Desert Rose

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16/20
Nom du groupe Chaos Magic
Nom de l'album Desert Rose
Type EP
Date de parution 08 Mai 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Desert Rose (Sting Cover)
 04:37
2.
 Ashes to Ashes (Faith No More Cover)
 03:23
3.
 Accident of Birth (Bruce Dickinson Cover)
 04:49
4.
 Ordinary World (Duran Duran Cover)
 05:08

Durée totale : 17:57

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Chaos Magic


Chronique @ ericb4

26 Septembre 2021

Une laconique respiration pour une fringante et sensible réhabilitation...

Nous ayant laissés sur le souvenir ému d'un frissonnant « Furyborn », son second album full length, le combo chilien créé voilà cinq ans à partir d'une idée originale de la chanteuse Caterina Nix (Aghonya) se plaît à nous surprendre... Pourtant attendu par ses fans pour un troisième opus du même acabit, ce dernier a préféré nous revenir avec, cette fois, un EP modeste de ses 4 pistes, répondant au nom de « Desert Rose ». Aussi, effeuille-t-on une galette d'une durée n'excédant guère les 18 minutes signée, tout comme ses aînées, chez le puissant label italien Frontiers Records, jouissant elle également d'une production d'ensemble coulée dans le bronze, et entièrement vouée à des reprises de titres bien connus d'artistes aux horizons éclectiques. Faut-il y voir là une parenthèse enchantée, se suffisant à elle-même, dans le parcours du groupe ? Une simple mais nécessaire respiration entre deux albums studio et/ou un projet parallèle répondant à des aspirations alternatives de nos acolytes ?

Répondant à un désir communément partagé de la chanteuse et de la maison de disque de dévoiler d'autres facettes du large spectre vocal de la frontwoman, le concept consiste dès lors à une mise en valeur des facultés de réappropriation compositionnelle de la troupe mais aussi, et surtout, des qualités interprétatives de sa fondatrice. Dans ce dessein, il s'agissait davantage d'étoffer la palette de son offre par un regard pluriel posé sur quelques œuvres d'autres obédiences stylistiques que de développer de nouveaux arguments de son cru ; stratégie imprimant ainsi d'inédites sonorités dont celles du groupe lui-même, excluant de fait toute piste de son répertoire propre. Un défi qui relèverait de la gageure pour nos compères, mais susceptible de leur ouvrir de nouveaux espaces d'expression et d'élargir d'un cran le champ de leur auditorat. Aussi, un choix drastique des titres s'est opéré, Caterina et Nasson, le producteur et pluri-instrumentiste du groupe, ne conservant que ceux ayant une résonnance particulière pour le chanteuse.

Dans ce dessein, aux côtés de Caterina et Nasson évoluent désormais les talents du guitariste Mario Torres (Velattore, Caterina Nix, Inferis) et du batteur Carlos Hernández (Alexis Birds Of Prey, Caterina Nix, ex-Inquisicion), déjà sollicité sur le précédent effort. Avec la participation, pour l'occasion, du talentueux vocaliste tunisien Zaher Zorgati (Myrath, ex-Pirania, guest chez Ayreon, Xandria, Qantice...) et de l'expérimenté batteur Mike Terrana (Avalanch, Kreyson, Empire, Vision Divine, ex-Tarja, e-Rage, ex-Masterplan, ex-Artension, guest chez Wolfpackk...). Une carte de visite loin d'être anodine, nous intimant d'aller jeter une oreille attentive à la menue rondelle...

Parmi les quatre plages sélectionnées, c'est le mid tempo aux enivrantes sonorités orientalisantes « Desert Rose » (issu du 6ème album studio, « Brand New Day », de l'auteur/compositeur et interprète britannique Sting (ex-The Police) sorti en 1999 sur le label américain A and M Records) qui aurait les faveurs de Caterina. Conformément aux aspirations de cette dernière, ce tube pop rock mis à l'honneur par le duo Sting/Cheb Mami (chanteur algérien surnommé ''le Prince du raï'') s'est vu mué en un original et troublant mid tempo metal symphonique. Ainsi s'esquisse un grisant espace d'expression octroyant des arrangements instrumentaux de fort bon aloi, dans le respect de la trame rythmique et mélodique originelle, mis en exergue par les puissants et galvanisants coups de boutoir d'un Mike Terrana bien inspiré, et où les ensorcelantes oscillations de Zaher Zorgati, au demeurant parfaitement assorties aux cristallines inflexions de la belle, font mouche où qu'elles se meuvent. Bref, une subtile relecture synonyme de magnétique trait d'union entre passé et présent.

