S’attaquer à une branche du
Metal tel que le
Metal Symphonique n’est pas une chose aisée. C’est pourtant la voie qu’a choisi de suivre
Fallen Arise, groupe grec originaire d’Athènes fondé en 2009. Après plusieurs changements de line-up, c’est en 2011 que le groupe sort son premier EP baptisé «
Eternal ». Plutôt bien reçu par la critique, le groupe commence à enchaîner les apparitions sur scène dans leur Grèce natale aux côté d’autres groupes comme
Innerwish ou encore
Scar Of The Sun. Peu avant le lancement de la production de leur premier album, le line-up de
Fallen Arise change de nouveau pour devenir la formation que nous connaissons actuellement et c’est ainsi qu’«
Ethereal », le premier album de la bande, finit par voir le jour en fin d’année 2013.
A quoi pouvons-nous attendre avec un album ayant une production plutôt chaotique ?
Les plus pessimistes leur jetteront instinctivement la pierre sans même prêter attention à l’œuvre en elle-même, guidés par l’idée qu’une production comme celle dont a souffert «
Ethereal » ne peut pas aboutir sur quelque chose de viable. Mais quand est-il réellement ?
« Burned Ivy », première piste de la galette, ouvre la danse sur des chœurs soutenus par des intonations orchestrales en background pour enfin démarrer véritablement sur des riffs de guitare plutôt simples dans leurs
Structures mais qui font, généralement, mouche à chaque fois. Une fois que le
Ton rythmique est donné, c’est au tour de Spyla, la chanteuse du groupe, d’entrer en scène. Ce qui surprend au premier abord, c’est que la voix de Spyla fait irrémédiablement penser à la voix d’une certaine
Tarja Turunen, ex-chanteuse lyrique du groupe
Nightwish. Même si Spyla ne fait pas preuve d’autant de coffre que pouvait le faire
Tarja, l’inspiration « nightwishienne » est bien là & c’est un constat qui s’applique également à l’instrumentation de l’album. En effet, il n’est pas rare d’avoir l’impression d’entendre des sonorités qui semblent tout droit provenir d’un «
Century Child » en puissance. Malheureusement, c’est une sensation qui est présente sur une bonne partie de l’album.
De plus, sur certaines pistes, Spyla est épaulée par Christos qui assure la voix masculine de la formation. Cette association entre les deux chanteurs fait, une fois de plus, penser à l’association que
Tarja avait avec Marko Hietala, bassiste de
Nightwish, qui l’accompagnait depuis les débuts du groupe sur une bonne partie des compositions du groupe. Pour en revenir à Christos, ce dernier ne semble pas totalement maîtriser sa voix. Alors que cette dernière est du plus bel effet lors de l’intro au piano de « My
Fall », elle semble parfois tiraillée, voir éraillée comme c’est le cas sur «
Eternity » par exemple. Une maîtrise dont Christos devra faire preuve à l’avenir.
Il est intéressant de noter que l’album semble évoluer de lui-même lors de son écoute. Je m’explique.
Alors que la première moitié de l’album est un peu pauvre en inspiration (sauf peut-être pour « Under The Bliss Of The Sun » qui est la première piste qui parvient à nous emmener véritablement ailleurs), la seconde moitié prend une direction légèrement différente : la sensation d’entendre une copie de
Nightwish s’estompe peu à peu, les sons parviennent à créer une atmosphère propre au genre symphonique et à révéler le potentiel épique dont le groupe peut faire preuve. Finis les sons de clavier rappelant les années 80 comme sur l’intro de «
Ethereal », titre éponyme de l’album. «
Furor », une courte piste instrumentale plutôt dispensable, semble être l’incarnation de cette césure entre les 2 parties de l’album. En effet, on a vraiment l’impression de découvrir une autre facette du groupe. Une facette qui pourrait être le véritable potentiel du groupe. Dommage que cette révélation n’intervienne seulement là où la moitié de l’album est déjà consommé. A présent, le groupe valse entre les styles et les ambiances : ballade mélancolique avec «
Never Forget Me », ambiance post-apocalyptique menée par des rythmes lourds pour «
Eternal Sings » et enfin chef d’œuvre en devenir pour « Fly To
Horizon ».
Petit aparté : même si certains reprocheront à «
Never Forget Me » d’être une énième ballade triste, force est de constater que cette dernière met bien en valeur la voix de Spyla, ce qui rend la piste très agréable à l’oreille.
Quel bilan peut-on dresser d’«
Ethereal » ? Un album en demi-teinte.
Alors qu’une bonne moitié de l’album sent le
Nightwish réchauffé, l’autre moitié du disque fait preuve d’un savoir-faire que le groupe doit exploiter plus en profondeur s’il veut pouvoir se démarquer des autres groupes à l’avenir. Il y a du potentiel à n’en pas douter mais il faut le démontrer s’il on veut évoluer et grandir. Si les grecs arrivent à se détacher de leurs inspirations premières et à trouver sa voie,
Fallen Arise est un groupe sur lequel on pourra compter dans les années à venir.
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