« Waouh c’est quoi ? Du deathcore ! Non, de l’electro ! Oh et puis je m’en fous, c’est terrible ! » Première impression donc à l’écoute de
We Butter the Bread with Butter, soit deux Allemands de mon âge, passionnés de métal brutal, mélodique et bourrin. Une démo auto produite, un enregistrement et hop ! on sort son premier album intitulé
Das Monster aus dem Schrank (Le monstre du placard). Un nom d’album bien joli, bien débile aussi, tout comme le reste des chansons qui cachent en fait un talent indéniable…
Car avant tout, sachez que les deux compères sont bons à tout : chant, basse, batterie, clavier, guitare, effets : tout est préparé par leurs bons soins. Ils décident donc de rester en paire, histoire d’éviter les problèmes de groupe, les répètes en local, etc… On découvre ainsi une pléiade de talents teutons, de screams sataniques (je mets ce terme en dédicace spéciale pour Christine Bouttin) en growls caverneux en passant par des pig squeals sacrément décourageants, le tout sous une musique tonitruante.
Officiant dans un grindcore résolument parodique de bout en bout (voyez ne serait-ce que leur nom, les titres des chansons et leur nette attirance vers le rose), avec des titres n’excédant jamais les 2mn30,
We Butter the Bread with Butter n’hésite pas à rajouter quelques passages death en allers-retours, du 2-step hardcore ou encore du clavier electro, nappant le tout de mélodies mémorables. Car mélodieux,
Das Monster aus dem Schrank l’est indéniablement. Oubliez ainsi la pochette rose, leur look d’ados à mèches ou tout simplement leur attitude délirante et concentrez-vous sur la musique elle-même. C’est du solide de chez solide de chez solide !
L’introduction passée, on entre très rapidement dans le monde féériquement destructeur de WBTBWB. Premier titre-phare : "Schlaf Kindlein Schlaf" ; des saccades, du clavier mélodique, un scream écorché bien personnel, un doux accent allemand, du beatdown ici et là… Vous voila parés pour du We Butter ! Et c’est parti pour 35mn de pur bonheur.
Les titres sont courts mais ne le paraissent pas tant ils sont complets, proposant le nécessaire pour bouger la tête, les membres et gueuler comme un attardé dans sa chambre. Bim bam boum ! Ça explose dans tous les sens tout en gardant ces merveilleuses mélodies en tête et en rigolant de certains passages bien fendards (le fameux « BREAKDOWN ! Woooh ! » sur l’excellentissime "Alle meine Entchen").
Ce qu’il y a de surprenant avec ce premier album, c’est qu’il utilise des types de riffs et de structures, n’innovant rien en soi, mais il demeure pourtant terriblement inédit et personnel. En d’autres termes,
Das Monster aus dem Schrank est reconnaissable entre mille et ce, dès les premières notes. Et ce qu’il y a de monstrueux aussi, c’est que chaque piste est excellente. En effet, rien n’est à jeter, chaque morceau étant tout bonnement parfait, dissociable et ravageur. Ainsi, dès les premières mélodies de l’entrainant "Breekachu", "
Das Monster aus dem Schrank", "
Terminator und Popeye" ou encore "World of Warcraft" (ma préférée, tout simplement magnifique), on reconnait immédiatement le morceau, tel un tube qu’on aurait écouté des millions de fois.
Bref, les Allemands ont su conquérir pas mal de fans en très peu de temps grâce à leur attitude purement décomplexée, leurs shows sous forme de party’s et leur son résolument destructeur à travers ce premier album dont j’attends personnellement le deuxième avec une impatience maladive.
Et cet album, justement, qui est merveilleux.
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