Enfant bâtard du punk et du heavymetal, le thrashmetal a toujours eu des accointances plus ou moins marquées avec la scène hardcore (et vice-versa) et ce, depuis sa création. Les passerelles franches et incontestables entre les deux scènes datent quant à elles des années 85/86, avec la parution de disques US comme Speak English, Animosity, Age of Quarell,
Life of Dreams, Cause for Alarm, American Paranoia ou
Convicted (S.O.D, Corrosion of Conformity,
Cro-Mags,
Crumbsuckers,
Agnostic Front,
Attitude Adjustment,
Cryptic Slaughter), j’en passe et des meilleurs.
Ayant débuté par un hardcore furieux et extrêmement rapide, à l’origine des premiers stage-divings en concert,
DRI fait bien sûr partie intégrante de ces groupes à cheval entre les deux styles. Le groupe injecte cette fois une bonne dose de thrashmetal à son hardcore/punk métallique des débuts, à l’occasion de son troisième album baptisé
Crossover, patronyme qui deviendra dès cet instant le nom officiel donné au croisement entre thrashmetal et HC.
Le travail de production confié aux mains expertes de Bill Metoyer (
Slayer,
Dark Angel,
Hirax, Flotsam), la signature avec l’écurie Metalblade de Brian Slagel, la pochette plus sobre et plus métallique de
Crossover, sont autant de témoins du rapprochement de
DRI avec la scène thrashmetal. Le quatuor californien construit ainsi davantage ses morceaux, moins nombreux, plus longs, au rythme globalement moins fou, bien que quelques brulots comme A Coffin ou IDKY rappellent encore toute l’urgence des débuts.
Le riffing slayerien de l’excellent
The Fire Years Plan en ouverture ou des énergiques Hooked &
Red Line donne ainsi le ton donné par
DRI, ayant bâti une nouvelle jonction idéale entre thrashmetal et HC, en reprenant l’assise structurée du thrash à son compte, sans renier à aucun moment la furie de ses racines punk/HC. Si
Crossover compte indiscutablement parmi les sorties US incontournables de l’année 1987 dans ce style hybride, aux côtés de
Money Talks, Split
Image, USA for MOD, Force Fed ou Join the Army (C.
Slaughter,
Excel, MOD,
Prong, S.Tendencies), sans vouloir tous les citer,
DRI peut en plus se vanter d’avoir sorti le disque ayant définitivement donné un nom au mouvement.
FABIEN.
Superbe chronique pour 1 album intemporel....merci!
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire