Depuis ces dernières années, sous l’impulsion de
Necrophagist,
Psycroptic ou
Spawn Of Possession, la scène brutaldeath internationale est en pleine effervescence, débordant d’imagination afin apporter de nouvelles sonorités, en repoussant sans cesse les limites de la technique, tout en conservant sa pureté. La scène californienne, berceau d’une pléthore de formations death talentueuses, n’échappe ainsi pas à cette règle, à l’instar des récents efforts d’
Odious Mortem,
Brain Drill ou
Decrepit Birth.
Ce dernier se débarrasse en effet de ses influences
Suffocation trop marquées sur le néanmoins bon
...And Time Begins, évoluant étonnamment grâce à l’aération et la variation de son style, pourtant particulièrement brutal. Suite au départ de Tim Yeung & Derek Boyer (
Hate Eternal,
Suffocation), Matt Sotelo & Bill Robinson recrutent parallèlement KC Howard (
Odious Mortem), l’un des batteurs death actuels les plus intéressants de la scène californienne, aux côtés de son homologue Marco Pitruzella (
Brain Drill). Sous forme de trio,
Decrepit Birth s’embarque ainsi aux
Legions Recordings Studios, sous la coupe de Sotelo en personne, débouchant sur la sortie de
Diminishing Between Worlds chez Unique Leader, en ce début d’année 2008.
D’emblée, l’album impressionne par la clarté et la précision des rythmiques d’Howard, servant de moteur aux riffs techniques et atypiques de Sotelo, qui brille par la richesse de son répertoire, et sa dextérité à la basse et aux guitares. Maîtrisant son sujet,
Decrepit Birth enchaîne ainsi les titres avec aisance et équilibre, imposant ses riffs techniques, et débordant sur une multitude de soli de guitares et de basse vertueux, à l’image des remarquables Living Doorway ou Dimensions Interwine.
En outre, Diminishing contient de nombreuses touches acoustiques et écarts jazzy délectables, enrichissant son atmosphère, depuis l’éponyme Diminishing jusqu’à l’instrumental Gathering Of Imaginations, que
Cynic n’aurait pas refusé sur son précieux Focus. Difficile d’accès de prime abord, l’album prend toute sa dimension au fil des écoutes, n’affichant que le seul défaut du chant guttural de Robinson, un brin monocorde, qui se rattrape en revanche par la justesse de ses paroles, sur un concept ésotérique & astral intelligent.
Au-delà d’un patronyme banal et d’une pochette de Dan Seagrave réussie mais stéréotypée,
Diminishing Between Worlds cache un deathmetal de force et de caractère, possédant la classe d’un album d'
Atheist et la brutalité pure d’un
Immolation. En cette année 2008,
Decrepit Birth se hisse ainsi parmi les formations les plus intéressantes et les plus techniques de la scène brutaldeath du moment.
Fabien.
Quant au premier album il est très compact et je rejoins tout à fait cette remarque sur le manque littéral d'oxygène qui lui donne une consistance très particulière, malgré qu'il soit plutôt conventionnel.
Dans le même registre, je n'ai toujours (et honteusement) pas chroniqué l'album Aeons Past d'Element. Ce groupe californien fait également partie de ces formations brutaldeath techniques incluant ces accents à la Atheist plus qu'appréciables.
Fabien.
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