Embrace the Journey

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16/20
Nom du groupe As Night Falls
Nom de l'album Embrace the Journey
Type Album
Date de parution 25 Septembre 2016
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Eternal Dance
 04:59
2.
 Stronger
 04:04
3.
 Lost in Words
 05:58
4.
 Beyond the Hatred
 07:50
5.
 Human Game
 04:45
6.
 Haven
 03:53
7.
 Tale of Blood
 04:09
8.
 Find Your Freedom
 04:16
9.
 Nightmare
 05:55
10.
 Forgotten Legacy
 04:17
11.
 Next to You
 05:53

Durée totale : 55:59

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As Night Falls


Chronique @ ericb4

05 Octobre 2016

Encore un petit effort et le rêve deviendra assurément réalité...

Nous ayant laissés sur une note positive à l'instar de son second EP « From Grace to Oblivion », le quintet natif de Katowice revient deux ans plus tard avec, dans ses cartons, ce premier album full length, roborative auto-production de 56 minutes où se succèdent 11 pistes souvent énergisantes, rythmiquement diversifiées, parfois romantiques et d'inégale longueur. Pour ce faire, s'il n'a pas fondamentalement modifié son line up, le collectif polonais initialisé en 2010 par Anna Achtelik (chant) et Pawel Dylewski (guitare), s'il compte toujours sur les talents de Darek Markiewicz (batterie) et Lukasz Siwy (claviers), s'est séparé de Lukasz Hatlas, remplacé par Pawel Siruga à la basse, plus en accord avec le projet actuel du groupe.

La recette power mélodico-symphonique gothique reste inchangée, avec une empreinte électro plus marquée, nous faisant alors voyager entre Lacuna Coil, Gwyllion, Amaranthe, Ancient Bards, Evanescence, Asylum Pyre, entre autres, ce qui n'exclue nullement la construction d'une identité artistique, déjà décelable sur cet effort. Plus mûr techniquement, mieux assuré dans ses arrangements, plus efficace dans ses lignes mélodiques, le combo a particulièrement soigné sa production, nous octroyant un son propre mais non aseptisé, un mixage millimétré, avec un soin apporté aux finitions. Ce travail de fourmi en studio, corroboré à une cohésion groupale en béton armé, alimentant une série de compositions de très bonne facture et un jeu d'écriture plus affiné, autoriserait à ranger cet opus parmi ceux de groupes plus aguerris, ou pour le moins, déjà en phase ascensionnelle. Que nous réserve donc cette galette transpirant une inspiration féconde par tous les pores ?

Une touche électro imprègne assez largement cette offrande, tout en conservant une vivifiante assise rythmique à laquelle nous avait habitués le combo depuis ses débuts. Ainsi, l'entraînant et bien nommé « Eternal Dance », d'inspiration électro, assène ses riffs mitrailleurs, ses frappes sèches et régulières conjointement à d'enveloppantes et tournoyantes nappes synthétiques surannées dans une moite torpeur, à mi-chemin entre Gwyllion et Amaranthe. Entretenu par le chatoyant grain de voix de la belle, le brûlot s'enorgueillit, notamment sur un refrain qu'on ne lâchera pas d'un iota. Pour sa part, l'omniprésente empreinte organique n'empêche pas « Tale of Blood », bouillonnant up tempo électro-gothique, de nous asséner ses coups de massue et de sentir dégouliner ses riffs sanguinolents. C'est sur des charbons ardents qu'évolue avec grâce et autorité la sirène, en parfaite harmonie avec le furieux corps orchestral, livrant par là-même quelques stupéfiantes montées en puissance. Enfin, le volcanique « Forgotten Legacy », mid/up tempo électro gothique aux accents orientalisants dans la veine atmosphérique conjointe de Revamp et d'Epica, nous assaille par ses riffs en bataille étreignant une rythmique de feu, sans que l'on ait un seul moment de répit. On ne pourra alors que malaisément esquiver un headbang sur l'incandescent instant, même si l'on aurait souhaité une sente mélodique plus clairement esquissée et sereine.

Plus en corrélation avec le message musical délivré naguère par le collectif, une seconde série de titres ne baisse que rarement tant la cadence de ses frappes que l'intensité de sa rythmique, avec parfois quelques effets de surprise au programme. Ainsi, lorsque les premières notes au piano sont jouées sur « Stronger », on s'attend à une ballade, ici troquée par un vrombissant et tonique up tempo d'obédience power symphonique dans le sillage d'Ancient Bards, avec un zeste d'Asylum Pyre. L'effet de surprise passé, on est happé par la tourmente, séduit par une ligne mélodique travaillée en profondeur, mise en habits de lumière par la déesse qui, par ses puissantes vibes et ses pénétrantes modulations, nous tient en haleine jusqu'à la clôture de l'acte. D'autre part, l'engageant et vivifiant « Human Game », à la rythmique sanguine et aux riffs massifs dans la veine de Lacuna Coil, nous lacère de ses coups de serpe synthétique, et ce, sans altérer sa cohérence mélodique. Aussi est-on secoué, bringuebalé de toutes parts et violemment martelé par une double grosse caisse qui jamais ne baisse de régime, que suivent sans jambage les brûlantes patines oratoires de la belle, s'autorisant même quelques subtiles variations. De même, l'entraînant « Haven » retient l'attention, libérant ses riffs rocailleux sur une rythmique musclée, disséminant d'inattendus arpèges au piano corrélativement à de rayonnantes nappes synthétiques. Dans cette magmatique atmosphère, du tonneau d'un Delain dernière mouture, on suivra les pérégrinations de la douce qui, en profonde voix de gorge et eu égard à de fondants changements de tonalité, parvient sans mal à nous retenir, notamment sur le prégnant refrain.

