Cosmicism

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16/20
Nom du groupe The Great Old Ones
Nom de l'album Cosmicism
Type Album
Date de parution 25 Octobre 2019
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album53

Tracklist

1.
 Cosmic Depths
 01:47
2.
 The Omniscient
 09:26
3.
 Of Dementia
 06:16
4.
 Lost Carcosa
 08:57
5.
 A Thousand Young
 11:44
6.
 Dreams of the Nuclear Chaos
 04:27
7.
 Nyarlathotep
 07:29

Bonus
8.
 To a Dreamer
 07:34

Durée totale : 57:40

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The Great Old Ones


Chronique @ Icare

14 Novembre 2019

Nul doute qu’avec The Great Old Ones, le mythe de Lovecraft a encore de beaux jours devant lui

Lovecraft est sans doute l’un des auteurs dont l’univers a le plus influencé le microcosme du metal. Nombreux sont les groupes qui s’en inspirent ouvertement dans leurs thématiques, leurs textes, leurs artworks, voire jusque dans le choix de leur patronyme (Thergothon, Catacombs, Necronomicon, Dawn of Relic…). A l’instar de Sulphur Aeon, The Great Old Ones semble avoir voué son existence entière à propager la parole maudite de l’écrivain, et depuis sa création en 2011, il a déjà sorti trois manifestes reprenant différentes nouvelles du maître du fantastique. Cosmicism, nouvelle livraison du quintette bordelais, s’illustre de ses prédécesseurs puisqu’il se base sur la philosophie de Lovecraft, le Cosmicisme, qui, en gros, théorise l’insignifiance de l’homme face à la toute-puissance de l’univers. Ici, chacun des six titres s’attache à incarner l’un des Grands Anciens et adopte donc des codes musicaux légèrement différents même si complémentaires au sein de l’univers du groupe, le tout formant donc un bloc plus hétérogène et mouvant que d’habitude.

Cosmic Depths, intro acoustique aussi belle qu’angoissante, nous aspire déjà par ces harmonies de cordes aussi vénéneuses qu’hypnotiques, qui semblent résonner comme les voix oubliées des Grands Anciens chantant leurs hymnes millénaires pour mieux nous entraîner irrémédiablement vers les profondeurs.
Et ces profondeurs, que de merveilles recèlent-elles ! A la fois violente, sombre, mélodique, et dégageant cette ambiance mystique et fantastique, la musique des Anciens décline de nombreuses facettes, dans des compositions à tiroirs à la noirceur et à la profondeur immersives. Une beauté désolée se dégage de l’ensemble, et quelques passages réellement majestueux émergent de ce brouillard (ce merveilleux riff à 5,34 minutes de The Omniscient, le début fulgurant de Of Dementia, la fin de A Thousand Young).
Comme toujours, les compositions sont particulièrement travaillées, avec un soin particulier porté sur les ambiances, ténèbres profondes étrangement attirantes qui semblent nous entraîner vers des abysses intemporelles et indicibles.

Ces six pièces sont difficiles à décrire, complexes mais d’une fluidité étonnante, comme suivant les divagations tourmentées d’un fumeur d’opium, les trois guitares mêlant leurs plaintes tantôt hurlantes, saturées ou plus calmes pour créer un canevas mélodique fouillé et dense mais jamais difficile à suivre. Durant 50 minutes, les Français nous plongent dans une douce apocalypse, nous égarant entre rêveries et réalité, nous enfermant dans un univers de clair obscurs aux mille nuances aussi séduisantes qu’angoissantes. Passages incantatoires (Of Dementia et ses chœurs sombres), envolées éthérées, lourdeurs poisseuses et saccades (Lost Carcosa), attaques black plus frontales appuyées par des blasts (Dreams of the Nuclear Chaos), ralentissements hallucinés, l’ensemble garde une cohérence étonnante, trempant en permanence dans cette ambiance lovecraftienne si unique mêlant terreur et beauté (ambiance qui trouve son apogée sur A Thousand Young, pièce magistrale de 11,44 minutes qui synthétise à merveille l’art du combo dans toutes ses facettes, avec cette deuxième partie lente, vicieuse et hypnotique frissonnante d’émotion).

Les instruments nous caressent en même temps qu’ils grondent (la courte intro de Lost Carcosa tout en douceur qui enchaîne sans crier gare sur un blast lourd et des guitares dissonantes), la voix grave et puissante de Benjamin Guerry grogne et agonise, jouant avec notre esprit, effaçant insidieusement les limites entre monde tangible et fantasmagories, parvenant à transformer ces créatures qui se meuvent dans l’ombre et dont les formes obscènes nous sont seulement suggérées en objets de culte et d’adoration. Cette ambiance est encore renforcée par ces nappes de clavier et autres effets discrets mais omniprésents, peignant tour à tour une atmosphère fantastique, angoissante, mystérieuse ou apaisante aux relents fantomatiques, et par la production optimale de Francis Caste, à la fois, claire, froide et puissante, donnant à l’ensemble une profondeur peu commune.

S’inscrivant parfaitement dans l’univers si particulier du quintette bien que peut-être plus schizophrène et heurté que ses prédécesseurs - plus ambitieux et progressif aussi - Cosmicism est encore un beau voyage dans les limbes de Cthulhu, Shub-Niggurath Yog-Sothoth et Nyarlathotep (qui inspire et donne son nom au titre final, lourd et sélénite) et convaincra sans problème les amateurs du groupe. Nul doute qu’avec The Great Old Ones, le mythe de Lovecraft a encore de beaux jours devant lui, et que nous n’avons pas fini de rêver et de cauchemarder.
Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn !

5 Commentaires

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Hibernatus - 16 Novembre 2019:

Ïïaaaa! Cthulhu fhtagn! Un nouveau The Great Old Ones! Merci pour cette indicible chro, mais dis-moi, n'est-il pas un peu risqué  d'écrire sur de tels sujets impies? Dans le vieux jeu de rôle l'appel de Cthulhu, tu aurais dû faire un jet de dé difficile sous la santé mentale. Je ne parle même pas des musiciens bordelais, ils doivent être aussi dingues qu'Abdul Al Azred... Achaht obligatoire, comme Phiphi, je trouve leur parcours sans faute (sans parler de leurs prestations scéniques).

Eternalis - 17 Novembre 2019:

J'ai vraiment aimé pénétrer dans l'atmosphère de ce disque, plus que les précédents, probablement vis à vis de cette prod un peu plus aérienne et cristalline. Les passages sombres et lourds ne sont que plus suffocants et l'ensemble respire mieux je trouve.

Comme tu dis, pas vraiment évident de décrire les compos. C'est monolithique et varié en même temps, il se dégage quelque chose de très spirituel de ce voyage dans les confins de la folie de Lovecraft. Une belle évolution pour le groupe et un black metal vraiment à part, stellaire et cosmique.

PhuckingPhiphi - 18 Novembre 2019:

@Hibernatus : j'avais les règles de la V1 de l'ADC en Français photocopiées d'après l'exemplaire d'un pote en 4e, et je suis sûr que le classeur doit encore traîner dans le bordel cosmique et indicible que j'ai laissé chez mes Grands Anciens. Il faudra que je tente un jet de "Trouver objet caché" avec un sacré malus et une grosse perte de Santé Mentale en perspective pour essayer de retrouver cet exemplaire maudit un de ces jours, haha ! :)

Hibernatus - 18 Novembre 2019:

@PhuckingPhiphi: MDR! J'adore le langage ésotérique et décalé des rôlistes! J'avais la même édition.

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