A peine un an après la sortie de leur album «
Nexaeon » et de leur EP «
Synthetic Breed »,
Illidiance, figure du cyber metal en Russie, ne chôme pas et sorte en cette fin d’année 2010, leur troisième album studio, «
Damage Theory », revisitant le thème des robots en mettant en scène les actions et pensées d’un humain artificiel holographique.
De nouveau, la formation russe poursuit sa lancée inexorable dans le monde restreint du cyber metal, s’éloignant de ses origines black et mettant de plus en plus en valeur les éléments indus et électro, au détriment d’une agressivité impalpable et d’une froideur crue, très présente dans «
Nexaeon ». A l’instar donc de leur précédent EP,
Illidiance s’aventure dans des contrées mécaniques et futuristes, où toutes les formes artificielles règnent en maîtresse, en osmose, cependant, avec l’être humain.
Les puristes et premiers fans d’
Illidiance ne pourront que constater cette terrible et quasi-totale absence d’éléments black. En effet, outre quelques riffs et quelques passages où une voix black, bien que faiblarde, soit mise en avant («
New Millenium Crushers » entre autre), la plupart des morceaux de l’album présentent une bonne dose de sonorités électro/indus, de samples, de beats, et j’en passe. L’alternance des vocaux est plutôt bien appréhendé, mettant en valeur le côté humain/machine, et permettant à l’auditeur de se retrouver facilement dans une ambiance cyber en bonne et due forme. Toutefois, quelques riffs death viennent s’incorporer dans des passages plus complexes, saccades et brutalité en primes, afin d’optimaliser cette ambiance pré-apocalyptique et cette ensemble sec, ambiant, mécanique, et aseptisé.
On regrettera peut-être le fait que les mélodies soient trop lumineuses, crées en partie par les claviers et sons électro, vecteurs d’ambiances, certes, mais aussi d’harmonies en général. Ainsi le tout manque de noirceur, et de pessimisme, même si certains titres, mettent irrémédiablement bien en avant cette déchéance physique et morale de l’être humain, face à la montée en puissance de congénères artificiels, et une froideur impalpable («
CyberGore Generation », « Cybernesis », « Fading Away »).
Loin du black de leur début, mais ancré pour de bon dans une esthétique cyber très prononcé,
Illidiance a enfin trouvé un domaine qui lui correspond, en reniant malheureusement une partie de leur racine, ce qui se fait d’autant plus ressentir dans leur musique. Désormais icône du cyber metal dans leur pays et dans toute l’Est de l’Europe, détrônant même
Sybreed, sans doute la figure du genre sus-cité en Europe et même ailleurs,
Illidiance est enfin parvenu à mettre en valeur un style plutôt boudé mais originale tant au niveau conceptuel que musical.
Cela donne un mélange assez peu digeste, lorgnant vers le commercial(j'ai eu l'impression d'écouter la soundtrack d'un sous-James Bond) mais rehaussé par une tentative de faire quelque chose de bon niveau musical sans refaire ce qui a déjà été fait : le black sympho qui leur servait de base ou les inspirations Death mélo d'autres groupes Cyber laissent place à des touches Death technique qui tombent comme des poils de couille dans une soupe industrielle...ou plutôt pop.
Le paradoxe, dans tout ça, c'est qu'Illidiance ne semble pas prêt pour adopter le style Cyber de l'est qu'il a contribué à créer et en vient à faire de la moins bonne musique que des groupes techniquement inférieurs qui s'en sont inspirés mais qui leur servent maintenant d'exemples...
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