Chapter I: Monarchy

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18/20
Nom du groupe Ad Infinitum (CH)
Nom de l'album Chapter I: Monarchy
Type Album
Date de parution 03 Avril 2020
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album48

Tracklist

1.
 Infected Monarchy
 05:48
2.
 Marching on Versailles
Ecouter03:53
3.
 Maleficent
 03:51
4.
 See You in Hell
Ecouter03:50
5.
 I Am the Storm
 04:23
6.
 Fire and Ice
 04:35
7.
 Live Before You Die
Ecouter04:10
8.
 Revenge
 04:37
9.
 Demons
 03:57
10.
 Tell Me Why
 03:58

Durée totale : 43:02

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Ad Infinitum (CH)



Chronique @ ericb4

28 Mars 2020

Première esquisse et premier coup de maître signé par la formation helvétique...

Nouvel entrant dans le si concurrentiel espace metal symphonique à chant féminin, ce combo suisse originaire de Montreux serait toutefois loin de se voir désarmé pour faire résonner ses tambours et entendre sa voix, et ce, bien au-delà des frontières par trop limitatives de sa terre helvétique natale. Mû par une furieuse et indéfectible détermination à en découdre, c'est sans complexe mais non sans afficher une certaine prudence, et aux fins d'un travail minutieux et de longue haleine en studio, que le valeureux collectif se lance dans l'arène...

Créé en novembre 2018 sous l'impulsion de sa talentueuse et charismatique frontwoman, Melissa Bonny (Rage Of Light, ex-Evenmore), alors désireuse de réaliser ses propres compositions à travers un projet solo, Ad Infinitum réalise aussitôt son premier et vibrant single « I Am the Storm ». Le projet mûrissant mois après mois, souhaitant désormais mettre sur pied son propre groupe, Melissa s'entourera de musiciens chevronnés, à savoir : Adrian Thessenvitz aux guitares, Jonas Asplind à la basse et Niklas Müller à la batterie. De cette fraîche collaboration naîtront début 2020 deux clips vidéo relatifs aux tubesques et pulsionnels « Marching on Versailles » et « See You in Hell » successivement. Hits en puissance qui tous trois feront partie intégrante de leur introductif et présent album full length « Chapter 1 : Monarchy » signé chez Napalm Records. Une tonitruante entrée en matière en somme...

Ce faisant, Melissa et ses acolytes nous plongent au cœur d'un propos d'obédience rock'n'metal mélodico-symphonique aux relents power, à la fois volontiers frondeur, souvent épique, un brin romantique, dans la lignée mélodique de Delain, le sillage atmosphérique de Lacuna Coil et la mouvance percussive d'Ancient Bards. Conjuguant une mélodicité toute de nuances vêtue et un réel potentiel technique, cristallisant une judicieuse mise en relief de toute l'étendue du spectre vocal de la belle, les 43 optimales minutes de l'opus se dotent, en prime, d'une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut, ne concédant que fort peu de sonorités parasites, doublée d'un mixage équilibrant à parités égales lignes de chant et instrumentation. De plus, chacune des 10 pistes de la galette jouit d'arrangements instrumentaux d'excellente facture, témoigne de finitions passées au crible et nous gratifie d'une belle profondeur de champ acoustique. La troupe helvétique aurait dores et déjà mis les petits plats dans les grands...


La formation suisse interpelle tout d'abord par sa capacité à échafauder et enfiler ces arpèges d'accords qui font mouche et qui longtemps galoperont dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Ce qu'attestent tout d'abord ses plages les plus enfiévrées. Aussi, ne mettra-t-on qu'une poignée de secondes pour se voir agrippé par les serres de « Infected Monarchy », impulsif, altier et ''delainien'' méfait aux riffs épais et aux soudaines montées en régime du corps orchestral, mis en habits de lumière par les frissonnantes inflexions de la sirène. Dans cette énergie, on ne saurait davantage éluder « I Am the Storm », véritable tornade aux accents power symphonique bien marqués, à la confluence de Delain et Ancient Bards. Distribuant d'inaltérables et saignants coups de boutoir, le pulsionnel effort sait aussi rétracter les griffes au moment opportun, assurant alors une bondissante reprise sur la crête d'un refrain immersif à souhait. Encensé tant par les limpides volutes qu'au regard des growls tranchants de la déesse, se déversant le long d'une rivière mélodique d'une confondante fluidité, ce radieux paysage de notes ne se quittera qu'à regret.

Moins directement orientés vers les charts, d'autres espaces d'expression trouveront néanmoins et sans ambages un débouché favorable auprès de l'aficionado du genre. Ainsi, rivé sur une incisive batterie et une rythmique qui rarement lâche du lest, l'offensif « Maleficent » recèle des couplets savamment customisés, de saisissantes accélérations de l'instrumentation, décoche un bref mais seyant solo de guitare, tout en ne nous égarant nullement d'une sente mélodique coulée dans le bronze. Dans cette dynamique, sous-tendu par une impulsive double-caisse corroborant une rythmique résolument saillante, le mordant et ''lacunacoilesque'' up tempo « Live Before You Die » dissémine une énergie aisément communicative. Dans ce champ de turbulence, semblent danser à l'envi les magnétiques oscillations de la frontwoman, contribuant dès lors à rendre l'éruptif message musical des plus prégnants. On retiendra encore l'échevelant et néanmoins avenant « Demons » tant pour ses growls opportunément distribués, alternant alors avec les fluides envolées de la douce, que pour les sidérantes montées en puissance de son dispositif instrumental.

Lorsque le convoi instrumental ralentit un tantinet la cadence, la magie n'opérera pas moins, loin s'en faut. Ainsi, c'est d'un battement d'aile que l'émotion nous étreint à l'aune de « Marching on Versailles », galvanisant mid tempo à mi-chemin entre Delain et Lacuna Coil. Dotée de riffs crochetés et d'une basse résolument vrombissante, glissant parallèlement sur une ligne mélodique certes convenue mais des plus efficaces, jouant habilement sur les effets de contrastes vocaux, les suaves impulsions de la princesse répondant en écho à ses propres growls, l'entraînante offrande aura peu de chances de rater sa cible. Et comment ne pas sentir porté par les vibes enchanteresses exhalant du ''delainien'' mid tempo « Revenge » ? Fringant et enjoué, allant jusqu'à flirter avec l'opera metal, le sémillant propos pop metal symphonique nous octroie des arrangements ''nightwishiens'' ainsi qu'un entêtant refrain. Mis en exergue par les franches et absorbantes attaques en voix de poitrine de la sirène, l'enivrant propos prend alors ses lettres de noblesse. Plus en retenue, l'évanescent « Tell Me Why », quant à lui, n'en révèle pas moins de séduisants atours, à commencer par ses ondulatoires gimmicks guitaristiques et une mélodicité des plus envoûtantes.

Quand les lumières se font tamisées, s'évanouiront alors les tensions les plus tenaces, nos acolytes nous adressant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. D'une part, voguant sur un sillon mélodique d'une précision d'orfèvre, la ''lacunacoilesque'' ballade « See You in Hell » se fait aussi pénétrante que satinée. Faisant cohabiter des riffs massifs et de gracieux harmoniques, l'instant privilégié se dote en prime d'un laconique mais flamboyant solo de guitare. Et ce ne sont ni les cristallines et ondulatoires patines de la maîtresse de cérémonie, ni ses enchaînements ultra sécurisés, ni même sa judicieuse cohésion instrumentale, qui démentiront le sentiment de se voir aux prises avec l'une des plages les plus enveloppantes de la rondelle. D'autre part, par effet de contraste, les douceurs exquises essaimées par « Fire and Ice » se mêlent à une féline rythmique et à de corpulents et graduels coups d'olives. Cette power ballade mise en habits de soie par l'ensorcelant filet de voix de la belle, que n'auraient nullement reniée ni Xandria ni Within Temptation, se révèle à la fois éminemment sensuelle et pétrie d'élégance. Se chargeant en émotion au fur et à mesure de notre infiltration, la tendre aubade fera plier l'échine à plus d'une âme rétive...


Arrivé au terme de notre périple, un doux sentiment de plénitude nous gagne, les goûteux arpèges inondant la pimpante rondelle nous poussant à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. Doté d'une production d'ensemble rutilante et ne concédant pas l'ombre d'un bémol, le luxuriant et charismatique opus laisse à penser que l'inspiré combo helvétique n'a pas plaint sa peine et que chaque note de chacune de ses troublantes portées a fait l'objet d'une attention particulière. Ayant finement sculpté ses lignes mélodiques pour leur assurer à la fois fluidité et efficacité, affichant un réel potentiel technique, au demeurant judicieusement exploité, le collectif suisse a également pris soin d'étoffer sa palette sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal.

Les exercices de style s'avérant diversifiés et les ambiances plurielles, on aurait toutefois souhaité l'un ou l'autre instrumental et/ou fresque inscrits au cahier des charges. Si rares sont les prises de risques et si l'empreinte de leurs maîtres inspirateurs ne saurait se faire oublier, exigeants avec eux-mêmes, nos compères ont su s'en éloigner suffisamment pour apposer leur sceau artistique sur la majeure partie de leur set de compositions. Quoi qu'il en soit, à l'aune de cet énergisant et délicat message musical, l'inspiré quartet détiendrait dores et déjà les clés pour s'illustrer parmi les sérieux espoirs du metal symphonique à chant féminin. Première esquisse et premier coup de maître signé par la formation helvétique...


5 Commentaires

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ericb4 - 12 Mai 2020:

Merci à toi pour cette réaction. Impressionné moi aussi à la fois par la qualité de la production d'ensemble, l'énorme potentiel du groupe, les séries d'accords plus pénétrantes les unes que les autres, et bien sûr, les prestations hors pair de Melissa, d'ailleurs déjà sollicitée par Serenity et Dragonland, en live. Bref, au vu de son redoutable arsenal, on a là un groupe qui ne devrait pas craindre la concurrence de ses pairs, qui pourrait bien s'inscrire dans la durée, et qui sait, peut-être voler à terme la vedette à certains cadors du genre...

 
Op467 - 13 Mai 2020:

Merci pour ta chronique , ce groupe tient vraiment la route et pourrait  effectivement se hisser au niveau des meilleurs. 

Theoldmansaid666 - 30 Juillet 2020:

Certes la Belle est .... belle, mais elle chante remarquablement bien dans un style Power Sympho différent de ce qui se fait habituellement, entourée de remarquables musiciens.

Ta chro est très bonne, mais je pense que tu rattaches trop cet excellent nouveau groupe à Delain et Lacuna Coil.

Cet album est très bon et la Belle fait mouche du premier coup !

 
Madness77 - 26 Avril 2021:

Mouais pour ma part je ne suis pas convaincu certes c'est pas mal du tout mais je trouve que la musique du groupe a un air de déjà entendu chez d'autres groupes du genre. Je n'ai pas trouvé ça transcendant comme le dernier Unleashed the archers par exemple. 

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