Eleine

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18/20
Nom du groupe Eleine
Nom de l'album Eleine
Type Album
Date de parution 18 Avril 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album26

Tracklist

1.
 Land Beyond Sanity
Ecouter04:15
2.
 Destiny
Ecouter03:43
3.
 Gathering Storm
Ecouter03:09
4.
 Devotion
Ecouter04:05
5.
 Turn to Dust
Ecouter05:15
6.
 A Glimpse of Hope
Ecouter01:38
7.
 A Sin
Ecouter05:30
8.
 Death Incarnate
Ecouter04:06

Durée totale : 31:41

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Eleine



Chronique @ ericb4

20 Août 2020

Un charismatique et éclectique mouvement en guise de message de bienvenue...

Encore un énième groupe metal symphonique à chant féminin, voué comme tant de ses pairs à une disparition prématurée de cette foisonnante scène, me direz-vous, et vous auriez sans doute raison, à quelques nuances près... Conscient des risques pris à trop vouloir monter quatre à quatre les marches vers un hypothétique podium, ce jeune quintet suédois créé en 2011 à Landskrona par la charismatique frontwoman MadEleine ''Eleine'' Liljestam et le guitariste/growler Rikard Ekberg échafaudera pierre par pierre son projet avant de se lancer dans l'arène, n'accouchant de son premier et présent album studio, « Eleine », que quatre ans plus tard. Le temps pour lui de faire ses armes sur les planches de la scène locale (The Tivoli (Helsingborg), Lanskronafesten (Landskrona) en 2014) et de peaufiner ses gammes, réalisant alors deux singles (« Gathering Storm » (2014) ; « Land Beyond Sanity » (2015)) ; titres qui, tous deux, seront insérés parmi les 8 pistes égrenées sur les 31 modestes mais vibrantes minutes de la rondelle.

En réponse aux aspirations artistiques et techniques de nos deux maîtres d'oeuvre, sont venus en renfort Andreas Mårtensson (Edge Of A Circle), à la basse, David Eriksson, à la batterie et Sebastian Berglund (Anton Johansson's Galahad Suite), aux claviers. De cette fraîche mais déjà solide collaboration naît un message musical d'obédience rock'n'metal mélodico-symphonique gothique à la fois volontiers rayonnant, d'une impulsivité maîtrisée, pétri d'élégance, un brin énigmatique et des plus romantiques, dans la veine d' Evanescence, Lacuna Coil, The Murder Of My Sweet, Xandria, Delain et Draconian. D'entrée de jeu, nos acolytes nous livrent un set de compositions à la technicité instrumentale bien huilée et témoignant de lignes mélodiques aussi exigeantes dans leur élaboration que magnétiques dans leur restitution.

Intransigeants avec eux-mêmes, nos compères ont misé de sérieux espoirs sur la qualité de la production d'ensemble, et ce, dans le légitime espoir de favoriser l'essaimage de leurs arpèges au-delà des frontières par trop limitatives de leur terre suédoise natale, nous gratifiant dès lors d'une ingénierie du son de fort bon aloi. Produit par l'expérimenté claviériste Christian Wolff (Axel Rudi Pell ; guest chez Mod Rules, Within Temptation et Rage ; sollicité aux manettes par Kreator, Regicide, Sodom, Trials...), mixé et mastérisé au Studio Bohus par le guitariste/batteur/vocaliste Stefan Karlsson (Obligatorisk Tortyr, ex-Tehom... ; connu pour avoir oeuvré auprès de Galvano, Grief Of Emerald, Pagan Rites), le méfait jouit, en outre, d'un optimal équilibrage instrumental et de finitions passées au peigne fin. Message fort serait ainsi lancé à la concurrence d'où qu'elle vienne...

Ce serait sur ses passages les plus magmatiques que le combo nord-européen marque ses premiers points. Ainsi, les grisantes séries d'accords, les riffs crochetés et les saisissantes reprises disséminés sur le ''delainien'' « Devotion » constituent autant d'armes susceptibles de nous faire plier l'échine sans avoir à forcer le trait. Et ce ne sont ni les envoûtantes patines de la belle ni le petit pont techniciste sur tapis synthétique qui ne feront lâcher prise, loin s'en faut. Par ailleurs, ce que ne suggère pas sa caressante entame, « A Sin » s'avère être un up tempo au confluent entre Lacuna Coil et Xandria, ne manquant ni d'aplomb ni de panache. A la fois épique et tortueux, reposant sur des riffs massifs adossés à une rythmique enfiévrée, jouant à plein sur les effets de contrastes atmosphériques, ce diablotin effort n'aura pas tari d'atouts pour l'emporter.

Quand il ralentit un tantinet le rythme de ses frappes, le combo trouvera là encore matière à nous retenir plus que de raison. Ainsi, à la lumière de leur refrain immersif à souhait mis en exergue par les enivrantes inflexions de la sirène, de leurs enchaînements intra piste ultra sécurisés et de leurs arrangements instrumentaux aux petits oignons, c'est d'un battement de cils que le ''lacunacoilesque'' « Land Beyond Sanity » tout comme l' ''evanescent'' « Destiny » aspireront le tympan du chaland. Moins immédiatement lisible car résolument empreint de mystère, le mid/up tempo « Death Incarnate », lui, prend une inattendue coloration dark gothique dans la veine de Draconian. Feignant de nous égarer sur quelques chemins de traverse, mais usant de savants subterfuges, l'intrigant méfait nous poussera à ne pas le quitter prématurément. Autre corde à l'arc au demeurant déjà bien pourvu de l'inspiré quintet...

Lorsqu'ils en viennent à feutrer l'ambiance, nos gladiateurs se muent alors en de véritables bourreaux des cœurs en bataille. Ce qu'atteste, d'une part, « Gathering Storm », ballade romantique jusqu'au bout des ongles à mi-chemin entre Evanescence et Xandria (première période). Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, pourvu de sensibles gammes au piano, octroyant de fondants couplets que relayent de soyeux refrains mis en habits de soie par les graciles volutes de la maîtresse de cérémonie, se chargeant en émotion au fil de sa progression, l'instant privilégié ne se quittera qu'à regret. D'autre part, on n'éludera que malaisément l'infiltrant cheminement d'harmoniques inondant « Turn to Dust », mélancolique et frissonnante ballade atmosphérique mise à l'honneur par l'ensorcelant filet de voix de la princesse et les délicats arpèges du maître instrument à touches. Une gemme que n'auraient nullement reniée ni The Murder Of My Sweet, ni Delain, ni même Evanescence.

Est-ce à dire que la troupe en viendrait à toucher du doigt le sans-faute ? Pas tout à fait... En effet, faisant pourtant montre d'une belle gradation du corps orchestral, et en dépit de fringants arpèges d'accords au piano, le cinématique « A Glimpse of Hope » manque singulièrement d'allonge et son positionnement en plein cœur de la tracklist le dessert bien plus qu'il ne le valorise. On passera donc son chemin, cette fois.

Pour son premier essai, le combo suédois s'en sort honorablement, parvenant à maintenir l'attention constante sur la plupart des portées de ce set de compositions. S'il nous livre une galette à la fois pimpante, délicate et un brin enfiévrée, jouissant d'une ingénierie du son de bonne facture, variée quant à ses atmosphères et rythmes, il eût été souhaitable qu'il consente à l'une ou l'autre prise de risque, diversifie un poil ses exercices de style et étoffe sa palette oratoire de duos en voix claire, entre autres. Encore assez souvent tapi dans l'ombre de ses illustres maîtres inspirateurs, l'opus manque encore d'épaisseur artistique, état de fait partiellement compensé par une technicité instrumentale déjà éprouvée et une mélodicité travaillée en profondeur. A l'aune de cette introductive offrande, on comprend que nos acolytes auraient dores et déjà les armes requises pour évoluer dans la catégorie des outsiders avec lesquels la concurrence devra composer, pas encore celles leur permettant de se muer dès à présent en épouvantails. Peut-être à la lueur d'un second mouvement de cet acabit ? Wait and see...

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