Chapter III - Downfall

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17/20
Nom du groupe Ad Infinitum (CH)
Nom de l'album Chapter III - Downfall
Type Album
Date de parution 31 Mars 2023
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album33

Tracklist

1.
 Eternal Rains
Ecouter03:54
2.
 Upside Down
Ecouter03:15
3.
 Seth
Ecouter03:44
4.
 From the Ashes
Ecouter04:41
5.
 Somewhere Better
Ecouter04:08
6.
 The Underworld
Ecouter03:59
7.
 Ravenous
Ecouter03:37
8.
 Under the Burning Skies
Ecouter03:57
9.
 Architect of Paradise
Ecouter03:33
10.
 The Serpent's Downfall
Ecouter04:07
11.
 New Dawn
Ecouter03:53
12.
 Legends (ft. Chrigel Glanzmann of Eluveitie)
Ecouter04:03

Durée totale : 46:51

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Ad Infinitum (CH)



Chronique @ ericb4

21 Mars 2023

Une troisième gemme à mettre dans l'escarcelle de la formation helvétique...

Nous ayant laissés sur le souvenir enchanté de « Chapter II: Legacy », son second et palpitant album studio, le prolifique quartet suisse, fondé en 2018 par sa talentueuse et charismatique interprète, Melissa Bonny (Malefistum, The Dark Side Of The Moon, ex-Evenmore, ex-Rage Of Light), était ardemment attendu par sa fanbase. Message a été reçu par nos quatre acolytes ! Ainsi, mû par un nouvel élan d'inspiration et aux fins d'un travail des plus exigeants en studio, le combo helvétique revient dans les rangs, un an plus tard à peine, avec pas moins de quatre singles sous le bras (« Upside Down » et « Somewhere Better », en 2022, suivis de « Seth » et « From the Ashes », début 2023) ; de sémillantes pistes qui, toutes quatre, feront partie intégrante de son troisième et présent opus, « Chapter III - Downfall », signé, tout comme son illustre devancier, chez Napalm Records. Après des débuts des plus prometteurs, le collectif pourrait-il dès lors tenir la féroce concurrence de ce registre metal en respect ? Plus encore, les douze compositions de ce nouvel arrivage seraient-elles à même de propulser le collectif parmi les valeurs confirmées du metal symphonique à chant féminin ?

Dans ce dessein, l'équipage du navire précédent est resté inchangé. Ainsi, aux côtés de Melissa, chanteuse au large spectre vocal, se conjuguent à nouveau les talents d' Adrian Thessenvitz aux guitares, de Korbinian Benedict à la basse et de Niklas Müller (Devilizer) à la batterie. Avec la participation, pour l'occasion, du puissant vocaliste Chrigel Glanzmann (Eluveitie) et, à nouveau, du claviériste Elias Holmlid (Dragonland), pour les orchestrations. De cette étroite collaboration émane un propos rock'n'metal mélodico-symphonique aux effluves dark gothique, pop-rock, metal moderne et progressif. Ainsi, sans tourner le dos à son passé, le groupe a élargi le champ des possibles stylistiques tout en ayant renouvelé quelques-unes de ses gammes. Aussi, des sources d'influence aussi éclectiques que Delain, Xandria, Lacuna Coil, Tristania, Amaranthe, Meshuggah, Volturian, Temperance ou encore Beyond The Black se font aujourd'hui tour à tour sentir. Une évolution qui a pour corolaire une technicité instrumentale éprouvée, des lignes mélodiques savamment élaborées et enveloppantes et des textes au trait de plume affiné, consacrés à l'histoire et à la mythologie de l'Egypte Ancienne. Un alléchant programme nous intimant d'aller explorer plus en profondeur la cale du cargo...