Dans un souci de diversification rythmique, conférant ainsi une touche un poil plus personnelle encore à son propos, le groupe a opté pour une délicate revitalisation du low/mid tempo syncopé « Ashes to Ashes » (extrait du 6ème album studio, « Album of the Year », du groupe de metal alternatif californien Faith No More sorti en 1997 sur le label américain Slash Records). Troquant la trame rythmique originelle pour un mid tempo un tantinet plus véloce assorti d'une touche moderniste et de sensibles arpèges au piano, et enjolivé par les fluides et néanmoins puissantes impulsions de la déesse, ce hit en puissance magistralement porté par Mike Patton en son temps, se voit judicieusement dépoussiéré tout en offrant une poignante alternative. Pari réussi, là encore...

C'est par ailleurs dans un univers heavy metal que le groupe a puisé ses sources ; un redoutable exercice de style s'il en est mais relevé de main de maître par la troupe. Fan inconditionnelle de Bruce Dickinson (vocaliste légendaire du groupe de heavy metal britannique Iron Maiden), l'album studio du chanteur « Accident of Birth », sorti en 1997, ayant marqué une étape particulière dans la vie de la frontwoman, cette dernière s'est alors tournée vers une réinterprétation du titre éponyme de l'opus. L'up tempo heavy aux riffs épais et encensé par les puissantes et rocailleuses impulsions du frontman prend dès lors l'aspect d'une reprise stricto sensu, et ce, jusqu'au fuligineux solo de guitare restitué à la note près. Mise en habits de lumière par les limpides volutes de la sirène, cette dernière livrant par là même de subtiles variations, cette version, à défaut de s'avérer innovante, nous octroie une plaisante alternative à l'éruptive et headbangante offrande.

Enfin, sans trembler, nos acolytes sont allés jusqu'à flirter avec l'univers rock alternatif/new wave ; ultime défi et non des moindres qu'ont choisi de relever nos compères. Aussi, pour fermer la marche pianissimo, se sont-ils tournés vers la somptueuse ballade atmosphérique « Ordinary World » (extraite du 7ème album studio, « Duran Duran » (aussi connu sous la dénomination "The Wedding Album"), du groupe de rock alternatif/new wave britannique Duran Duran sorti en 1993 sur le label américain Capitol Records). Dépourvu de ses sensibles et inaliénables rampes synthétiques et de son aérien picking à la guitare acoustique, cet instant tamisé au retentissement international se voit dès lors porté par une section rythmique plus épaisse et de plus martelants coups d'olives, mais aussi vêtu de troublants arpèges pianistiques et mis en habits de soie par une interprète au faîte de son art. Un moment fortement chargé en émotion que l'aficionado du genre intimiste ne saurait éluder sans éprouver de tenaces regrets.

A l'instar de ce seyant patchwork de titres puisés dans des univers des plus divers, le combo nous invite à un bref mais délectable voyage dans l'enceinte pop/rock/metal des années 90. Les ayant revisités à sa manière, avec ses armes propres et son âme, la troupe leur a ainsi conféré une seconde jeunesse. Ce faisant, elle nous fait renouer avec quelques vibes scrupuleusement sélectionnées et des plus enivrantes d'un passé magnifié. Jouissant d'une ingénierie du son plutôt soignée et d'arrangements instrumentaux finement esquissés sans pour autant dénaturer les originelles créations de leur substrat mélodique et/ou harmonique, le menu mouvement se fait des plus enveloppants. Gageons qu'il ne s'agit-là que d'une laconique mais nécessaire respiration pour une fringante et sensible réhabilitation, répondant simultanément aux aspirations les plus profondes de Caterina. Dans l'attente à peine voilée de la sortie de leur troisième album studio...

Note : 14,5/20

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