Chromaparangon

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
13/20
Nom du groupe Moon Tooth
Nom de l'album Chromaparangon
Type Album
Date de parution 05 Fevrier 2016
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Queen Wolf
 04:53
2.
 Offered Blood
 03:39
3.
 Igneous
 04:58
4.
 Little Witch
 04:26
5.
 Bats in the Attic
 01:52
6.
 Forgive Me Snake Rider
 02:40
7.
 Chroma
 04:15
8.
 Vesuvius 1
 02:46
9.
 Vesuvius 2
 04:32
10.
 Belt Squuezer
 05:18
11.
 Death and the Vibrant Architecture of Rebirth
 04:51
12.
 White Stag
 10:50

Durée totale : 55:00

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Moon Tooth


Chronique @ JeanEdernDesecrator

04 Août 2017

Du stoner en Chromacolor

"Le stoner, c'est de la musique pour gens mous. Le reggae du metal, quoi." C'est pas moi qui le dit, c'est mon pote Steve, ancien Punk à chien reconverti dans le metalcore, depuis qu'il a trouvé un travail. Steve est le genre de gars qui headbangue du début à la fin d'un concert, les mains dans les poches, avec un fouetté de cervicales qui ferait peur à Kerry King.

Avouons-le, le genre stoner a ses petits péchés mignons. Un certain penchant pour la lenteur, la lourdeur, avec un son aussi poussiéreux que le désert du Nevada. Et un amour de la répétitivité qui confine à l'autisme musical. Et quand un album de stoner cumule tous ces petits défauts, ça gave dès la moitié du deuxième morceau.

Moon Tooth l'a bien compris, et sort des sentiers battus et rebattus dès les premières mesures de "Queen Wolf". Ca démarre à fond la caisse sur une rythmique épileptique, la guitare est à la fois virevoltante et brutale. Le morceau est complexe, change de rythme et fait des embardées à 180°. Du stoner progressif agressif, tiens donc…

Mon pote Steve, il a une règle de trois bien à lui : Trois riffs, trois accords, trois minutes. Au-delà, il tourne les talons et retourne au bar. Au bout de 35 secondes de « Queen Wolf », il a dit « Bon, allez salut, c’est de la merde ton truc. Et le chanteur, ça doit être celui de Marroon 5. Burp. ».

Puisque Steve est parti, nous pouvons nous replonger dans Chromaparangon. Comme Steve, beaucoup ne supporteront pas le timbre du Chanteur John Carbone, plus proche d’Adam Levine que de Max Cavalera. Le chant est clair, rock limite pop, et souvent dans un registre aigü, aérien. Si ça colle sur les parties mélodiques, sur les passages agressifs, c’est presque hors sujet. Car Moon Tooth a un coté brutal et hirsute qui aurait besoin d’un chant plus grave et velu, la moitié du temps.

Le deuxième morceau,"Offered Blood", est une preuve qu'on peut faire des orgies de tapping sur un riff moteur, et brouille encore plus les pistes de l'auditeur non averti. La musique de Mooth Tooth est tortueuse, brutale, et ces mecs ont une dextérité redoutable. Trop même : on a presque envie de leur dire de se calmer un peu, car c'est pas facile à suivre, tout ça. Et on a de la chance, il n'y a qu'un guitariste. Au moment où on se demande si le groupe ne perd pas en efficacité à force de partir dans tous les sens, on se prend dans la gueule "Igneous". Son riff saccadé et vicieux comme un chat affamé sous amphètes, où se glissent des relents bluesy ou rock n'roll, mais joué en mode agressif. Imparable.

"Little Witch" part encore dans une autre direction, avec un sens cinématographique de l'ambiance avec son intro oppressante, puis un allant presque juvénile dans son rock entrainant.

La suite de l'album est plus inégale, et il faut dire qu'à force de s'éparpiller, Moon Tooth nous perd un peu dans ses méandres. Surtout à la première écoute où mon cerveau limité a atteint son quota de notes de musique assimilables en une fournée pendant « Forgive Me Snake Ryder ». Trop alambiqué, perclus de breaks inopinés (pléonasme), c’est le maillon faible, le morceau de trop. Le syndrome The Mars Volta. Mes oreilles ne captaient plus rien, et j'ai appuyé sur le bouton stop de mon Mange-Disques MP3. Je suis sorti à la porte de chez moi, et j'ai fixé amoureusement une mouette qui fronçait les sourcils sur son ponton couvert de fiente, pendant environ 20 minutes.

Après cet intermède, j'ai fini le voyage à l'intérieur de cet album dans un état de catatonie avancé. Voyage qui se termine par "White Stag", un morceau de plus de 10 minutes. Ce n'est qu'après plusieurs écoutes que j'ai pu apprécier la deuxième moitié du disque, qui est moins évidente que la première, plus aventureuse. « Vesuvius I » et «Vesuvius II » sont épiques, se terminant avec la lourdeur d’un Neurosis. « Belt Squeezer » est plus percutant et direct (même le chant), à la manière d’un Refused. Le magnifique« Death and the Vibrant Architecture of Rebirth » permet au chant de John Carbone d’être enfin totalement en phase avec le groupe.

Le son est bon, avec toujours un parti pris très personnel : c’est très guitare/batterie. La batterie est excellente, et percutante au possible, c’est le cas de le dire. Le son de guitare de Nick Lee est à l’honneur, passant des distos rèches à des sons crunch multiples et variés. Mais du coup la basse se retrouve bouffée par le gras de la guitare, c’est regrettable car en tendant l’oreille ou en regardant des vidéos live, on s’aperçoit que les parties de basse apportent pas mal de choses aux compos. Quand on mixe en studio, l’ingénieur du son, à un moment ou à un autre, demande au musicien quelque chose comme « Et ton son, ça te va ? ». A ce moment critique, Vincent Romanelli , qu’on devine un peu timide et investi dans son instrument, n’a peut-être pas voulu déranger… ou il devait être en train de potasser ses plans pour le prochain album.

Si la découverte de Chromoparangon est éprouvante , la persévérance est récompensée, Moon Tooth a réussi un sacré mélange de genres, et qui est d'une densité et d'une richesse rares. Une fois qu’on a « accepté » le chant pas très adapté à la musique du groupe. Après une semaine de digestion, c’est finalement un vrai coup de cœur, et je m’envoie maintenant ce festin gargantuesque en entier .

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Moon Tooth