Enigma

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16/20
Nom du groupe Fallen Arise
Nom de l'album Enigma
Type Album
Date de parution 10 Avril 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1.
 In Adentu Deorum
 01:23
2.
 Enigma
 05:52
3.
 Reborn
 04:12
4.
 Forsaken
 04:49
5.
 Embers
 05:09
6.
 Without Disguise
 03:58
7.
 Released
 04:58
8.
 Forever Winter
 06:25
9.
 Horizon
 05:15
10.
 The Storm Inside
 04:35

Durée totale : 46:36

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Fallen Arise


Chronique @ ericb4

17 Avril 2020

A l'aune de ce luxuriant, élégant et éclectique effort, l'aventure se poursuit sereinement pour la formation hellénique.

De l'eau aura coulé sous les ponts pour le prolifique sextet hellénique depuis sa sortie de terre voilà déjà 11 ans. A la tête d'un encourageant EP, « Eternal » (2011), suivi de deux albums full length, – l'opulent « Ethereal » (2013) et le flamboyant « Adeline » (2015) – , le combo athénien s'est parallèlement investi, et ce, quatre années durant, sur la scène metal européenne (Quantic Club (Bucarest, Roumanie), Joy Station (Sofia, Bulgarie), Rock Dragon (Athènes, Grèce)... en 2016 ; Yotaspace (Moscou, Russie), Patronaat (Haarlem, Pays-Bas), Turock (Essen, Allemagne)... en 2017 ; Hammerfest X (Pwllheli, Royaume-Uni), Iron Queens Festival (Craiova, Roumanie)... en 2018 ; MetalDays (Tolmin, Slovénie) en 2019). Pérégrinations au cours desquelles nos acolytes ont eu l'opportunité d'assurer les premières parties de formations aguerries (Nightwish, Leaves' Eyes, Xandria, Serenity...), gagnant ainsi en aura au fil de leur parcours...

Fort de ce riche background scénique et d'un set de compositions déjà étoffé, pour son retour en studio, le collectif sud-européen n'a pourtant guère cherché à précipiter les événements, loin s'en faut. En effet, pas moins de cinq longues années séparent le troisième et présent opus de longue durée, « Enigma », de son flamboyant prédécesseur. Sorti, tout comme son aîné, chez le puissant label grec Rock of Angels Records, le cadet affiche 10 titres (contre 13) pour une durée de 46 optimales minutes (contre 57) au compteur. Evacuant ainsi d'inutiles longueurs pour n'en conserver que la substantifique moelle, on comprend que l'efficacité serait le maître mot du nouveau venu.

Conformément à l'actuelle ligne artistique conférée à son projet, le combo a remis à plat ses cartes, le line-up du précédent effort ayant alors subi de profonds remaniements. A bord du navire, nous accueillent dorénavant : Fiona Creaby (Apparition, ex-Liquid Sky, ex-Shadowplay), frontwoman au cristallin grain de voix ; Vlasis Katsaounis, en remplacement de Christos Kontoulis (Mask Of Prospero), aux growls ; Gus Dibelas (Wolfcry, ex-Secret Illusion), aux claviers ; Spyros Vasilakis, en lieu et place de Cheis Vaelor Chaldaios ''Frangiskos'', aux guitares ; Jason Ioakeim, succédant à Aggelos Malisovas (Daylight Misery, Decemberance), à la basse ; Marios Karavasilis ''MariosK'', faisant suite à Marios K. ''Thanos'', à la batterie. De cette nouvelle collaboration émane une œuvre pop metal mélodico-symphonique gothique propre aux fondamentaux du groupe, combinant de fluides sentes mélodiques et des riffs épais, pourvue désormais d'un zeste de modernité, dans la lignée de Delain, Xandria, Within Temptation, Tristania, Lacuna Coil et consorts. En outre, l'artwork de nature à la fois futuriste et cartésienne, aux couleurs flamboyantes, exhibant une horloge au cadre hexagonal, dont les aiguilles se superposent sur midi, relevant de la patte du guitariste Paul Culley (Apparition, ex-Fallen Arise), serait un indice supplémentaire du souhait du groupe d'écrire une toute nouvelle page de son histoire...

La galette se dote, en prime, d'une ingénierie du son aux petits oignons. Co-enregistré par le guitariste Yiannis Makris, dit ''John McRis'' (Anorimoi), Nikos Zannis et le guitariste Davide Fatemi (ex-Essential Genre Obsession), et mastérisé aux Fascination Street Studios (Örebro, Suède) par un certain Tony Lindgren (choriste sollicité sur le 8ème album d'Angra, « Secret Garden » (2014)), connu pour avoir oeuvré pour Amorphis, Dimmu Borgir, Eluveitie, Leprous, Opeth, entre autres, l'opus ne concède par l'ombre d'une note résiduelle tout en offrant une belle profondeur de champ acoustique. Une optimale mise en relief de l'espace sonore s'observe, la galette assurant ainsi un confort auditif suffisant pour aller sans encombres au terme de la traversée. A l'aune de cette fraîche, pulsionnelle et enivrante offrande, le combo serait-il désormais en passe d'accéder au rang de valeur confirmée de ce si concurrentiel registre metal ? Un tour du propriétaire s'impose...


