Dreams of Lands Unseen

Liste des groupes Metal Moderne Ignea Dreams of Lands Unseen
Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
18/20
Nom du groupe Ignea
Nom de l'album Dreams of Lands Unseen
Type Album
Date de parution 28 Avril 2023
Style MusicalMetal Moderne
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1.
 Téoura
 01:28
2.
 Dunes
Ecouter04:23
3.
 Camera Obscura
 04:24
4.
 Дaлекі обрії
 03:44
5.
 To No One I Owe
 04:10
6.
 Incurable Disease
Ecouter05:04
7.
 Nomad's Luck
Ecouter04:38
8.
 The Golden Shell
 04:48
9.
 Opiumist
 07:19
10.
 Zénith
 04:52

Durée totale : 44:50

Acheter cet album

 $10.00  14,48 €  15,27 €  £12.81  $17.78  18,70 €  15,09 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Ignea



Chronique @ ericb4

01 Juin 2023

Un groupe à la personnalité affirmée, qui a le vent en poupe...

Porté par un pénétrant « The Realms of Fire and Death », son second album studio, écoulé voilà déjà trois ans, l'inspiré quintet ukrainien revient enfin dans la course. Ce qui ne signifie nullement qu'il soit resté dans l'ombre ce laps de temps durant, le prolifique combo nous gratifiant, en 2021, d'un single, « Bosorkun », suivi d'une collaboration, « Mermaids », et d'un split, « Bestia », tous deux réalisés avec Ersedu. Le temps pour la troupe d'affûter encore sa production d'ensemble tout comme son jeu d'écriture, et la voici désormais à la tête d'un troisième opus de longue durée, « Dreams of Lands Unseen », signé, lui, chez Napalm Records. Ce faisant, les 45 minutes de ce nouvel arrivage seraient-elles dès lors en mesure de hisser le collectif est-européen parmi les valeurs confirmées d'un registre metal symphonique moderne à chant féminin encore en proie à une féroce concurrence ?

Dans cette troisième aventure, nous embarquons avec l'équipage de la croisière précédente au grand complet, à savoir : Helle Bogdanova, frontwoman au large spectre vocal, alternant lignes de chant gracile et growls glaçants avec une confondante maestria ; Alexander Kamyshin, à la basse  ; Evgeny Zhytnyuk, aux claviers ; Ivan Kholmohorov, à la batterie ; Dmitry Vinnichenko, aux guitares. De cette étroite collaboration naît un méfait metal symphonique progressif à la chatoyante coloration orientalisante et empreint d'une touche de modernité et d'effluves death gothique, soit dans la lignée atmosphérique de « The Sign of Faith » ; c'est donc là encore à la lumière des travaux d' Epica, Orphaned Land, Riverwood, Lacuna Coil, Tristania et Metalite que serait à chercher toute trace de leurs maîtres inspirateurs. Est-ce à dire qu'un bis repetita à l'exclusion de toute autre alternative serait au bout du chemin, celle qui, précisément, conférerait aux 10 pistes de cette frondeuse et enivrante galette toute leur originalité ?

Pour mettre les petits plats dans les grands, et tout comme pour le précédent effort, ce troisième mouvement a été produit, mixé et mastérisé au Morton Studio, à Kiev, en Ukraine, par son propriétaire, Max Morton (guitariste, bassiste et vocaliste expérimenté (Morton ; guest chez Bare Infinity, Inner Missing, Sanctorium, Scarleth...) et producteur prolifique (Grimfaith, Sunrise, Meden Agan...)). En émane une qualité d'enregistrement légèrement supérieure à celle du second effort, des finitions là encore passées au crible et un mixage parfaitement équilibré entre instrumentation et lignes de chant ; une ingénierie du son rutilante à laquelle se superposent des arrangements orchestraux de fort bonne facture, où les sonorités samplées des instruments folkloriques convoqués sont scrupuleusement restituées. Autant d'indices révélateurs d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos cinq corsaires patentés ! Mais montons sans plus tarder à bord du vaisseau amiral, larguons les amarres et laissons-nous guider par nos hôtes dans cette traversée en eaux tumultueuses...

Une fois n'est pas coutume, et comme pour nous prévenir de l'imminence de la tempête de sable qui va s'abattre sur nous, c'est à la brève entame instrumentale aux enivrantes senteurs orientales, dénommée « Téoura », que revient l'honneur d'ouvrir le bal. Et les éléments ne sauraient tarder à se faire moins apaisants, à commencer par son voisin de bobine, « Dunes », étourdissant et orientalisant mid tempo d'obédience metal symphonique aux riffs corrosifs. A mi-chemin entre Lacuna Coil et Tristania, ce magmatique et troublant manifeste aux relents death nous octroie des couplets finement esquissés, mis en exergue tant par les cristallines inflexions que par les growls caverneux de la belle. Et la sauce prend, sans tarder. Dans cette veine, on n'esquivera pas davantage le tubesque mid tempo syncopé « Incurable Disease » au regard de sa basse claquante, de son bref mais éblouissant solo au synthé, mais aussi de sa mélodicité toute de fines nuances cousue. Et comment, enfin, ne pas se sentir aspiré tant les par magnétiques oscillations de la princesse que par les sémillants harmoniques essaimés par le félin «  Zénith » ? Mais là n'est pas l'ultime argument de nos acolytes pour tenter de nous rallier à leur cause...

