Après la sortie en 1987 du brutal "
Crossover", un album sur lequel
Kurt Brecht et sa bande ont agrémenté leur Hardcore d'éléments issus du Speed/Thrash
Metal (morceaux plus longs, plus complexes, parfois accompagnés de solos de guitare) et qui, par son titre, à pu (enfin) donner un nom à ce mélange détonnant de Hardcore et de Thrash
Metal (régulièrement nommé Speedcore, ou encore Thrashcore), le groupe
DRI revient en 1988 avec son quatrième disque "
4 of a Kind".
Avant l'enregistrement de "
Crossover"
DRI ou Dirty
Rotten Imbeciles, un surnom qu'avait donné papa Brecht à ses fils
Kurt (chant) et Eric (le premier batteur du groupe qui rejoindra par la suite Death puis
Hirax) ulcéré de les entendre maltraiter leurs instruments en compagnie de Spike Cassidy (guitare) et de Dennis Johnson (basse), s'était auparavant fait connaître en sortant "Dirty
Rotten Imbeciles" (1983) et "
Dealing with It!" (1985), deux albums dans une veine beaucoup plus Hardcore.
Pour information
Kurt Brecht a eu la bonne idée d'insérer sur "
Dealing with It!", en introduction du morceau "Mad Man" (un titre qui parle justement d'un père de famille), un enregistrement où l'on entend papa Brecht vociférer contre ses deux fistons et leurs amis.
Doté d'une amusante pochette avec les membres du groupe croqués façon bande dessinée (par Craig Cummings), on décèle qu'avec "
4 of a Kind"
DRI (à l'instar d'
Anthrax qui sort cette même année 1988 le très bon "State Of Euphoria") a décidé de nous offrir un disque à la fois joyeux et énergique.
Cette impression se confirme dès le superbe "
All For Nothing" suivi du non moins excellent "
Manifest Destiny", sur lesquels on découvre un
DRI plus affiné que sur "
Crossover" où le Hardcore (bien que toujours présent) se fait quelque peu déborder par un Speed/Thrash
Metal Américain venant plus de la Côte Est (
Anthrax,
Overkill) que de la Côte Ouest (
Metallica,
Slayer).
Malgré cette nouvelle orientation
Kurt Brecht n'a en rien changé sa manière très sèche de débiter ses textes, évitant (comme tout bon hardcoreux qui se respecte) que son groupe ne soit trop accessible au grand public.
Le travail réalisé par Spike Cassidy sur "
4 of a Kind" est plus que considérable, non seulement il a participé à la conception de (quasiment) tous les morceaux, il a (très bien) coproduit l'album avec le célèbre Bill Metoyer, mais il a aussi fait d'énormes progrès à la guitare comme l'atteste sa prestation sur l'intense "Do The
Dream" ou encore "Modern World", un titre ponctué de riffs assez austères.
De leur coté Josh Pappé (basse) et Felix
Griffin (batterie) ne sont pas en reste.
Le premier délivrant d'excellentes lignes de basse sur le furieux "Gone Too Long" ainsi que sur le mi-rapide mi-heavy "Suit
And Tie Guy", tandis que le second accélère la cadence (déjà élevée) sur "Shut-Up!" et "
Slumlord", deux morceaux qui combleront les nostalgiques de "
Dealing with It!".
D'autres surprises sont au programme comme l'étonnant "
Think for Yourself", un titre qui débute par des parties guitares plutôt Heavy Rock, qui prend ensuite une direction plus Heavy/Thrash
Metal avant de se transformer en pur morceau de
Crossover lors de son décollage.
"
4 of a Kind" se termine aussi bien qu'il avait démarré avec "Man
Unkind", un formidable titre qui peut tenir tête autant à "Caught In A Mosh" (
Anthrax) qu'à "
Wrecking Crew" (
Overkill).
Si avec ce quatrième disque
DRI s'éloigne encore un peu plus de son style originel pour s'aventurer davantage vers le Speed/Thrash
Metal (teinté de Hardcore, et non associé à celui-ci comme c'était le cas sur "
Crossover") coupant définitivement les ponts avec ses fans de la première heure (ainsi qu'avec une partie de ceux de la seconde !), cette perte sera cependant compensée par l'arrivée (un temps) de nouveaux qui trouvent leurs groupes préférés parfois un peu trop sérieux.
Greg.
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