is My Name défile ainsi sans grands soubresauts en 29 petites minutes, comme une pâle copie de
Cannibal Corpse de la période Chris Barnes, rehaussé par son climat morbide assez bien entretenu.
Death Is My Name était pourtant l’occasion rêvée pour
Mortem de se faire connaitre dans nos contrées grâce à une signature chez
Warpath Records (petit label à la carrière toutefois bien éphémère), alors qu’il apparaît en cette année 2002 avec son visage le moins séduisant. Avec du recul, c’est d’autant plus dommage lorsqu'on connait les deux albums qui l’entourent (
Filicide en 2000 et
Corpsophagia en 2005), d’une qualité et d’une production bien supérieures, inversement proportionnelles à la faible exposition de ces disques dans nos provinces.
Fabien.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire