Epidemia

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17/20
Nom du groupe Ill Niño
Nom de l'album Epidemia
Type Album
Date de parution 22 Octobre 2012
Style MusicalNéo Metal
Membres possèdant cet album58

Tracklist

1. The Depression
2. Only the Unloved
3. La Epidemia
4. Eva
5. Demi-God
6. Death Wants More
7. Escape
8. Time Won't Save You
9. Forgive Me Father...
10. Invisible People

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Ill Niño


Chronique @ NeoBaBa

25 Novembre 2012

Le sort a ses ironies. Il y'a dix ans, personne ne misait un kopeck sur la pérennité du Neo. Trop accessible, trop djeun's dans l'approche, trop de rotations sur MTV, gangrené de l'intérieur par trop de groupes trop peu inspirés, on ne pariait pas lourd sur l'avenir du mouvement, tandis que les puristes se frottaient les mains de voir cette scène pour laquelle ils ne portaient que peu de considération tomber peu à peu en déliquescence. Des skateurs boutonneux en baggy middle class qui rapent leur mal-être sur des grosses grattes ? Et puis quoi encore ? Pourquoi pas des mécheux à frange maquillés au rimmel et sapés en slims pendant qu'on y est ? Mais, force est de constater que dix ans après, non seulement le public metalleux n'a pas fini de maronner avec l'avènement du Metalcore et des Bullet For My Valentine au milieu des années 2000, mais qu'en plus, les groupes Neo, autrefois dénigrés et méprisés, subsistent toujours, se sont même implantés durablement sur la scène Metal, faisant désormais partie du paysage. Avec plus ou moins de bonheur certes ( Taproot, Sevendust… ). Mais les récentes reformations de System Of A Down et de Spineshank, les "retours aux sources" remarqués des derniers albums de Limp Bizkit, P.O.D et Linkin Park, le buzz autour du dernier album de Korn, et celui qui gravite autour du prochain Deftones, démontrent que cette scène, loin d'avoir disparu, existe toujours, et semble même avoir encore de beaux jours devant elle. Tout comme notre groupe du jour, j'ai nommé Ill Nino, qui nous revient enfin au top de la forme avec un Epidemia aux petits oignons.

L'histoire du combo originaire du New Jersey est d'ailleurs assez similaire à l'histoire du mouvement dans lequel ils officient depuis Revolution Revolucion. Après des débuts prometteurs avec son premier album, le groupe autrefois labellisé Roadrunner a connu une carrière avec des hauts et des bas. Dérive mainstream ( l'album Confessions ), licenciement du label après un One Nation Underground correct mais aux ventes insuffisantes, le désastreux épisode Cement Shoes Reccords qui conduisit à un Enigma médiocre et le groupe au bord de l'implosion. On ne donnait pas cher de la peau de l'enfant malade, puis, au moment où l'on s'y attendait le moins, les voilà revenant avec un Dead New World, certes un poil trop classique et inégal, mais montrant un groupe qui semblait requinqué, qui tenait encore debout, et ce, malgré les médisances et les années difficiles. Ne restait plus qu'à confirmer l'essai. Et en cette année 2012, à la sortie de leur tout dernier album, alors que cette soi-disant fin du monde maya arrive à grands pas, Ill Nino peut partir tranquille, si jamais une météorite venait réellement à nous tomber sur le coin de la gueule, car Epidemia est bel et bien le meilleur album qu'ils nous aient concocté depuis longtemps.

Premier constat, le groupe a durci le ton. Nos Chicanos n'étaient certes pas réputés pour être des agneaux, mais à l'écoute de " The Depression " tout d'abord, placé en début d'album, puis surtout d'un " The Epidemia " aux relents thrashy et avec un Frankie Palmeri d'Emmure remonté comme une pendule en guest, le constat est sans appel ; le nouveau Ill Nino est beaucoup plus puissant, plus lourd encore que ce a quoi le groupe nous avait habitués. Les passages mélodiques poppy n'ont pas été abandonnés pour autant, mais les passages de bûcherons sont plus couillus encore qu'autrefois. L'évolution du chant, et surtout du growl, du frontman Christian Machado y est d'ailleurs pour beaucoup. Le latino lover aux longues dreads, honnête chanteur mais hurleur assez commun par le passé, a fait beaucoup de progrès depuis ses débuts au niveau des cris, devenant un vrai beugleur qui n'a pas à rougir devant les plus féroces d'entre eux, et qui surtout, n'a plus autant besoin de camoufler son growl sous un grand nombre d'effets, comme à l'époque de Revolution Revolucion. Pour ce qui est du reste du groupe, chacun assure, et bien qu'assez peu de changements soient à signaler, notons tout de même un Ahrue Luster composant des riffs plus complexes qu'à l'accoutumée ( " Death Wants More " ), tandis que l'on déplore quelque peu que le percussionniste tribal Dani Couto se fasse autant discret.