Dans une même énergie, et bien que moins directement orientés vers les charts, certains passages sauront non moins nous retenir, un peu malgré nous. Ce que prouve, en premier lieu, « Дaлекі обрії », intrigante offrande dark gothique aux riffs épais et voguant sur d'ondoyantes rampes synthétiques. Et ce n'est pas le refrain immersif à souhait, mis en habits de lumière par les magnétiques impulsions en voix claire de la sirène, qui nous déboutera de cet échevelant manifeste aux forts effets de contrastes atmosphériques, tant s'en faut. Dans cette dynamique, s'impose également le ''lacunacoilesque'' mid tempo progressif « To No One I Owe » ; aussi pulsionnel qu'empreint de délicatesse, et disséminant de sémillantes séquences d'accords, ce frissonnant élan ne saurait être éludé.

Un poil plus incisifs encore, d'autres espaces d'expression pourront à leur tour et d'un battement d'ailes happer le tympan du chaland. Ce qu'atteste, d'une part, « Camera Obscura », up tempo symphonique moderne aux teintes death mélodique, à la confluence de Tristania et Metalite ; eu égard à ses enchaînements intra piste ultra sécurisés et à ses incessants et puissants coups de boutoir, et en dépit d'une sente mélodique en proie à quelques linéarités, un headbang bien senti ne saurait être esquivé. Difficile également de ne pas se voir happé tant par les growls rageurs que par le refrain catchy dont se nourrit l'offensif et orientalisant effort dark symphonique « Nomad's Luck ». Sans doute l'une des pépites de l'opus.

Quand ils en viennent à nous immerger au cœur d'intimistes espaces, nos compères s'y adonnent avec une infinie délicatesse, nous octroyant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre « The Golden Shell », sensuelle ballade infiltrée de japonisantes sonorités et greffée sur un sillon mélodique des plus enveloppants, sur lequel semblent danser les hypnotiques volutes de la maîtresse de cérémonie. Se chargeant en émotion au fil de sa progression, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive au moment même où il comblera assurément les attentes de l'aficionado de moments lévitants.

Mais ce serait à l'aune de leur pièce en actes symphonico-progressive que le combo serait au faîte de son art. Ainsi, l'opulente fresque « Opiumist » déroule ses 7:19 minutes d'un spectacle aux contrastes atmosphériques, rythmiques et vocaux bien marqués, que l'on croirait issu d'une pièce de théâtre du pays du soleil levant. Démarrant telle un gracieux mid tempo atmosphérique gothique, que magnifient les limpides ondulations de la diva, et suite à un break opportun à mi-morceau, cette plage à la fois rayonnante et énigmatique en viendra à s'embraser, dévoilant alors un caractère death, renforcé par les growls tout en profondeur de l'expérimenté et talentueux vocaliste Tuomas Saukkonen (Before The Dawn, Dawn Of Solace, Wolfheart). Chapeau bas.

Au final, on ressort interpellé par l'étonnante capacité du collectif ukrainien à accoucher de ces séries d'accords qui, peu ou prou, resteront gravées dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Aussi, un agréable sentiment de plénitude nous étreint. Marchant sur les pas de son devancier, ce troisième mouvement ouvre cependant un peu plus large le champ des possibles stylistiques, non sans d'originales séquences d'accords au programme des réjouissances. D'une puissance savamment dosée mais réelle, témoignant parallèlement de lignes mélodiques éminemment entêtantes, sans pour autant s'avérer aguicheuses, et d'une maîtrise instrumentale et vocale que nombre de leurs pairs pourraient avoir à leur envier, ce vibrant et rutilant effort permet à la troupe de gravir un échelon supplémentaire dans sa carrière. A l'instar de ce grisant élan, le combo disposerait dès lors d'un arsenal d'une efficacité suffisamment redoutable pour lui permettre de se hisser parmi les valeurs confirmées de son espace metal. Bref, un groupe à la personnalité affirmée, qui a le vent poupe...

1 Commentaire

6 J'aime

Partager
Sephiroth26 - 08 Juillet 2023:

Merci pour cette chronique, comme tu l'as si bien résumé ce groupe à le vent en poupe et est pour moi aussi une belle référence un de mes groupes favoris de metal symphonique actuel, aucun album n'est à jeter et j'espère qu'ils pourront faire une tournée dans notre pays et près de chez moi histoire de voir ce qu'ils donnent en live et j'espère un prochain album, c'est un groupe Ukrainien ils y vivent encore et on ne peut être sur de rien au vu de la guerre qui règne encore là-bas.

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire