Denial of Death

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16/20
Nom du groupe Brain Surgeons
Nom de l'album Denial of Death
Type Album
Date de parution 2006
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1. Rocket Science
2. Dark Secrets
3. Strange Like Me
4. Constantine's Sword
5. Jimmy Boots Fetish
6. Plague of Lies
7. 1864
8. Tomb of the Unknown Monster
9. Swansöng
10. Verböten
11. Lonestar
12. Change the World Henry

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Brain Surgeons


Chronique @ Hibernatus

15 Janvier 2020

l'époustouflant bouquet final du feu d'artifice des Neurochirurgiens

C'est peu dire que la mort du jeune guitariste Billy Hilfiger plonge Brain Surgeons dans le désarroi. Une heureuse rencontre, dans ce petit village qu'est New York, va remettre le groupe sur les rails. Préparant la compilation « Black Hearts of Soul », Albert Bouchard croise en 2004 une vieille connaissance datant des années 70, quand BÖC et les Dictators partageaient le même producteur Sandy Pearlman : un certain Ross Friedman, plus connu sous son pseudonyme « The Boss ». On papote, on partage de vieux souvenirs, « Et qu'esse tu fais ?, « Bah pas grand chose », « Et si tu venais jammer avec nous ? », « Ben pourquoi pas ». Et c'est comme ça que Ross vient interpréter trois titres de la compile précitée de Brain Surgeons.

La mayonnaise prend bien, au point de poursuivre l'aventure en préparant un vrai nouvel album : ce sera le « Denial of Death » de 2006, avec des compositions et un songwriting pleinement partagés entre Albert Bouchard, Deborah Frost* et Ross the Boss. Deborah se félicite du fructueux travail accompli avec Ross, regrettant que chez les anciens membres du groupe, demander une telle participation était « comme leur arracher une dent ».

Du coup, forcément, le Brain Surgeons de 2006 ne va pas ressembler à celui d'avant. La formation est resserrée : l'excellent bassiste David Hirschberg, fidèle au poste, Albert à la batterie et au chant (5 titres), Deborah au chant (7 titres) mais aussi à la guitare, et la phénoménale présence de Ross à la six-cordes. Exit les nombreux guest musicians des albums précédents. L'ensemble du groupe participe aux chœurs, importants et toujours opportuns, mais on perd l'ancienne complémentarité vocale de Deborah et d'Albert : presque chaque titre est piloté de façon autonome par les deux lead singers. Pour bien marquer la rupture, on change de nom : « Brain Surgeons » devient « Brain Surgeons NYC ».

Et la musique dans tout ça ? Évolution ou révolution, mon général ? Un peu des deux, en fait. Ross instille au groupe une folle énergie, sans doute démultipliée par le marasme moral des trois années précédentes : le moins qu'on puisse dire est que personne ne se fait prier pour durcir le propos. Pourtant, même si beaucoup de titres en relèvent, je ne dirai pas pour autant que « Denial of Death » est un album Heavy Metal de plein exercice. Brain Surgeons reste un groupe qui fait vivre une large palette de styles et ce serait caricaturer Ross que l'estimer incapable de s'y épanouir ; après tout, sa guitare n'a pas que la corde Manowar, songeons à tout ce qu'il a pu exprimer chez les Dictators ou Shakin' Street : il le démontre ici avec la très grande classe qu'on lui connaît.

Parce que oui, même si Brain Surgeons s'abstient pour une fois de quelque improbable cover, « Denial of Death » traîne en 2006 des titres que le commun des métaleux jugera un peu incongrus. On est dans un registre Rock avec le swinguant et décousu Verböten aux soli frétillants et prolixes, ou avec le psychédélique et Flower Power Change the World, Henry : il est vrai qu'avec ce dernier titre, on évoque des souvenirs d'étudiant d'Albert Bouchard, remontant à une époque où les campus américains s'enflammaient contre la guerre du Viet-Nam. On y appréciera, à la suite des refrains, les ébouriffants soli de Ross, bien dans le ton et soutenus par la batterie frénétique d'Albert.

