A peine une année et demi après son bon album précédent (
Proliferation) le quatuor de Melbourne refait parler de lui.
Harlott a pu effectuer une tournée avec
Annihilator en 2016 qui l'a sans doute aidé à faire connaître son thrash de tradition fortement imbibée de doses létales d'
Exodus sur le Vieux
Continent.
Pas de changement significatif depuis 2015 pour les Australiens, puisqu'on prend le même jeu et on rebelote (toujours chez
Metal Blade assurant ainsi une distribution qui manquait à
Origin, leur premier disque).
Dès la doublette ouvrant l'album "
Extinction / First World Solution", les ingrédients sont reconnaissables entre mille : riffs féroces, refrains scandés en chœur, breaks pas éloignés (du tout) de
Slayer, vocaux de Andrew Hodson à mi-chemin entre Zetro et Araya selon les passages, et mosh-parts à gogo.
Harlott n'a guère changé, avec toujours la dose de hargne qui convient à un très bon album de thrash metal. Aucun doute là-dessus,
Harlott sait y faire et il n'y a que très peu de déchet ("No
Past", quelconque), le très bon ("Better
Off Dead", "
Parasite" et son beau solo) l'emportant largement au final. Notons des missiles comme un "Violent Conspirator" d'à peine une minute quarante qui laisseront le thrasher hébété devant une telle composition désarmante de simplicité. A l'inverse "
And Darkness Brings The
Night", de plus de sept minutes, montre que
Harlott fait aussi dans le registre plus heavy, lorgnant vers les morceaux les plus progressifs/mélodiques de
Slayer.
C'est là que le bât blesse : On pourra philosopher à l'infini, mais même si le cadavre de
Slayer bouge encore un (tout) petit peu, les Californiens enfantent encore comme des cochons des groupes se réclamant de leur influence de par le monde. C'est ici flagrant sur beaucoup (trop) de morceaux : les couplets de "The
Penitent", par exemple (alors que le morceau possède une partie mélodique intéressante en son sein). On retrouvera cette filiation sur "
Whore" également, entre autres, le phrasé de Hodson rappelant bigrement Araya, les breaks renvoyant directement à la paire
King/Hannemann. A l'heure du troisième album, et au vu du succès d'estime de ses deux prédécesseurs, on était en droit d'attendre autre chose de la part de
Harlott, surtout que les titres les moins inspirés par
Slayer (la paire finale "
Parasite /
Epitaph") sont parmi les plus réussis du lot.
Selon l'indulgence de l'auditeur on pourra soit voir chez ce
Harlott un énième clone de
Slayer de manière gênante reproduit avec dextérité et hargne, soit un album de thrash foutrement pêchu comme
Slayer en faisait après 1992 (en mieux). Cas de conscience, tant
Hellbringer, Hating
Evil ou d'autres pratiquent déjà la discipline sur d'autres périodes de la carrière des Américains. Faisant fi de cela, les douze titres envoient du bois avec quelques baisses de régime mineures, et de beaux moments de haine toute Slayerienne tout au long des plus de 50 minutes du disque.
Contrairement a vous je découvre HArlott avec cet album. Ya vraiment du bon dans ce "Extinction", les ressemblances avec SLayer me dérange pas du tout (même si des fois cela ressemble vraiment beaucoup). Un groupe que je classe dans la 2e vague de Thrash revival avec Lost society et Ultra-violence (et bien d'autre). J'aime bien l'enchainement de "Violent Conspirator" et de "And Darkness Brings the Light". Le point noir de l'album est pour moi la durée, 51min sa fait long pour ce genre je trouve. Merci ta chro.
Etonnant comme les avis peuvent être subjectifs sur un même album. Je découvre ta chronique en réécoutant cet album, que j'avais un peu laissé aux oubliettes, et me disant "bon, j'imagine la chronique, du bon thrash, mais du plagiat de... Kreator!!!". Incroyable pour moi comme cet album sent le "Reconquering the throne" et le "Enemy of God", notamment sur le premier titre, même si par la suite, l'influence Slayer/ Araya se fait davantage sentir. En attendant, Kreator ou Slayer peu importe, les types sont allés piocher dans ce qui se fait de mieux en la matière, et ça envoie sévère!!!!
Ouais en fait c'est vrai, c'est vraiment du Slayer post-2000 repompé...mais avec brio
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