A l'image de « Adeline », c'est sur un torrent de lave que nous propulsent le plus souvent nos acolytes, trouvant là encore les clés pour nous retenir plus que de raison. Ainsi, passé la brève et dispensable entame cinématique « In Adentu Deorum », vient nous cueillir le tubesque et ''delainien'' « Enigma », mid/up tempo pop metal symphonique aux riffs massifs, aux breaks opportunément amenés et voguant sur un infiltrant cheminement d'harmoniques. Mis en exergue par les cristallines inflexions de la belle auxquelles s'adjoignent les growls caverneux d'une bête rageuse, couplets finement ciselés et refrains catchy glissent avec célérité dans nos tympans alanguis. Sur ses traces marche le ''xandrien'' mid/up tempo syncopé « Reborn », véritable hit en puissance sans cesse réalimenté par de puissantes et sèches frappes de fûts, recelant une grisante reprise sur la crête d'un refrain immersif à souhait. Dans cette veine, on ne saurait éluder « Released », enjoué et poignant up tempo aux séries d'accords certes convenues mais d'une redoutable efficacité, décochant, en prime, un bref mais fuligineux solo de guitare.

Nous menant parfois en de moins sécurisants espaces, rares sont les moments où la troupe nous égare. Ainsi, dans une visée symphonique gothique à la touche dark, non sans rappeler Tristania, l'énigmatique mid tempo « Embers » nous conduit tantôt en d'anxiogènes contrées tantôt au cœur d'une verdoyante clairière. Disséminant de saisissantes montées en régime du convoi orchestral doublées d'un léger tapping, jouant à plein sur les effets de contraste atmosphérique et vocal, c'est sans ambages que l'intrigante et souriante offrande maintiendra intacte l'attention. Dans cette mouvance, à la fois frondeur et tortueux, « The Storm Inside » laisse néanmoins entrevoir de délicats arpèges au piano et un subtil legato à la lead guitare. Une manière habile d'harmoniser le Yin et le Yang.

Quand il retient un brin les chevaux, le sextet hellénique dévoile une autre corde, et non des moindres, à son arc. Ce qu'illustre, d'une part, « Without Disguise », ''delainien'' mid tempo aux riffs plombants et octroyant d'insoupçonnées rampes synthétiques. S'écoulant le long d'une sereine rivière mélodique où viennent se greffer les graciles oscillations de la princesse, réservant parallèlement quelques digressions rythmiques, l'enivrant effort ne se quittera qu'à regret. D'autre part, dans la lignée d'un Within Temptation de la première heure, le tempéré et néanmoins épique « Forever Winter » est une véritable invitation au voyage. Voguant sur d'ondulantes nappes synthétiques, nourri de portées savamment échafaudées et des plus ensorcelantes, l'altier et corpulent effort s'inscrira sans mal dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon.

Lorsque les lumières se font tamisées, nos compères nous réservent quelques moments en totale apesanteur et dont la charge émotionnelle sera difficile à endiguer pour l'aficionado du genre intimiste. Aussi, tant la féline progressivité de son corps instrumental que le troublant filet mélodique dont se pare la ''lacunacoilesque'' ballade « Forsaken » auront raison des plus tenaces des tentatives de résistance. Pourtant magnifié par un duo mixte en voix de contrastes bien habité, les limpides volutes de la déesse répondant en écho aux attaques en profondeur du growler, et jouissant d'enchaînements ultra sécurisés, on regrettera la brutalité de la chute de l'instant privilégié. Plus encore, eu égard à son fin picking à la guitare acoustique sur lequel se calent les cristallines et hypnotiques patines de la maîtresse de cérémonie, la ballade a-rythmique « Horizon » ne mettra qu'une poignée de secondes pour générer la petite larme au coin de l'oeil. Bref, un secteur judicieusement exploité et mis à l'honneur par la formation grecque.


A la fois puissant et sensible, empreint de mystère et lumineux, jouissant d'une production d'ensemble coulée dans le bronze, le message musical concocté par le sextet athénien poussera, tout comme son aîné, à une remise en selle dès l'ultime mesure envolée. Moins corpulent et foisonnant, ce troisième effort n'en révèle pas moins de séduisants atours, des compositions aux portées un poil plus abouties ainsi qu'un petit supplément d'âme, le rendant, in fine, plus attachant et moins emprunté que son prédécesseur. Toutefois, les prises de risques demeurent timides et l'originalité pas encore inscrite dans le cahier des charges. Si la tracklist équilibre savamment les forces en présence, on aurait cependant souhaité voir insérés l'une ou l'autre fresque et/ou instrumental d'envergure, ou encore d'autres joutes oratoires. Néanmoins, selon votre humble serviteur, à l'aune de cet opus, nos gladiateurs détiendraient désormais un arsenal suffisant à maintenir la concurrence en respect et à les propulser parmi les valeurs confirmées de ce registre. L'aventure se poursuit donc sereinement pour la formation hellénique...

Note : 15,5/20

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