Dancing in Hell

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17/20
Nom du groupe Eleine
Nom de l'album Dancing in Hell
Type Album
Date de parution 27 Novembre 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album27

Tracklist

1.
 Enemies
Ecouter05:22
2.
 Dancing in Hell
Ecouter05:06
3.
 Ava of Death
Ecouter04:06
4.
 Crawl from the Ashes
Ecouter04:02
5.
 As I Breathe
Ecouter03:56
6.
 Memoriam
Ecouter06:15
7.
 Where Your Rotting Corpse Lie (W.Y.R.C.L.)
Ecouter05:55
8.
 All Shall Burn
Ecouter04:21
9.
 Die from Within
Ecouter04:38
10.
 The World We Knew
Ecouter01:35
11.
 Die from Within (Symphonic Version)
Ecouter04:34

Durée totale : 49:50

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Eleine



Chronique @ ericb4

24 Novembre 2020

Le moment est venu pour le chrysalide suédoise de se muer en rayonnant monarque...

S'il est des formations témoignant d'une intarissable dynamique créatrice, dotées d'une féconde inspiration compositionnelle et révélant surtout une rare capacité à se dépasser pour faire évoluer leur art, Eleine serait assurément du nombre. A la tête de deux albums studio, d'un EP, d'une dizaine de singles et de moult clips vidéo, pourvu d'un fructueux capital scénique acquis au fil de prestations le plus souvent remarquées aux quatre coins du continent européen entre 2014 et 2019, et porté par une fanbase croissante aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis, c'est dire que le prolifique combo suédois créé il y a tout juste 6 ans n'en est plus à ses premières gammes. Le temps semble venu pour lui de marquer plus fort encore les esprits de son empreinte...

Mû par un vent d'inspiration renouvelée, un an à peine suite à « All Shall Burn », un galvanisant EP classé n°1 dans les charts suédois, le groupe reviendra prestement dans la course, livrant alors la bagatelle de quatre singles (« As I Breathe », « Ava of Death », « Dancing in Hell » et « Memoriam »), sortis peu de temps avant et insérés dans la tracklist de leur troisième et présent album full length, « Dancing in Hell » ; une galette généreuse de ses 50 minutes signée, tout comme ses proches devancières, chez le puissant label suédois Black Lodge Records. A l'aune des 11 pulsionnelles, fringantes et enivrantes plages de cette offrande, le collectif nord-européen disposerait-il désormais d'un arsenal suffisant pour accéder au rang de valeur confirmée et venir jouer les épouvantails, et ce dans un registre metal aujourd'hui en proie à une concurrence de plus en plus féroce de la part de ses homologues générationnels ?

Dans ce dessein, le line-up a subi quelques remaniements, l'actuel équipage comptant dans ses rangs : la charismatique frontwoman au sensuel filet de voix MadEleine 'Eleine' Liljestam et le fin guitariste/vocaliste Rikard Ekberg – les deux maîtres d'oeuvre du projet – , désormais assistés du bassiste Anton Helgesson et du batteur Jesper Sunnhagen (Chine, Lord Of Light...). De cette nouvelle mais étroite collaboration émane une œuvre metal symphonique gothique un poil plus puissante et offensive, racée, obscure et non moins mélodieuse que ses aînées, marchant elle aussi bien souvent sur les traces de Lacuna Coil, Evanescence, The Murder Of My Sweet, Xandria, Delain, Tristania et Draconian, la touche personnelle en prime.

Coproduit par Rikard et MadEleine, mixé, mastérisé et enregistré par un certain Thomas "Plec" Johansson, pluri-instrumentiste (Torchbearer, Unmoored, ex-Mean Streak...), surtout connu pour avoir contribué à la valorisation d'albums de Divinefire, Lyriel, Narnia, Opeth, Scar Symmetry, Soilwork. entre autres, cet effort jouit d'une ingénierie du son rutilante, offrant par là même une saisissante profondeur de champ acoustique. Pour mettre les petits plats dans les grands, avec la collaboration de MadEleine, Nestor Avalos nous octroie un artwork d'inspiration fantastique, au trait affiné et où prédominent de fines nuances de rouge et de jaune, couleurs des flammes de l'enfer par excellence, à l'image de celles de la pochette. Une manière habile de nous immerger dans la tourmente...


Comme il nous y avait accoutumés, le quartet nous projette volontiers sur un brasier de cendres incandescentes, celui-ci trouvant alors sans mal les clés pour nous rallier à sa cause. Aussi, c'est d'un claquement de doigts que le refrain catchy exhalant des entrailles de « Enemies » happera le pavillon du chaland. Un tempétueux et ''lacunacoilesque'' up tempo power mélodico-symphonique emprunté à leur EP, délivrant d'inaliénables coups de boutoir, doté de riffs corrosifs et mis en habits de lumière par les enivrantes modulations de la sirène. On ne saurait davantage éluder l'entraînant et ''delainien'' « As I Breathe » eu égard à ses enchaînements intra piste ultra sécurisés, à sa grisante ligne mélodique et à la soudaineté de ses accélérations rythmiques. Dans cette énergie, et non sans rappeler les premières heures de The Murder Of My Sweet, c'est d'un battement de cils que l'offensif « Ava of Death » imposera ses couplets finement ciselés tout comme ses riffs crochetés et son bref mais fringant solo de guitare.

