Ce n’est plus vraiment ce que c’était. Dans le passé, les membres portaient des tenus futuristes et présentaient une imagerie particulièrement cybernétique. Désormais, nous les voyons cheveux au vent tel un boys band à minettes. Il faut dire que les Russes ont une très forte cote de popularité dans le monde du metal moderne/indus. Evoluant d’un cyber black symphonique à un cyber metal plutôt pop sur les bords, la bande a tourné avec les plus grands (
Rotting Christ,
Thy Disease,
Deathstars) et s’est octroyé les faveurs des agences de réservation de prestige (
Sybreed,
Behemoth, Septic
Flesh).
Illidiance est loin d’être un premier venu et le prouve régulièrement avec des titres très pros et tranchants comme des rasoirs.
En ce moment, les musiciens mettent à l’honneur leur nouvel EP, trois ans après leur dernier album «
Damage Theory » et leur plus récent single «
Neon Rebels ». La recette principale n’a pas changé d’un iota. Nous écoutons toujours un groupe alternant les vocaux hurlés/clairs, mettant en avant une ambiance futuriste, intégrant des samples cybernétiques et mécaniques, et plaçant des riffs acérés aux moments les plus opportuns. L’ensemble des cinq titres ne déconne pas tant que ça par rapport à leurs morceaux précédents puisqu’on retrouve bel et bien une continuité, ne serait-ce qu’avec l’éponyme «
Deformity » ou « Boiling Point ».
En revanche, la différence réside dans la façon dont
Illidiance a complexifié et diversifié sa musique. Il ne se contente pas toujours d’intégrer des titres directs et classiques, avec couplets agressifs et refrains mielleux. Il met en lumière d’autres influences dont le djent sur le premier morceau et ces saccades répétitives ainsi que d’autres sonorités électroniques, plus fouillées, comme sur « Urbanized » et sa rythmique efficace et déstructurée. Les samples et la batterie semblent d’ailleurs plus en osmose, un duo imparable comme le prouve « Let It
Bleed ».
L’EP «
Deformity » semble montrer qu’
Illidiance a d’autres choses à nous proposer, même s’il ne met pas de côté les éléments qui ont fait de lui ce qu’il est actuellement (le cyber à profusion, le côté pop…). L’ensemble est plutôt encourageant pour la suite et même attractif pour les amateurs du genre, qui ne seront pas déçus du résultat. Sa place dans le saint trio des plus gros groupes cyber metal (avec
Sybreed et
Neurotech) n’est donc pas usurpée.
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