Le mélodieux et bien balancé Swansöng (hélas prémonitoire) hésite entre le Hard et le Blues, avec quelques touches Country. On hésite également à qualifier le Hard brinquebalant et déglingué de Jimmy Boots Fetish, aux échappées burlesques mais à l'incisif solo. Plus Hard Rock, mais atypique, le low tempo Dark Secrets dévide sur un rythme pesant une ambiance contradictoire, à la fois sereine et menaçante.

On soulignera la grande qualité des deux titres les plus inattendus de l'album. Deborah Frost* chante Strange Like Me d'une voix rêveuse et enjouée, mais elle n'est au fond que le prétexte et l'accompagnement de l'extraordinaire prestation acoustique de Ross the Boss ; sa guitare sèche aux accents hispanisants et classiques, émulant souvent le trémolo de la mandoline, allie la virtuosité à la délicatesse pour nous transporter dans un tourbillon d'émotions. Qu'on se le dise : qui ne connaît pas ce titre ne réalise pas l'étendue du talent de Ross.

Ce dernier surprend aussi quand il fait pleurer sa guitare (en mode électrique, cette fois) sur les puissantes harmonies sudistes de Lonestar, emporté avec une parfaite conviction par Deborah. Incroyable comme ces New-Yorkais instillent une telle passion dans cet hymne au Texas (mais après tout, chez Lynyrd Skynyrd, aucun des compositeurs de Sweet Home Alabama ne provenait de cet état).

Les autres titres se situent par contre sans ambiguïté dans le registre du Heavy mélodique et l'opener Rocket Science, tendu et saccadé, a dû être une belle patate dans la tronche des fans de Brain Surgeons habitués aux précédents albums. On appréciera les accents épiques du mid-tempo Constantine's Sword et son final instrumental carrément Speed où se déchaîne Ross the Boss. On se réjouira de la vivacité du fluide Plague of Lies, aussi racé que nerveux.

Le long Tomb of the Unknown Monster, aux accents mystérieux, évoquera sans doute chez les amateurs le souvenir des meilleurs titres du BÖC du début des années 80 (avec cependant un break atmosphérique assez singulier). La palme de l'énergie revient à 1864 où la batterie furieuse et la voix surexcitée d'Albert Bouchard nous emportent dans un quasi Power mélodique à la Helloween. Le groupe n'a pas besoin d'être aiguillonné pour jouer avec ardeur, mais on est ici dans un registre plus personnel : l'arrière grand-père d'Albert combattit dans les troupes de l'Union pendant la guerre de Sécession, et 1864 relate un de ses exploits, célébré dans les journaux de l'époque.

Malgré leur diversité, les 52 minutes de ce « Denial of Death » passent comme une bière glacée par temps de canicule. Aucun filler ne le dépare, même si tout un chacun pourra, en fonction de ses goût, ne pas aimer tel ou tel titre. En apparence, le chemin parcouru depuis l'« Eponymous » de 1994 est considérable, mais en y regardant de plus près, c'est surtout le curseur qui s'est déplacé vers plus de Metal : on conserve la même créativité polymorphe et chaotique, le même refus de se plier dans un moule. Et les fortes personnalités de Deborah Frost* et d'Albert Bouchard ne sont en rien éclipsées par l'irruption d'un troisième et légendaire larron : ils ne font au contraire que renforcer mutuellement leur stature.

« Denial of Death » posait en 2006 les ferments du renouveau pour Brain Surgeons. Hélas, trois fois hélas, il ne marquera pas une renaissance, mais seulement l'époustouflant bouquet final du feu d'artifice des Neurochirurgiens. Le couple Albert-Deborah va exploser en vol et leur divorce sonnera le glas de ce groupe à la fraîcheur et l'originalité sans pareilles. Ross the Boss, notons-le, sauvera de ses décombres fumants deux titres, Contantine's Sword et Plague of Lies, qu'il recyclera dans son album solo de 2008.

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largod - 16 Janvier 2020:

Excellent papier pour un album que tu m'as fait découvrir. Et effectivement, le talent de Ross the Boss éclate au plein jour sur des titres différents, aux ambiances variées et sublimés par la patte des autres musiciens. Un album à posséder dans sa discographie. Merci JL

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Commentaire @ Mindkiller45

29 Mars 2010
Rhaaaa les américains savent vraiment faire du bon heavy, et en plus en y rajoutant un côté progressif très agréable !!

