Sur la planète
Deathcore, le trône semble vacant,
Suicide Silence nous a sorti un album éponyme tout juste… Non je ne pense pas qu’il y ait d’adjectif pour décrire une telle daube…
Whitechapel s’enfonce lentement dans la facilité,
Carnifex malgré des albums de qualité ne parvient pas à trouver cette touche qui le poussera au sommet, et qu’en est-t-il des titans de
Thy Art Is Murder ?
Rappelez-vous décembre 2015 lorsque C.J le meneur charismatique du groupe annonçait qu’il tirait sa révérence, fatigué par le rythme des tournés, invoquant aussi des problèmes d’argent au point qu’il ait dû revendre une partie de son matériel pour financer son mariage. Et au lendemain d’une tournée mondiale où le chant fut assuré par Nick Arthur de
Molotov Solution, se posait la question de savoir qui aura la tâche difficile de remplacer C.J au micro ? Tout simplement lui-même. En effet, sans rentrer dans le détail, notre homme a expliqué avoir passé tout ce temps à se remettre profondément en question, pour en arriver à la conclusion que la scène lui manquait, et qu’il était prêt pour repartir.
Voilà pour la petite histoire, à présent passons à l’album. A la vue de la pochette, on peut dire que les australiens semblent être adeptes d’une stratégie de polémique « d’une fois sur deux ». La preuve, le premier méfait «
The Adversary » avait polémiqué pour ses paroles d’une misogynie extrême, «
Hate » était resté discret niveau provocation, puis «
Holy War » avec sa pochette représentant un enfant vêtu d’un hijab avec une ceinture d’explosifs avait de quoi choquer car sorti dans un contexte marqué par des attentats islamistes. Avec ce «
Dear Desolation », les australiens nous offrent avec cet agneau tétant une louve très menaçante, quelque chose de plus « posé » bien que l’idée reste très marquée malgré tout. N’attendons plus, et décortiquons cet album.
Du coup après plusieurs écoute, j’en déduis que ce disque ne propose aucune nouveauté par rapport à «
Holy War » tant on retrouve les mêmes éléments qui en ont fait sa force. A savoir une prise de risque inexistante : c’est du pur
Deathcore sans concessions qui ne fera pas de quartiers et mettra tout le monde à terre. On retrouve toujours ce groove que ne renierait pas
Lamb Of God sur des morceaux comme « Puppet
Master » où l’on a vraiment envie de taper du pied, mais bon, soyons honnêtes, cela a déjà été fait maintes et maintes fois que ça ne surprendra plus personne. Il y a aussi cette batterie qui s’avère vraiment être le point fort du groupe tant le bûcheron de service a la rage au ventre et ne faiblit pas une seconde comme sur «
Slaves Beyond Death », mais là-aussi celle-ci a parfois tendance à étouffer un peu les autres instruments.
Du coup, aucune originalité, aucune nouveauté… Mais quelle efficacité !!! Malgré les défauts cités ci-dessus, «
Dear Desolation » ne laissera personne indifférent, les éléments
Blackened Death à la
Behemoth dont les australiens semblent de plus en plus prendre en modèle se chargeront de vous happer dans un monde de cauchemar tant par les arpèges glaciales de «
Death Dealer » ou par l’impression de rouleau compresseur de « Son Of
Misery ».
Quant aux éléments
Deathcore, ils sont réduits au strict minimum, que ce soit les riffs très « rentre-dedans » qui nous chopent à la gorge, ou les breakdowns qui ne tombent jamais dans les poncifs associés au style, à l’exception éventuelle de « The
Skin Of The
Serpent » ou ceux-ci semblent plus être dans le remplissage, sans pour autant être désagréable. Le chan lui, continu de s’aventurer sur une voie plus Death
Metal que
Deathcore de par le fait qu’il n’y a absolument aucun hurlement strident. C.J a vraiment un coffre impressionnant et ses paroles pleines de haine et de colère ne feront qu’accentuer ce sentiment.
En conclusion, un disque qui n’apporte pas de nouveautés au style, mais qui de par sa technicité irréprochable est idéal pour passer un très bon moment, c’est puissant, c’est colossal, c’est massif, une vraie symphonie de destruction massive.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire