Chapter II: Legacy

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17/20
Nom du groupe Ad Infinitum (CH)
Nom de l'album Chapter II: Legacy
Type Album
Date de parution 29 Octobre 2021
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album45

Tracklist

1.
 Reinvented
Ecouter03:22
2.
 Unstoppable
Ecouter04:13
3.
 Inferno
Ecouter03:56
4.
 Your Enemy
Ecouter03:51
5.
 Afterlife
Ecouter03:35
6.
 Breathe
Ecouter03:08
7.
 Animals
Ecouter03:43
8.
 Into the Night
Ecouter03:04
9.
 Son of Wallachia
Ecouter03:59
10.
 My Justice, Your Pain
Ecouter04:10
11.
 Haunted
Ecouter03:36
12.
 Lullaby
Ecouter03:56

Bonus
13.
 Unstoppable (Instrumental)
 04:13
14.
 Inferno (Instrumental)
 03:56
15.
 Son of Wallachia (Orchestral Version)
 04:00

Durée totale : 56:42

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Ad Infinitum (CH)



Chronique @ ericb4

20 Octobre 2021

Pour une heureuse incursion en terre d'abondance...

Impulsé par son introductif et rayonnant album studio, « Chapter I: Monarchy », le quartet helvétique créé en 2018 par la talentueuse et prolifique interprète Melissa Bonny (Malefistum, The Dark Side Of The Moon, ex-Evenmore, ex-Rage Of Light) n'allait pas s'arrêter en si bon chemin... Aussi, revient-il dans la course dix-huit mois plus tard, nous gratifiant dès lors d'un second effort du même acabit dénommé « Chapter II: Legacy », sorti, tout comme son aîné, chez Napalm Records. Dans ce dessein, Melissa s'est à nouveau entourée de musiciens aguerris, parmi lesquels : Niklas Müller (Devilizer) derrière les fûts et Adrian Thessenvitz aux guitares, déjà sollicités sur le premier mouvement, Jonas Asplind (ex-Hostile, ex-Follow The Cipher...) se voyant, quant à lui, remplacé par Korbinian Benedict à la basse. Avec la participation, pour l'occasion, de l'expérimenté et puissant vocaliste Nils Molin (Amaranthe, Dynazty). Une belle brochette d'artistes nous intimant d'aller explorer plus en profondeur la cale du vaisseau amiral...

Restée fidèle à ses fondamentaux stylistiques sans pour autant s'y être réduite exclusivement, la troupe nous octroie un message musical estampé rock'n'metal mélodico-symphonique aux relents heavy et power, assorti d'un brin de modernité. A la fois éminemment offensif et épique, parfois corrosif, un tantinet romanesque, le propos se cale, tout comme son devancier, dans la lignée mélodique de Delain et Xandria, le sillage atmosphérique de Lacuna Coil, la mouvance percussive d'Ancient Bards, et dans la veine électro d'Amaranthe. Harmonisant là encore de seyantes lignes mélodiques et une technicité instrumentale parfaitement maîtrisée, mettant savamment en exergue le large spectre vocal de la frontwoman, le groupe a ainsi renouvelé certaines de ses gammes sans pour autant avoir tourné le dos à son passé ; à l'image des thèmes et des questionnements inhérents aux 12 pistes de cet opus, toutes inspirées, comme celles de son prédécesseur, par la vie réelle et immatérielle de Dracula, l'héroïsme de ses actions contrastant avec la cruauté qu'elles recèlent. A l'instar de ce nouvel arrivage aux forts contrastes atmosphériques, rythmiques et vocaux, le combo suisse pourra-t-il réitérer, voire dépasser la performance de son illustre devancier ?

Produit par le groupe lui-même, l'album a parallèlement bénéficié d'orchestrations de fort bonne facture octroyées par le claviériste Elias Holmlid (Dragonland), d'un mastering et d'un mixage parfaitement équilibré signés Jacob Hansen ; producteur, ingénieur et pluri-instrumentiste danois, sollicité par Epica, Avantasia, Evergrey, Imperia, Pretty Maids, Pyramaze parmi tant d'autres pour la production de certains de leurs albums. Bref, une production d'ensemble difficile à prendre en défaut, assurant un confort auditif optimal, pour le moins suffisant pour parcourir la galette d'un seul tenant. Afin de mettre les petits plats dans les grands, l'artwork au trait affiné et aux couleurs chatoyantes relève là encore du délicat doigté de la photographe et graphiste espagnole Nat Enemede, connue pour avoir oeuvré pour Astral Valley, Elyose, Phantom Elite, Battle Beast, notamment. Autant d'indices révélateurs d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos acolytes, et ce, dans un registre metal aujourd'hui encore agité par une féroce concurrence...


La formation helvétique témoigne à nouveau d'une rare aptitude à élaborer ces lignes mélodiques qui longtemps vous resteront gravées en mémoire tout en insufflant une énergie aisément communicative à son propos. Stratégie payante qui, d'un claquement de doigts, poussera assurément le chaland à un headbang bien senti et quasi ininterrompu sur la majeure partie de son parcours. A commencer par leurs passages les plus éruptifs, loin de manquer à l'appel. Ainsi, c'est d'un battement d'ailes que le refrain catchy jaillissant des entrailles du ''delainien'' up tempo « Reinvented » aspirera le tympan. Un tubesque méfait metal symphonique aux riffs épais adossés à une frondeuse rythmique qu'encensent les limpides inflexions de la sirène. Dans une même énergie, on ne pourra davantage esquiver ni le tempétueux « Into the Night » ni le trépident et ''jamesbondien'' « My Justice, Your Pain », deux ogives aux effets dévastateurs, inscrivant chacune dans sa trame de saisissants effets de contrastes atmosphériques et vocaux, la princesse alternant à l'envi chant clair et growls anxiogènes. Enfin, tant le fluide tapping et les sanglants coups de boutoir que l'enchanteresse sente mélodique inscrits dans l'adn du tonique up tempo « Haunted » feront chavirer le fan de la première heure au moment où ils retiendront sans ambages le nouveau venu.