Co-produit par le groupe lui-même et Jacob Hansen (producteur, ingénieur et pluri-instrumentiste danois, sollicité par Epica, Avantasia, Evergrey, Imperia, Pretty Maids, Pyramaze parmi tant d'autres pour la production de certains de leurs albums), l'album bénéficie d'un enregistrement d'excellente facture, octroyant, en outre, une belle profondeur de champ acoustique. Mixé et mastérisé par ce dernier, l'opus jouit également d'un mixage équilibrant instrumentations et lignes de chant à parités égales. Bref, une production d'ensemble difficile à prendre en défaut, assurant un confort auditif optimal, pour le moins suffisant pour parcourir la galette d'un seul tenant. Autant d'indices révélateurs d'une sérieuse envie de porter l'estocade de la part de nos valeureux gladiateurs. Il ne nous reste plus qu'à prendre place à bord du vaisseau amiral pour une traversée en eaux tumultueuses, que l'on espère ponctuée d'îlots riches en exquises senteurs...


A l'instar de son aîné, ce méfait égraine à son tour ces séries d'accords des plus entraînantes et qui, durablement, resteront gravées dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le tympan. A commencer par ses plages les plus volcaniques, headbangantes à souhait. Et dès la première piste, le combo donne le la. Ainsi, se posant tel un étourdissant et ''delainien'' up tempo aux riffs acérés, « Eternal Rains » génère une énergie aisément communicative. Décochant parallèlement un refrain catchy, mis en exergue par les cristallines inflexions de la sirène, ainsi qu'un flamboyant solo de guitare, ce hit en puissance ne se quittera qu'à regret. On retiendra non moins l'éruptif « The Underworld » tant pour ses insoupçonnés effets de contrastes vocaux, les growls glaçants essaimés par la belle, faisant alors écho à ses propres et claires impulsions, que pour son vibrant solo de guitare à mi-morceau. Dans une dynamique pop metal mélodique assimilable à celle empruntée par Beyond The Black sur « Horizons », leur quatrième album studio, le vitaminé « Legends » se fait, lui, des plus enjoués ; son introductif et prégnant récitatif en voix de gorge, signé Chrigel Glanzmann, sa mélodicité toute de fines nuances vêtue et sa basse claquante précédant la chute finale sont autant de points de force à mettre à l'actif de la truculente ritournelle. Et la magie opère, une fois de plus.

Tout aussi offensifs mais empreints d'une touche de modernité, d'autres espaces d'expression ne nous retiendront pas moins dans leurs filets. Ce qu'atteste, d'une part, l''amaranthien'' « Upside Down », véritable torche incendiaire aux arrangements instrumentaux de fort bon aloi ; instillant un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les fluides patines de la déesse, cette dernière nous octroyant, par ailleurs, quelques growls saillants de son cru, la ''tornadeuse'' offrande se fait des plus magnétiques. Dans cette mouvance, à mi-chemin entre Delain et Volturian, l'orientalisant « Seth » n'aura pas tari d'armes pour asseoir sa défense : essaimant ses couplets bien customisés, relayés chacun d'un entêtant refrain, ce tubesque et organique mid/up tempo metal symphonique gothique ne relâchera pas sa proie d'un iota. Enfin, on pourra encore se laisser porter par les grisants arpèges d'accords distillés par « Architect of Paradise », un mid/up tempo aux riffs crochetés, dans la lignée de Temperance. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche, et des meilleurs...

Quand le convoi instrumental ralentit un tantinet sa cadence, la troupe parvient là encore, et sans ambages, à nous assigner à résidence. Ce que prouve, en premier lieu, le mid tempo syncopé « From the Ashes » à la lumière de ses enchaînements intra piste ultra sécurisés et de ses gimmicks guitaristiques tourbillonnants. Si son cheminement d'harmoniques se fait aisément infiltrant, nous replongeant alors l'espace d'un instant dans les vibes symphonisantes de « Chapter I - Monarchy », cet ensorcelant méfait ne recèle pas moins un pont techniciste rondement mené, savamment calibré et opportunément positionné, que n'aurait nullement renié Meshuggah. Bref, une pépite en matière de metal mélodico-symphonique progressif, aisément inscriptible dans les charts, et susceptible de pousser à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. Dans cette dynamique, bien que moins ''tubesques'', les ''lacunacoilesques'' mid tempi « Ravenous » et « The Serpent's Downfall » ne délivrent pas moins un souriant paysage de notes, chacun se voyant entrecoupé d'un petit pont où les serpes oratoires de la prédatrice se font des plus frissonnantes.

