Abyss

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17/20
Nom du groupe Ad Infinitum (CH)
Nom de l'album Abyss
Type Album
Date de parution 11 Octobre 2024
Style MusicalMetal Moderne
Membres possèdant cet album22

Tracklist

1.
 My Halo
 03:45
2.
 Follow Me Down
 03:09
3.
 Outer Space
 04:28
4.
 Aftermath
 03:31
5.
 Euphoria
 04:17
6.
 Surrender
 03:46
7.
 Anthem for the Broken
 04:20
8.
 The One You'll Hold on To
 03:34
9.
 Parasite
 03:30
10.
 Dead End
 03:23

Durée totale : 37:43

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Ad Infinitum (CH)


Chronique @ ericb4

04 Octobre 2024

Un quatrième mouvement aussi frissonnant et audacieux qu'empreint de sensualité...

Impulsé par un troisième et dantesque album studio, « Chapter III - Downfall », on pouvait subodorer que le quartet helvético-germanique, initialisé en 2018 par sa poignante interprète, Melissa Bonny (Malefistum, The Dark Side Of The Moon, ex-Evenmore, ex-Rage Of Light), ne resterait pas terré dans l'ombre bien longtemps... Pari gagné !

Ce faisant, suite à un minutieux travail en studio, le combo reviendra dans la course un an plus tard tout au plus, avec la bagatelle de trois singles (« Outer Space », « My Halo » et « Surrender », successivement), soit trois des dix pistes de son quatrième et présent album studio, « Abyss », sorti dans la foulée, et tout comme son rayonnant aîné, chez Napalm Records ; à ce set de compositions s'ajoute une version orchestrale de « My Halo », disponible sur Earbook exclusivement. Après six années d'une intense activité scénique et studio, et déjà à la tête de trois albums full length, qui sont autant de pépites à mettre à leur actif, nos prolifiques acolytes seraient-il dès lors en mesure d'asseoir leur position parmi les valeurs confirmées, non plus du metal symphonique de leurs premiers émois, mais d'un metal moderne à la fois mélodique et alternatif ?

Dans cette nouvelle aventure, se trouvent réunis les membres d'équipage de la précédente traversée. Ainsi, aux côtés de Melissa continuent d'œuvrer : Adrian Thessenvitz aux guitares, Korbinian Benedict (Dominum) à la basse et Niklas Müller (Devilizer) à la batterie. De cette indéfectible collaboration naît une œuvre rock'n'metal moderne et mélodique, aux relents aujourd'hui plus progressifs, groove et électro-pop que symphoniques. Aussi, c'est dans la veine coalisée de Lacuna Coil, Amaranthe, Delain, Volturian et Metalite que seraient à chercher leurs sources d'influence désormais. Un propos à la fois bouillonnant, voluptueux et pétri d'élégance se dessine, laissant entrevoir une technicité instrumentale bien huilée mais nullement ostentatoire, et des sentes mélodiques savamment concoctées et des plus entraînantes, sans omettre la signature vocale aisément identifiable d'une interprète bien habitée et ayant élargi son spectre oratoire d'un cran supplémentaire.

Plus qu'un énième album à inscrire dans la discographie du groupe, « Abyss » serait à considérer comme le premier volet d'une trilogie. Ainsi, de l'aveu même du groupe : « Une nouvelle ère commence. Un voyage reliant trois albums qui commence par l'obscurité inquiétante d' « Abyss » [...] Ce voyage se poursuivra à travers l'espoir et le pouvoir que l'on trouvera sur « Surface », et se terminera par les paysages de rêve libérateurs et énergisants d' « Elysium » ». D'où l'évolution stylistique sus-mentionnée, déjà en marche à l'instar du précédent effort, que le groupe souhaite dorénavant porter à son paroxysme. Une démarche pour le moins courageuse mais mûrement réfléchie et parfaitement assumée par nos gladiateurs, alors fin prêts à guerroyer dans une arène metal moderne non moins peuplée de redoutables opposants...

Tout comme son devancier, cet opus jouit d'une production d'ensemble de fort bonne facture : à nouveau produit par Jacob Hansen (producteur, ingénieur et pluri-instrumentiste danois, sollicité par Epica, Avantasia, Evergrey, Imperia, Pretty Maids, Pyramaze parmi tant d'autres pour la production de certains de leurs albums), avec la complicité de Christopher Stjerne (Crimson Sun), le méfait nous octroie une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut et des finitions passées au crible. A cette rutilante assise se superpose un mixage parfaitement équilibré entre instrumentation et lignes de chant, signé, là encore, Jacob Hansen. Bref, tous les voyants seraient au vert pour qu'une agréable croisière, sans escale prématurée pour la contrarier, nous soit promise dans cette mer limpide à la profonde agitation intérieure...