Mais bien que l'on puisse également regretter l'absence totale de chant espagnol, Epidemia n'en demeure pas moins une étonnante surprise de la part d'un groupe à la carrière aussi hétérogène. On est loin des refrains radio friendly bien calibrés de Confessions. L'ensemble est compact, la prod percutante, aucune ballade latino pour tomber les demoiselles, Epidemia est un album fait pour taper. Dur. Un peu plus violent que par le passé, le groupe largue quelques uns des titres les plus rustauds de sa carrière ( " The Epidemia ", " Only the Unvolved " ). Et si les refrains imparables sont encore de la partie, comme dans le tubesque, et probable prochain single " Forgive Me Father ", ces derniers sonnent également différents. Moins pops, plus complexes, plus " matures " serait-on même tenté de dire. Preuve en est par le curieux "Eva", morceau relativement calme, à la mélodie certes accrocheuse, mais quelque part trop étrange pour être totalement accessible. Le combo a également choisi de nous délivrer un album relativement court, avec seulement 10 titres, chose plutôt rare ces derniers temps pour mériter d'être soulignée. Et si ces 10 titres sont parfois assez semblables au niveau de la structure, et semblent être articulés autour d'un squelette similaire, tous sont redoutablement efficaces. Ajoutez à ça ce choix de ne pas faire dans la surenchère et la surproduction, et on obtient un Epidemia compact et homogène, qui se boit d'une traite, et auquel on revient s'abreuver sans se faire prier.

On ne donnait pas cher de la peau d'Ill Nino. Et pourtant le groupe, à l'instar de la scène Neo Metal, " phénomène de mode pour ados attardés, où 3 accords suffisent pour jouer ", résiste encore et toujours face aux envahisseurs, et mieux encore, nous délivre des sorties de qualité, là où on ne les attendait plus. Sans atteindre tout à fait le niveau du premier jet, le terrible Revolution Revolucion qui, malgré ses défauts inhérents au (relatif) manque d'expérience de l'époque du combo, reste trop fougueux et addictif pour être détrônable, Ill Nino peut néanmoins prétendre rejouer dans la même cour. Et ce que le groupe a perdu en fougue, il l'a gagné en maturité ; Epidemia étant, non seulement l'album le plus méchant, mais aussi le plus abouti de leur discographie. L'enfant malade n'est donc pas si soufrant que ça, et l'épidémie de la page blanche ne semble pas les avoir encore atteint. Tant mieux pour nous.

13 Commentaires

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Nephthys - 03 Décembre 2012: Moué...ENCORE UNE FOIS pô convaincu par ce nouvel album des "Chicanos"...POURQUOI ils font ça ?! C quoi de ce style, de cette voix de "pucelle" et surtout C coeurs ?! Quand est-ce qu'ils nous feront un album digne du 1er, "Revolution/Revoluciõn" ?!! Dsl je m'emporte mais faut arrêter C plus du Ill Niño et je suis déçu car le 1er album était prometteur mais bon après l'arriver de "Confession" ce fut le début de la fin car AUNCUN albums n'arrive à la cheville du 1er à part peut être "One Nation Underground" et "Dead New World" et encore je suis gentil car certes C 2 derniers sont assez bourrin mais sans +, il y a tjrs et encore C coeurs et surtout cette voix de "pucelle" pour parler de la voix du chanteur !!! Encore dsl de dire D choses pareil mais je suis vraiment dégouter du virage qu'a prit ce groupe et je ne comprend pô pourquoi ?!
En écoutant le dernier single "La Epidemia" avec Frankie Palmeri je me suis dit qu'ils étaient de retour mais c'était juste pr nous faire écouter et surtout acheter l'album car le single est vraiment super et d'ailleurs G été étonner et ensuite content mais l'album reste dans la même lignée de tt les albums après le 1er...
Enfin voilà j'en ai assez dit, vraiment déçu de cet album encore une fois mais peut être que certain vont aimer et tant mieux pour eux !!!
PS : C vrai, sympa le passage de Pleymo..!
shadowsarepowerless95 - 03 Décembre 2012: Oh mon dieu, qu'est-ce que je viens de lire là...
Romano32 - 03 Décembre 2012: Spécial dédicace à toutes les "pucelles" qui nous lisent !!
rambo53 - 07 Décembre 2012: Merci Neobaba je ne savais même pas qu'ils sortaient un nouvel album avant de voir ta chro en première page, car ne faisant plus partit des fans du groupe après le monstrueux ONU, j'avais laissé tomber, mais ta chro m'a interpellé et heureusement, car c'est vrai qu'il est sympa, vraiment très sympa, je retrouve l'ambiance plus sombre et lourde du ONU qui est mon préféré du groupe. Et comme tu le soulignes les growls du pépére ont énormément progressé c'est ce qui m'a marqué dès la première écoute.
Bref une bonne surprise.
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