Lorsqu'ils en viennent à feutrer leurs ambiances, nos compères se muent, une fois de plus, en de véritables bourreaux des cœurs en bataille. Ainsi, sous l'impact de leurs mots bleus les plus sensibles, de petites larmes embueront prestement les yeux du chaland. Ce qu'illustre, tout d'abord, « Somewhere Better », power ballade romantique jusqu'au bout des ongles, glissant le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle semblent danser à l'envi les hypnotiques ondulations de la maîtresse de cérémonie. Se chargeant graduellement en émotion, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive au moment où il ravira un tympan déjà accoutumé aux arpèges déployés sur « Son of Wallachia », l'une des ballades de « Chapter II - Legacy ». D'une sensibilité à fleur de peau, « Under the Burning Skies », quant elle, se pose telle une ballade atmosphérique aux airs d'un slow qui emballe ; évoluant dans un bain orchestral aux doux et captateurs remous, et encensée par les troublantes modulations de la princesse. la tendre sérénade se jouera à son tour de toute tentative de résistance à son assimilation. Enfin, entamée et achevée par un délicat picking à la guitare acoustique, « New Dawn » se présente telle une intimiste ballade pop rock, apte à nous retenir plus que de raison ; et ce ne sont ni le fin legato à lead guitare installé sur un break opportun ni la reprise sur la crête du fondant refrain lui succédant qui nous débouteront de cet océan de félicité. Carton plein, donc, pour nos quatre belligérants dans le registre des romances.


Au terme de notre voyage, un doux sentiment de plénitude nous étreint, ce troisième mouvement nous aspirant dans un tourbillon de saveurs exquises duquel on peinera à s'extirper. A l'instar de son prédécesseur, ce rayonnant effort ne manque ni d'allant ni de panache. Si l'une ou l'autre mesure de son passé ressurgit, le collectif suisse, loin de s'y être réduit exclusivement, a placé çà et là d'audacieuses digressions sur notre parcours ; un heureux trait d'union entre passé et présent, comme pour mieux préparer l'avenir, en somme. Diversifié sur les plans rythmique, atmosphérique et oratoire, souligné par la chatoyante empreinte vocale de la déesse, multipliant, en prime, ses zones d'impact, ce solaire manifeste poussera assurément le fan de la première heure comme le nouvel entrant à une remise du couvert.

Si quelques prises de risques s'inscrivent dans le cahier des charges et si les exercices de style investis ont permis d'éviter l'écueil de la redondance, l'une ou l'autre fresque symphonico-progressive, souvent appelée de ses vœux par l'amateur de ce registre, manque toujours à l'appel. Une relative carence qui n'aura pas pas empêché le projet de gagner en épaisseur artistique ni à ses auteurs de nous gratifier de sentes mélodiques finement esquissées et des plus prégnantes. C'est dire qu'à l'aune de cette œuvre à la fois truculente et délicate, nos acolytes détiendraient leur sésame pour les hisser parmi les valeurs confirmées du metal symphonique à chant féminin. Bref, une troisième gemme à mettre dans l'escarcelle de la formation helvétique...

Note : 16,5/20

4 Commentaires

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MetalSonic99 - 21 Mars 2023:

Un super groupe et une chanteuse hyper talentueuse!

 
Op467 - 22 Mars 2023:

Merci pour cette belle chronique, encore un essai transformé pour AD.  

frozenheart - 11 Mai 2023:

Merci Éric pour la découverte et de cette bonne chronique très représentative du contenu de l'album. AD Infinitum a réussi à me réconcilier avec le Metal Symphonique à chanteuse mention spéciale au registre vocale modulable et très variée de Melissa Bonny. 

ericb4 - 11 Mai 2023:

Merci pour vos retours! Voilà un groupe qui a également toute ma reconnaissance, tant par la qualité de sa production et son brio technique que par son inspiration mélodique et, bien sûr, les prestations hors pair de Melissa. Un groupe à suivre de près, donc...

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