Emerge

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17/20
Nom du groupe Chaos Magic
Nom de l'album Emerge
Type Album
Date de parution 17 Juin 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Emerge
 05:05
2.
 Beneath Your Skin
 04:40
3.
 The Impossible
 04:17
4.
 Garden of Winter
 04:58
5.
 Hearts Gone Dark
 05:20
6.
 Beyond the Silence
 04:42
7.
 Days of Lions
 04:59
8.
 In the Depth of Night
 03:42
9.
 Victims of Our Heaven
 03:20
10.
 When If Not Today
 03:41
11.
 What’s Your Fuel
 04:18

Bonus
12.
 Hearts Gone Dark (ft. Jake E) (Digital Bonus Track)
 05:20

Durée totale : 54:22

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Chaos Magic


Chronique @ ericb4

23 Juin 2022

Un arrivage empreint de délicatesse et d'émotion, porteur de solides espoirs de pérennisation du projet chilien...

Après deux ans de silence radio, et mû par un vent d'inspiration renouvelée, le combo chilien emmené depuis 2015 par sa frontwoman, Caterina Nix (ex-Aghonya), revient enfin dans les rangs. Plus encore, après son poignant EP de reprises, « Desert Rose », qu'une année seule sépare de son prédécesseur, le second et frissonnant album full length « Furyborn », le collectif sud-américain souhaite dès lors, et légitimement, porter l'estocade...

Le voici donc revenu avec, sous le bras, son troisième effort de longue durée, « Emerge », signé tout comme ses devanciers chez le puissant label italien Frontiers Music, et bénéficiant d'un mixage signé Erick Martinez (guitariste occasionnel de Sikario, plus connu pour avoir assuré la production d'albums de Cries, Cabrio, Minerva, Sinner's Blood et Slaverty), équilibrant parfaitement lignes de chant et instrumentation ; enregistré par Nasson, pluri-instrumentiste et vocaliste du groupe, l'opus n'accuse que fort peu de sonorités résiduelles. Est-ce à dire qu'à l'aune de cette fraîche offrande, la troupe serait cette fois en passe d'accéder au rang de valeur confirmée du metal symphonique à chant féminin ?

Dans cette visée, Caterina et Nasson se sont à nouveau agrégés les talents de Mario Torres (ex-Velattore, ex-Inferis...), aux guitares, et Carlos Hernandez (ex-Inquisicion), à la batterie. De cette étroite collaboration émane un set de 11 compositions à la fois tonitruantes, chatoyantes, fringantes, sensuelles et romantiques, s'inscrivant à leur tour dans un registre métal mélodico-symphonique aux touches heavy et alternatif, dans la lignée de Delain, Sirenia, Diabulus In Musica, Bare Infinity, The Murder Of My Sweet et Pythia. Ambitieux projet auquel ont apporté leur contribution : Elina Siirala, mezzo-soprano officiant chez Beneath Nation et Leaves' Eyes, ainsi que Giuseppe Iampieri (dit ''Mistheria''), claviériste de Mistheria et Vivaldi Metal Project, deux belles pointures du genre, en somme ! Tous les voyants seraient donc au vert pour rendre notre croisière des plus sereines. Mais installons-nous plutôt dans la cabine du navire et suivons notre équipage dans ses pérégrinations...

