«
Chants for the Cold and Dying Sun », dernier album en date pour
New Risen Throne, sorti en 2004. La progression entre «
Flowing Ashes » et « Along
Endless Paths of
Emptiness » était flagrante, elle l’est encore avec celui-ci ! Incroyable comme ce groupe parvient à progresser d’album en album, même si du coup, de par le minimalisme croissant de certaines compositions, l’ambiance perd parfois de la force par rapport aux deux albums précédents : il est peut être plus difficile d’entrer dedans… Ceci dit, ce n’est qu’un avis à froid, je ne lance réellement l’album que maintenant.
Bon, déjà les deux premières secondes me font presque regretter ce que j’ai dit cinq lignes plus haut… les sonorités, toujours graves, fortement travaillées par effets de réverbérations vous plongent dans le plus profond des Abymes pour y rester le temps que dure l’album : plus de 67 minutes. Oui, ça calme pas mal !
Première "innovation" si l’on peut dire, c’est l’insertion de voix très malsaines dans les tréfonds des morceaux, plus ou moins lointaines, parfaitement incompréhensibles. J’ai vu « Chant for a
Cold and
Dying Sun » comparé à une entité déterrée des profondeurs d’une abbaye en ruine une fois, eh bien je dois reconnaître que l’image est parfaite ! Rien que le premier morceau, par son minimalisme, son nihilisme et l’obscurité engourdissante qui s’en échappent, évoque parfaitement de vieilles catacombes où les secrets cachés doivent le rester et surtout ne pas être découverts…
« Chants for a
Cold and
Dying Sun » est peut être plus sournois que les autres albums du maître Stielh : sous des aspects de minimalisme extrême, il parvient toujours à glisser des émotions extrêmes, des sonorités angoissantes au possible, faire en sorte qu’il soit impossible d’écouter cet album dans une grande maison vide. Avec un minimum d’imagination et un bon clair de lune à travers des rideaux, les voix qui parlent se transforment facilement en spectres malsains, et la moindre percussion en bruit de pas vous rapprochant d’un évènement désagréable.
Les amateurs de
Dark Ambiant pourraient sans doute faire le rapprochement entre «
Chants for the Cold and Dying Sun » et les albums d’
Atrium Carceri – excellente formation de
Dark Ambiant suédois – mais je pense que si
Atrium Carceri peut donner un profond sentiment de malaise, il est très largement dépassé par le dépouillement apparent des albums de
New Risen Throne… Si les percussions rituelles jouaient un rôle très important dans « Along
Endless Paths of
Emptiness », ici la touche majeur est laissée au Néant… les voix y contribuent énormément aussi à leur manière, les claviers très graves (ils font vibrer les meubles d’une façon impressionnante !!) et les quelques percussions très étouffées sont la base de ce
Vide qui vous pourrira vos rêves.
Il est intéressant de noter que pour cet album,
New Risen Throne a changé ses petites habitudes : il passe de Alarming
Echo Beats à
God is
Myth records, label plutôt orienté Black, et le packaging de l’album est plus intéressant : le digipack est très minimaliste, mais le petit livret où sont imprimés les titres des morceaux est vraiment superbe, parsemé de fresques médiévales comme il se doit.
Seul inconvénient : si pour les premiers album je n’arrive pas à connaître le tirage, pour celui-ci il est précisé : 200 copies en tout et pour tout et déjà dilapidées… Encore un album que je conseille évidemment aux connaisseurs de bon
Dark Ambiant, mais pas à tout le monde. C’est trop minimaliste pour certaines oreilles je pense.
Groupe méconnu, voire confidentiel, mais effectivement excellent!
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