Quand il en vient à ralentir un poil le rythme de ses frappes, le quartet suisse trouve là encore les clés pour nous rallier à sa cause. Ce qu'atteste, d'une part, l'élégant mid/up tempo « Unstoppable », véritable hit en puissance à placer au carrefour entre Xandria et Amaranthe. Voguant sur d'ondoyantes nappes synthétiques, pourvu de riffs crochetés et doté de couplets finement ciselés, relayés chacun d'un entêtant refrain mis en exergue par les fluides volutes de la déesse, le solaire effort ne se quittera qu'avec l'indicible espoir d'y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Dans cette dynamique, les ''lacunacoilesques'' mid tempi « Inferno » et « Animals », eux, happeront le pavillon eu égard à leurs infiltrants cheminements d'harmoniques et leurs enchaînements intra piste ultra sécurisés. Et comment ne pas se sentir transporté bien au-delà du plancher des vaches par « Afterlife », une féline et troublante offrande dans la veine atmosphérique de Visions Of Atlantis ? Investi par un duo mixte en voix claires en parfaite symbiose, les cristallines patines de la frontwoman se lovant dans les chatoyantes modulations de Nils Molin, l'enivrant manifeste se jouera alors de toute tentative de résistance à son assimilation.

Lorsque le message musical se fait techniquement plus complexe, nos acolytes parviennent non moins à nous retenir, un peu malgré nous. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Your Enemy », un tourbillonnant mid tempo heavy symphonique à la basse vrombissante, où abondent les changements de rythme et aux contrastes oratoires accentués, la belle se plaisant à osciller entre voix gracile et growls glaçants. Le rageur et néanmoins rayonnant « Lullaby », pour sa part, se pose tel un cinématique et techniciste mid/up tempo aux relents heavy et aux aspérités death mélodique, interpellant tant par la fulgurance de ses accélérations rythmiques qu'au regard d'un refrain que l'on entonnerait à tue-tête. Carton plein pour nos quatre belligérants dans ce registre, donc.

Nous menant plus rarement en d'intimistes espaces, nos compères ne nous auront pas pour autant laissés pour compte, se muant alors en de véritables bourreaux des cœurs en bataille. Nous adressant par là même leurs mots bleus les plus sensibles, c'est d'un battement de cils que la petite larme perlera sur la joue de l'aficionado du genre. Ainsi, non sans rappeler Ancient Bards et d'une efficacité redoutable, la power ballade « Breathe » glisse le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle viennent se greffer les caresses oratoires d'une interprète bien habitée. Recelant d'insoupçonnés changements de tonalité, agrémenté de gammes pianistiques d'une infinie délicatesse et complété d'un fringant solo de guitare, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive. On ne saurait davantage éluder « Son of Wallachia », ballade romantique jusqu'au bout des ongles dans la mouvance de Lacuna Coil. Pourvue d'un refrain immersif à souhait mis en habits de soie par les hypnotiques ondulations de la maîtresse de cérémonie, évoluant dans un bain orchestral aux doux et captateurs remous, la tendre aubade pourrait bien pousser à une certaine addiction celui qui y aura plongé le tympan.


Comme il a su nous y sensibiliser à la lecture de son premier effort, le combo helvétique nous immerge une nouvelle fois au sein d'un propos ne manquant ni d'allant ni de panache, jouissant d'une ingénierie du son de fort bonne facture et n'accusant pas l'once d'un bémol susceptible d'altérer la réceptivité du chaland. Des sentes mélodiques aussi impactantes que travaillées en profondeur, une technicité instrumentale au firmament et savamment exploitée, des lignes de chant affinées et des plus immersives, de subtils effets de contrastes atmosphériques, rythmiques et vocaux ainsi qu'une judicieuse complémentarité de styles viennent compléter le tableau. C'est dire qu'à l'aune de ce second et poignant mouvement, message fort est ainsi lancé à la concurrence par l'inspirée formation.

Toutefois, si les exercices de style s'avèrent à nouveau diversifiés et les ambiances plurielles, l'une ou l'autre fresque symphonico-progressive, souvent requise dans ce registre, manque toujours à l'appel, au moment où les prises de risques peinent encore à s'inscrire dans le cahier des charges. Etat de fait qui n'aura pas empêché nos acolytes de singulariser la plupart des portées de leur set de compositions, et ce, au point de conférer une identité artistique stable à leur projet. Aussi, le collectif suisse jouerait-il désormais dans la cour des valeurs montantes du metal symphonique à chant féminin, réalisant par là même un doublet gagnant. Pour une heureuse incursion en terre d'abondance...

1 Commentaire

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Op467 - 09 Novembre 2021:

Album ultra efficace, épique, sombre. Quel potentiel cette chanteuse entre voix claire mélodieuse et voix grave.  Les oschestrations inquiétantes nous plongent dans l' univers de Vlad l empaleur qui gouverna la Valachie ( son of wallachia) contre les Ottomans.....

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