A l'instar de son aîné, cet opus marque ses premiers points au regard de ses passages les plus corrosifs. Ainsi, on ne résistera que malaisément à la vague de submersion qui va s'abattre sur nous à l'image des puissants coups de boutoirs et des riffs épais et ondulants dont se nourrit « Beneath Your Skin ». Egrainant un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les angéliques impulsions de la belle, cet entraînant méfait à mi-chemin entre Delain et Sirenia s'apparenterait à un hit en puissance que l'on ne quittera qu'à regret. On ne résistera pas davantage à l'envie d'esquisser un headbang subreptice sur « Hearts Gone Dark », up tempo pop metal à la colorature heavy symphonique, à la confluence de Bare Infinity et Pythia. Jouissant d'enchaînements intra piste ultra sécurisés, recelant des riffs en tirs en rafale judicieusement positionnés et de poignantes montées en régime de son corps orchestral, les armes sont loin de manquer à l'appel du saillant manifeste pour lui assurer une certaine efficacité. On pourra encore jeter une oreille attentive sur « In the Depth of Night », invitant up tempo syncopé dans la lignée de The Murder Of My Sweet, lui aussi, aisément inscriptible dans les charts. Enfin, dans l'ombre de Pythia se glisse le sensuel « What’s Your Fuel » qui n'est pas sans générer une énergie aisément communicative.

Quand le convoi orchestral ralentit un tantinet sa cadence, la troupe parvient là encore à nous retenir plus que de raison. Ce qu'elle prouve, tout d'abord, à l'aune de « Emerge » et « When If Not Today », tubesques et ''delainiens'' mid tempi aux riffs crochetés, aux arrangements de bon aloi et calés sur une ligne mélodique des plus enveloppantes. Tous deux mis en exergue par les cristallines inflexions de la déesse, couplets finement ciselés et refrains catchy glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. Dans cette mouvance, et non sans rappeler The Murder Of My Sweet, le souriant mid tempo « The Impossible », lui, essaime de grisants arpèges d'accords, d'insoupçonnés changements de tonalité ainsi qu'un saisissant solo de guitare. Et la sauce prend, sans tarder. Difficile également de se soustraire aux enivrantes sonorités orientales exhalant des entrailles de « Beyond the Silence » ; une troublante et ''xandrienne'' offrande encensée par les magnétiques oscillations de la sirène et assortie d'un fin legato à la lead guitare. On retiendra encore « Days of Lions », félin mid tempo heavy mélodique dans la veine de Frozen Crown, tant pour ses truculentes lignes de claviers qu'au regard de la soudaineté de ses accélérations.

Lorsque le message musical se fait plus tendre, nos compères se muent alors en de véritables bourreaux des cœurs en bataille. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Garden of Winter », ballade romantique jusqu'au bout des ongles, dans le sillage de Diabulus In Musica. Laissant entrevoir de délicates gammes au piano dispensées par Mistheria, mis en habits de soie par un duo féminin en parfaite osmose, les limpides empreintes vocales d'Elina et de Caterina faisant alors mouche où qu'elles se meuvent, et agrémenté d'un fluide picking à la guitare acoustique, l'instant privilégié ne saurait être éludé par l'aficionado du genre intimiste. On ne sera guère moins happé par « Victims of Our Heaven », ''delainienne'' ballade d'une sensibilité à fleur de peau que n'aurait nullement reniée Visions Of Atlantis ; mise à l'honneur par un frissonnant duo mixte en voix claires, la soyeuse offrande fera à son tour plier l'échine à plus d'une âme rétive. Qu'on se le dise...

Au final, le combo sud-américain nous octroie une œuvre à la fois solaire, pimpante, enivrante et sensible, jouissant d'une ingénierie du son de bonne facture, d'une technicité instrumentale bien maîtrisée et de mélodies épurées et des plus accrocheuses. Varié sur les plans rythmique et vocal, l'opus l'est en revanche un peu moins eu égard à ses exercices de style, instrumentaux et autres fresques manquant à l'appel. Il conviendra encore pour le groupe d'assortir son projet d'un zeste d'originalité supplémentaire pour espérer retenir durablement un tympan déjà sensibilisé aux travaux de ses maîtres inspirateurs. Sans pour autant dépasser « Furyborn », ce méfait n'aura toutefois pas tari d'armes pour faire de lui son digne successeur, et, par là même, muer le groupe en valeur confirmée de ce registre metal. Bref, un arrivage empreint de délicatesse et d'émotion, porteur de solides espoirs de pérennisation du projet chilien...

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