Nos valeureux guerriers y ont également adjoint une fibre progressive, pour nous livrer une pièce d'anthologie d'une part, et une jouissive ballade de l'autre. Aussi, une classieuse entame nous plonge dans les entrelacs de « Beyond the Hatred », flamboyante fresque mélodico-symphonique progressive de 8 minutes, dont l'assise rythmique et les arrangements ne sont pas sans renvoyer à un Nightwish de la première cuvée, avec un brin d'After Forever eu égard aux harmoniques investies. Sculptural, épique, mélodieux, livrant son lot de ponts techniques de bon aloi, avec une princesse élevant ses impulsions d'un cran, le saisissant morceau se fait également dévastateur, disséminant parallèlement ses riffs acérés comme autant de coups de griffes dont nos tympans garderont longtemps les marques, pour notre plus grand plaisir. On traverse donc un vaste champ de pression au sein d'un convoi instrumental sécurisant, avec quelques prises de risques pleinement assumées au passage. Chapeau bas. Par ailleurs, on appréciera la soyeuse mélodicité de la power ballade progressive « Lost in Words », d'une sensibilité à fleur de peau, investie en un touchant piano/voix, le long d'une section rythmique en apesanteur. Oscillant entre Evanescence et Lacuna Coil dans leurs plus émouvants moments intimistes, ce tourbillon de saveurs exquises magnifié par les volutes feutrées, un tantinet graveleuses, de la maîtresse de cérémonie gagnera assurément le cœur des amateurs de ce délicat exercice de style. Ce n'est pas le flamboyant solo de guitare qui démentira ce sentiment sur cet instant de félicité.

En revanche, sans être de piètre facture, quelques passages moins immersifs les situent en retrait de leurs voisins, et ce, pour différentes raisons. C'est le cas du frondeur « Find Your Freedom », dévoilant une solide armature rythmique au fil des déambulations d'une interprète que rien ne semble perturber. Simplement, on regrettera un surmixage des lignes de claviers, noyant l'instrumentation dans son jus, et un cheminement mélodique manquant de précision, ou pour le moins, en-deçà des capacités de nos valeureux gladiateurs. Quant à l'organique mid tempo « Nightmare », titre électro gothique, celui-ci aura lui aussi quelques difficultés à convaincre sur la durée, ses couplets flirtant bien souvent avec les mornes plaines. Et ce, même si les refrains peuvent partiellement sauver la mise, tout comme une déesse, livrant de rayonnantes inflexions, tutoyant même les étoiles par moments. Un morceau en demi-teinte, donc. Enfin, « Next to You » est un complexe mid tempo offrant de savoureux couplets entonnés avec les honneurs par la belle, relayés par des refrains agréables à défaut d'être imparables. De nombreux changements de tonalité, d'envahissants synthés et des découpages intra pistes plutôt flous, empêchent le morceau, dégageant pourtant une attrayante dynamique, de rejoindre le set gagnant de l'opus.

En définitive, on est aux prises avec un émoustillant propos, riche en variations atmosphériques et rythmiques, au carrefour de divers courants d'influence, digérées en grande partie par le combo polonais. Jouissant d'une production empreinte de maturité et d'opiniâtreté, cette généreuse galette est apte à procurer quelques frissons, sans avoir pour autant cédé aux sirènes de lignes mélodiques sirupeuses, ce qui n'est pas le moindre de ses mérites.
Devant tant de qualités, on constate néanmoins une baisse de régime en fin de seconde partie d'opus, pour des plages qu'on aurait aimé moins profondément noyées sous d'épaisses couches synthétiques, manquant parfois de cohérence structurelle, voire d'un impact mélodique minimal. Ainsi, ces quelques bémols, liés à une patte électro alors devenue plus envahissante que véritablement prégnante, ne permettront pas encore au collectif de monter d'un cran dans l'échelle ascensionnelle d'accès aux valeurs confirmées de ce registre. Toutefois, ils peuvent caresser l'espoir de faire partie des valeurs montantes, ayant su soigner leurs accords, leurs prestations techniques et esthétiques, leurs enchaînements, témoignant également d'une habileté compositionnelle que d'autres formations pourraient bien leur envier. Encore un petit effort et le rêve deviendra assurément réalité...

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