Quand l'atmosphère se fait plus suffocante et que le ciel s'obscurcit, la troupe parvient là encore à nous retenir plus que de raison. Ce qu'illustre, d'une part, «  Dancing in Hell », un énigmatique, tortueux et non moins immersif mid tempo symphonique gothique aux relents death, à mi-chemin entre Evanescence et Draconian ; un espace d'expression aux fines nuances mélodiques, développant de saisissants effets de contraste rythmique, où les troublantes impulsions de la belle semblent danser avec les growls ombrageux de son comparse, et ce dans un étrange bal des vampires. Difficile également de se soustraire aux serres de « Where Your Rotting Corpse Lie (W.Y.R.C.L.) », un saillant, anxiogène et ''tristanien'' mid tempo aux riffs épais, disséminant de forts contrastes oratoires, se plaisant à nous mener sur quelques chemins de traverse, et ce sans pour autant nous égarer d'un sillon mélodique certes empreint de mystère mais des plus enveloppants.

Lorsque le convoi instrumental ralentit un tantinet la cadence, nos compères trouvent une fois de plus les clés pour nous assigner à résidence. Ainsi, à la confluence entre Lacuna Coil et Xandria (première mouture), au regard de son infiltrant cheminement d'harmoniques, de son inébranlable et vrombissante basse et des ensorcelantes patines de la déesse que viennent rejoindre à leurs heures les serpes oratoires de son acolyte de growler et une chorale aux abois, le félin « Crawl from the Ashes » peut compter sur la redoutable efficacité de ses armes pour asseoir sa défense. Dans une même dynamique, on retiendra l'orientalisant, reptilien et néanmoins tonique mid/up tempo « Memoriam » à la fois pour son caractère enjoué, ses fondants arpèges d'accords, la légèreté et la fluidité de son tapping, et les vibrantes envolées de la princesse. Et comment ne pas se sentir aspiré par les vibes enchanteresses jaillissant du tubesque « All Shall Burn »? Un magnétique mid tempo issu de leur EP, que l'on croirait tout droit sorti d'un conte des Mille et Une Nuits, pourvu d'un refrain encensé par les sensuelles oscillations de la maîtresse de cérémonie que l'on entonnerait à tue-tête.

Que l'aficionado d'instants tamisés se rassure, nos gladiateurs ont su se muer en bourreaux des cœurs en bataille, et ce au moment opportun. Ce qu'atteste « Die from Within », une seyante power ballade aux accents dark gothique et aux riffs roulants, au carrefour entre Evanescence, We Are The Fallen et Draconian. Délivrant une charge émotionnelle bien difficile à endiguer, glissant le long d'une souriante rivière mélodique, couplets ouatés et refrains immersifs à souhait glisseront avec célérité dans le tympan du chaland. Et ce ne sont ni les cristallines et hypnotiques volutes de la diva ni les attaques en profondeur de son comparse de growler ni même le fuligineux solo de guitare qui nous feront lâcher prise, loin s'en faut. Mais la troupe ne s'est pas arrêtée en si bon chemin...

Aussi, est-elle allée jusqu'à nous adresser une version symphonique de la tendre aubade ; une opératique et cinématique offrande bénéficiant d'arrangements d'excellente facture, apportant un éclairage complémentaire doublé d'insoupçonnées variations atmosphériques, et ne s'avérant guère moins poignante que la mouture originale. Aussi, suite un interlude alimenté de sensibles arpèges au piano, « The World We Knew », une imposante et altière orchestration symphonique samplée prend le relais, « Die from Within » nous immergeant dès lors dans un bain instrumental aux doux remous, à la manière d'un générique d'une grande production hollywoodienne. Une manière aussi subtile qu'efficace de refermer la marche...


A l'issue d'un périple aux multiples rebondissements, un doux sentiment de plénitude nous gagne, le combo suédois nous conviant à une œuvre à la fois volontiers torrentielle, des plus vibrantes, un tantinet intrigante, un brin sensible et dotée d'un petit supplément d'âme. Ne concédant pas l'ombre d'un bémol ou d'une quelconque zone de remplissage, chaque espace de la galette se voyant ainsi optimisé, profitant en prime d'une ingénierie du son aux petits oignons et transpirant la féconde inspiration de ses auteurs, l'opus se suivra de bout en bout sans encombres.

On aurait peut-être souhaité que nous soient également octroyés l'une ou l'autre fresque, davantage de joutes oratoires, ainsi qu'un zeste d'originalité supplémentaire. Néanmoins, varié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, jouissant d'enchaînements finement esquissés, de sentes mélodiques des plus enivrantes et d'un potentiel technique éprouvé, révélant également un caractère plus affirmé que ses prédécesseurs, ce troisième mouvement serait de nature à propulser le quartet nord-européen parmi les valeurs confirmées de cet exigeant et parfois létal registre metal. Bref, le moment est venu pour le chrysalide suédoise de se muer en rayonnant monarque...

1 Commentaire

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adrien86fr - 29 Novembre 2020:

Tout est bon pour tenter de percer dans l'industrie musicale, y compris une bonne grosse paire de loches. 

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