Fort d'un son sec, brutal et technique,
Deivos s'est imposé en quatre ans grâce à deux albums efficaces et violents nommés « Emanation of
Hatred » (2006) et «
Gospel of Maggots » (2010). Ces derniers renfermaient l'agressivité polonaise bien légendaire, tout en étant le reflet même d'un death metal déjà mature et bien exécuté, tels leurs compatriotes d'
Azarath ou de
Lost Soul. Un an plus tard,
Deivos sort sa nouvelle offrande «
Demiurge of the Void », signée une nouvelle fois chez le bien connu label Unique Leader Records et enregistré aux prestigieux Hertz Studio.
Les polonais ne changent pas leur formule, laissant de nouveau le design de l'artwork démoniaque entre les mains du tatoueur Andrzej Lenczuk, et ne lésinant pas sur l'agressivité de leurs compositions. Les huit titres sont remplis d'une rage évidente et jouissive à mesure que les membres nous assènent d'éléments techniques, autant au niveau des riffings tranchants et maîtrisés que de la batterie écrasante et précise, à l'instar d'un « No Gods Before Me » dégoulinant de sueur et de hargne.
Alors que l'opus précédent nous avait montré un combo au sommet de son art grâce à une technique et une originalité sans faille, ce dernier met plus l'accent sur la rapidité d'exécution et la lourdeur des guitares, privilégiant des passages légèrement plus posés mais toujours incisifs, et une certaine linéarité présente de morceau en morceau. Toutefois, la brièveté des compositions prouve que
Deivos sait être efficace, brute, rapide et technique, comme sur un «
Extreme Unction » jouant sur la précision de riffs mécaniques et de soli déchaînés.
Comme à l’accoutumée, les polonais intègrent des samples étranges à la fin voire au début de leur titres. Ces samples frôlent l'électronique sur certains passages («
And the World Became
Flesh », «
Absolute of
Hatred ») mais font plus souvent office d'atmosphère, renforçant un certain côté effrayant et mécanique (« Code of a
Dead Deity »). Longs de quelques secondes, ils ne sont pas là pour s'imposer, mais nous pouvons les voir comme une sorte de marque de fabrique, quelques groupes de death metal s'étant déjà teinté d'éléments industriels (
Crionics,
Hate).
Deivos conclut sur un «
Panacea » où les jeux de batterie sont à l'honneur le temps de plus de six minutes, les techniques étant bien employéees et atteignant leur paroxysme en milieu de morceau alors que le growl et les riffs écrasent tout sur leur passage. Une conclusion un peu longue, certes, mais révélatrice d'une maîtrise et d'une suite d'autant plus encourageante qu'attendue, la scène polonaise prouvant une nouvelle fois que son death metal reste et restera de qualité.
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