Crystalium s'est imposé dans mon paysage musical lors d'une soirée plutôt arrosée, ou "De Aeternitate
Commando" était passé un court instant sur la platine. Malgré un taux d'alcoolémie certain, les riffs m'avaient percuté, le chant haineux et bestial tout autant, mais ce qui m'aura sans conteste botté l'arrière-train, c'est bel et bien le batteur, au jeu tout bonnement excellent, tant au niveau de la vitesse de frappe qu'au niveau de la puissance de l'attaque. J'ai nommé Azk.6, ayant aussi officié chez les géants de chez
Arkhon Infaustus.
Décidant de creuser un peu les choses, je fouille sur internet pour compléter un peu mes maigres connaissances concernant le quintet. Ayant à leur actif déjà quatre disques, en douze ans d'existence. Joli score, mais la qualité allait-elle être au rendez-vous ?
L'album du combo qui m'aura le plus marqué a été ce "
Diktat Omega", que je considère comme le plus abouti, et ou l'ambiance martiale qui se dégage des notes atteint des sommets, en témoigne l'énigmatique morceau "Je", discours violent sur une caisse claire des plus militaires, l'un des meilleurs morceaux de l'album.
Sobriété absolue sur le plan visuel toutefois, tant au niveau de l'artwork que du livret. Quelques photos des membres du groupe (au passage à mille lieues des clichés BM classique, c'est-à-dire sans maquillage et sans clous), mais surtout ces bas-reliefs militaires, nous plongent d'ores et déjà dans l'ambiance.
Côté musical, c'est un mur du son. La production, bien moins "approximative" (terme à prendre avec des pincettes toutefois), a été plus que léchée. Les guitares possèdent un grain très particulier, très froid, et les riffs acérés vous retourneront la tête pendant longtemps. Les quelques solos qui ponctuent ce disque sont également mémorables (les envolées des premières secondes de "Mon Intime Génocide", mais ce qui marque le plus l'auditeur, c'est certainement le son de la batterie. Elle aura bénéficie des faveurs de L'Autre Studio mieux que n'importe quel autre instrument, c'est indéniable.
Les claviers, sur "
Diktat Omega", sont assez en retrait, même si certaines compositions leur laissent une belle marge d'expression, en particulier l'excellent "Saigne et Honore mon Triomphe par le Feu", ou le son très éthéré, très atmosphérique, apporte un côté empirique supplémentaire qui ne fait qu'insuffler encore plus de force dans les compositions.
Nous retrouvons également, comme à l'habitude de
Crystalium, des textes très léchés, tous écrits par
Kra Blizzard Cillag (guitariste et hurleur de la formation), sont de la partie. Superiorité, élitisme, art de la guerre et autres joyeusetés se retrouvent personnifiées par la voix haineuse à souhait du bonhomme, qui arrive à faire varier son timbre de disque en disque (même infimement). Le patriotisme est également de la partie (flattant les affinités politiques de quelques uns, moi compris), en témoigne le sample de fin de "Unifiez Les Chairs, Mes Frères". Le seul morceau instrumental étant le dernier, "Empires et Méritocratie", sonnant comme du
Triarii forniquant avec
Arditi, vous l'aurez compris, comme la bande-son d'un empire déchu.
Compact, massif, froid et dur comme le marbre, "
Diktat Omega" est un très bon disque, l'achèvement d'une vie dévouée à l'Art Noir comme ont pu le souligner les membres dans les (très) rares interviews de
Crystalium. Un disque qui tire parfois un peu en longueur (Près de 50 minutes pour huit titres), certes, mais dont les compositions tortueuses et profondes vous hanteront pendant très longtemps. Une franche réussite, chapeau bas aux français.
La déception est là, mais "Je", "Mon intime génocide", Analyse du digne vulgaire" ou "Unifiez les chairs mes frères" restent pour moi des titres excellents.
L'album se perd un peu c'est une évidence, mais je lui aurait quand même attribué deux, voir trois points de plus.
Bonne chronique par contre, comme toujours.
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