A l'aune de son prédécesseur, ce manifeste se plaît à essaimer ces séquences d'accords des plus enlevées, susceptibles de nous happer d'un battement de cils. Ce qu'attestent déjà ses passages les plus éruptifs, à commencer par « Follow Me Down », ''amaranthien'' up tempo aux riffs acérés adossés à une rythmique sanguine. Disséminant de virulents coups de boutoir et recelant une mélodicité toute de fines nuances cousue qu'empruntent les sensuelles impulsions de la déesse, ce dévorant effort n'ira pas sans engendrer un pas de danse chaloupé pour celui qui y aura plongé le tympan. Dans cette mouvance, c'est sans ambages que l'organique up tempo syncopé « The One You'll Hold on To » imposera son entêtant refrain comme sa cadence effrénée. Enfin, comment ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses insufflées par le vitaminé « Dead End », dont les magnétiques séries d'accords disséminées ne sont pas sans renvoyer à « Chapter III - Downfall » ? Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche, et des meilleurs...

Quand elle en vient à alterner ses phases rythmiques à l'envi, la troupe parvient à nouveau à nous retenir plus que de raison. Ce que prouve, tout d'abord, « Outer Space », ''delainien'' low/mid tempo aux effluves djent et électro-pop, à la lumière de ses enchaînements percussifs ultra sécurisés et de ses arpèges d'accords finement esquissés et des plus prégnants, sur lesquels semblent danser les angéliques patines de la princesse. On ne saurait davantage éluder ni le polyrythmique « Anthem for the Broken », eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre et à la soudaineté des grisantes montées en régime de son corps orchestral, ni l'invitant mid/up tempo « Parasite , au regard de ses poignantes variations vocales, la belle alternant alors growls saillants et ensorcelant mélisme avec une confondante maestria.

Un tantinet moins alertes, d'autres plages pourront à leur tour nous aspirer dans la tourmente sans avoir à forcer le trait. Ce à quoi nous sensibilise, en premier lieu, « My Halo », ''lacunacoilesque'' mid tempo aux riffs épais assortis d'une basse délicieusement vrombissante. Pourvu d'un refrain immersif à souhait mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène, qu'elle entrecoupe savamment de growls rageurs de son cru et d'un flow rapeux inattendu, cet étourdissant hit en puissance poussera à n'en pas douter le chaland à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. Dans cette énergie, on pourra non moins retenir l'''amaranthien'' « Aftermath », tant pour ses couplets finement ciselés que pour les grisants harmoniques essaimés et la qualité de ses arrangements instrumentaux. Dans une même dynamique mais dans une tout autre ambiance, « Surrender » se pose, lui, tel un mid tempo au groove affirmé, harmonisant électro pop et rock atmosphérique, avec un soupçon de death mélodique ; bien cadencé et débouchant, par effet de contraste, sur un slide à la guitare acoustique des plus délicats, le félin méfait ne se quittera qu'à regret.

Lorsque nos compères nous adressent leurs mots bleus les plus sensibles, force est d'observer que l'émotion requise est, une fois de plus, au rendez-vous de nos attentes. Ce qu'illustre, d'une part, « Euphoria », power ballade d'une sensibilité à fleur de peau, que n'auraient sans doute reniée ni Lacuna Coil ni Metalite. Mis en habits de soie par les caressantes modulations de la maîtresse de cérémonie, celle-ci s'autorisant à emprunter, là encore, l'exigeante voie du chant mélismatique – pour un rendu des plus saisissants – et agrémenté d'un fin legato à la lead guitare, l'instant privilégié ne saurait être esquivé par l'aficionado de moments intimistes. La version orchestrale de « My Halo », pour sa part, a pour intérêt de transformer l'originale en une ''symphonisante'' ballade atmosphérique aux riffs émoussés tout en laissant intacte sa structure oratoire ; une prégnante alternative qui, à son tour, fera plier l'échine à plus d'une âme rétive.


Au final, ce palpitant et enivrant méfait entraînera sans mal le féru de metal moderne et/ou alternatif dans la tourmente, et ce, de la première mesure entamée jusqu'à sa chute finale. Diversifié sur le plan rythmique, cet effort nous plonge parallèlement dans une atmosphère aussi chatoyante qu'éclectique tout en variant ses exercices de style à l'envi. Davantage inscrit dans la mouvance stylistique de son plus proche aîné que de ses premières productions, ce nouvel élan ne s'y est cependant pas réduit exclusivement ; disséminant moult inédites sonorités sur notre parcours, ne convoquant alors que de rares touches ''symphonisantes'' pour étayer son message musical, le combo démontre sa capacité à renouveler ses gammes, ce dernier tournant alors résolument le regard vers un avenir musical empreint de modernité.

Au cœur d'une œuvre aussi solide techniquement que mélodiquement efficace, évolue une interprète que l'on croirait touchée par la grâce, son déjà large spectre vocal ayant, par ailleurs, gagné quelques cordes de plus à son arc ; d'élastiques et seyantes inflexions qui ne sont pas sans générer quelque émotion, tant pour le fan de la première heure que pour un tympan encore vierge de toute incursion de sa part. Ainsi, à la lecture d'une galette innovante, dynamique et pénétrante, le créatif quartet signe un propos synonyme à lui seul de réelle prise de risque, susceptible de marquer de son empreinte celui qui s'y sera engagé. Bref, un quatrième mouvement aussi frissonnant et audacieux qu'empreint de sensualité insufflé par la troupe helvético-germanique ...

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