Toujours est-il que quand ce matin j'ai reçu le CD, j'ai pris une claque, le CD est accompagné de quelques goodies, relativement sympathique... (bon mis à part les tattoos décalcomanies... ) mais le Bandana et le poster dédicacé est plutôt sympathique. Et le packaging !!!!! Simple, mais efficace, et pour un premier CD, c'est vraiment bien sympatoche !!!

La qualité musicale n'est d'ailleurs pas moindre !!!! On est entre deux frontières : le heavy, et le progressif, avec des musiques typiquement US mais une voix tendant plus vers le chant à l'européen (Judas Priest et consors). On sent que les influences du groupes sont multiples, mais avec son identité. Ils sont tournés vers les années 80/90 tout en étant ancré dans la production actuelle. Bref, ce Rocket Science est très emballant !!!

Et ça continue dans le même style, un peu plus calme, mais avec un guitariste de génie. Dark Secrets possède une ambiance que je qualifierai d'onirique, on se laisse porter par la musique et par la voix, et on se prend à imaginer plein de choses pas forcément concrètes et encore moins réalistes ! Les mélodiques sont là, ni trop agressive, ni trop molle. Du bon heavy prog très bien fait !!! Le duo entre les chœurs et la chanteuse est très bien monté. Un titre qu'on se repassera encore et encore !!!!!

Strange Like Me s'ouvre sur une musique semi acoustique de très bonne facture et le guitariste prouve qu'il sait aussi bien jouer sur une guitare acoustique et en la faisant sonner comme telle ! Le reste est encore une fois très bien orchestré, les arrangements sont très bien réalisé. Musicalement, ce groupe laisse la part belle au guitariste. Comme beaucoup de groupe progressif, c'est la musique qui est plus importante que la voix (Queensryche mis a part). A la rigueur on pourrait presque reprocher la relative mollesse du titre, mais bon, c'est tellement bien fait que ce sera amplement pardonné !!!!

Constantine's Sword s'ouvre non pas avec une chanteuse mais un chanteur, tout aussi bon. Le titre est sombre, on se sent partir dans d'autres sphères. Pour les gamers, imaginez un bon jeu d'aventure un peu horrifique, vous aurez le tableau. Pour les autres, cette musique aurait pu servir pour un Poltergeist ou autre film du style. C'est géniallissimement glauque !!! L'orchestration est encore une fois impeccable !!! Rien à reprocher à la guitare, la basse ou la batterie. La basse est d'ailleurs ici un peu plus mélodique, un peu moins rythmique barbare... Il y a plus de subtilité dans le jeu, ce qui rend le titre encore plus fort ! La fin du titre est d'ailleurs très surprenante, avec une accélération et un solo a faire pâlir d'envie n'importe quel guitariste !!!! C'est ultra technique mais aussi ultra bien pensé.... BRAVO !!!!! Un final qui doit être génial en live !

On reste d'ailleurs sur cette touche un brin rapide avec Jimmy Boots Fetish. Mais le ton semble à la légèreté ici. Un brin punky dans les accords de la seconde partie, mais toujours avec cette touche heavy ! On retrouve Deborah Frost*** à la voix. Pour notre plus grand plaisir !!! Le titre est à l'image de ses prédécesseurs, très bien ficelés et entrainant vers d'autres sphères ! La virtuosité du soliste n'est plus a démontré. Il confirme ses talents à l'auditeur, pour notre plus grand bonheur !!!

Plagues Of Lies pourrait être un titre de Maiden, mais écris par ces Brain Surgeons. On retrouve leur identité propre. C'est génial, ça donne envie de headbanger et on pourrait se prendre à s'imaginer dans un bar américain dans les années 90 ! C'est excellent, et si après ce titre vous n'êtes toujours pas emballés... je ne vois pas comment vous pourriez être séduit par ce groupe ultra talentueux !!! Et quel final mon dieu !!! Certain que ce groupe est taillé pour la scène ! Dommage que le style ne soit pas plébiscité en France (ou par les grandes pontes de l'industrie musicale française décidant de ce que l'on doit écouter ou non..) car je suis persuadé qu'il y trouverait sans soucis son public !!

1864 continue sur cette même lancée. On envoie la sauce tout en cherchant à séduire le monde. Déjà votre serviteur est conquis !!!!! On est un peu plus couillu que sur certains autres titres de l'album, mais c'est du au chant masculin. On pourrait croire entendre du Judas Priest au meilleur de sa forme d'un point de vue musical ! C'est pour dire !! On est loin des clichés standard du rock américain !!! D'ailleurs il ne serait pas étonnant que le groupe se décroche une tournée en première partie américaine de Queensryche !!!!

On arrive sur le titre le plus long de l'album avec Tomb Of The Unknown Monster. Pour l'instant le titre est emballant. Toujours avec un chant masculin et des riffs un peu plus couillu que par le début. La basse s'amuse d'un petit overdrive !!!! Le refrain avec ses chœurs est très bien pensé !!! Il se peut même que ce titre devienne un incontournable du groupe ! La deuxième partie de la chanson laissant libre court à la guitare est génial !!! C'est ultra planant et plein de feeling. La wah wah est super bien utilisé, sans être de trop !!! C'est terriblement bien pensé et très très très propre !!! Et comme d'habitude le final est grandiose !!!!!

L'intro de cette Swansöng est très soigné elle aussi. Toujours un superbe titre fournit par le groupe qui rentre dans mon top ten de l'année !!!! Que ce soit groupe ou album !!! Ca faisait longtemps qu'on avait pas entendu un aussi bon heavy !!!! Le titre est plein de fougue, qui allie légèreté et sérieux à la fois, qui sait regarder en arrière mais aussi en avant et donc utiliser des codes passés et présent !! Ce titre à par contre très certainement dû être écris pour le guitariste tellement l'espace qui lui est laissé est immense. On a pratiquement affaire à un titre instrumental et très bien mené qui plus est !!

Verböten rentre plus dans le heavy que dans progressif là ! Encore une fois la guitare s'exprime librement, se laissant même aller à des phrasés funky ! Ce titre prouve que les titres couillus ne sont pas uniquement réservés aux chanteurs ! Après que dire de plus, ce titre est à l'image des autres, de très bon facture laissant la voix et la guitare s'exprimer très librement. On pourrait croire que ce groupe n'a pas de limite !!! Et ils prouvent que heavy progressif ne veut pas dire titres de 7 minutes à chaque fois ! Le titre le plus long de l'album s'étendant à 6 minutes ! Ce groupe va a l'essentiel sans rajouter de fioritures qui pourraient être belles mais superflues !

Lonestar arrive et nous montre que l'album touche bientôt à sa fin. Malheureusement, mais toutes les bonnes choses ont une fin. On reste encore une fois sur une touche très heavy, avec une guitare très rock'n'roll et un son qui aurait pu être emprunté aux ZZ Top. La voix de Deborah Frost*** est peut être la mieux travaillé de tout l'album ! Très mélodique et sans trop forcer sur le côté "grosse voix dégueulasse" mais qui était terriblement agréable. On pourrait plus se retrouver avec un mélange de Girlschool, Shakin' Street ou Pat Benatar !!! La mélodie assurée par les zicos est elle toujours aussi bien arrangée. On sent le professionnalisme avec ce groupe !

Le dernier titre de cet album est de loin le plus rock'n'roll ! Change The World Henry envoie énormément et fera à coup sur headbanger et taper du pied. La voix est très bien mené et pourrait presque faire penser à du Ozzy de par les effets utilisés ! Titre excellent avec un riff léger mais très bon ( comme a l'accoutumée ). On sent encore que le guitariste à tout du shredder et qu'il va pouvoir sans soucis emmener le groupe au maximum de ses possibilités !

En bref on a ici un album à la production ultra soignée, à la virtuosité du guitariste bien présente et ou la mélodie est le maître mot du groupe. Il est rare de voir du si bon heavy faire surface ! Ce groupe est définitivement à suivre. Et il faut tout faire pour les acclamer à jamais en France !!!

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