Blood in the Water

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17/20
Nom du groupe Flotsam And Jetsam
Nom de l'album Blood in the Water
Type Album
Date de parution 04 Juin 2021
Labels AFM Records
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album36

Tracklist

1.
 Blood in the Water
 04:17
2.
 Burn the Sky
 04:26
3.
 Brace for Impact
 04:33
4.
 A Place to Die
 03:22
5.
 The Walls
 04:41
6.
 Cry for the Dead
 04:36
7.
 The Wicked Hour
 04:56
8.
 Too Many Lives
 04:49
9.
 Grey Dragon
 04:27
10.
 Reaggression
 04:10
11.
 Undone
 03:19
12.
 Seven Seconds ‘til the End of the World
 04:53

Durée totale : 52:29

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Flotsam And Jetsam


Chronique @ JeanEdernDesecrator

14 Juin 2021

Enfin vraiment fidèle à lui-même, sous son meilleur jour

Flotsam and Jetsam fait partie des groupes thrash éternellement relégués dans l'angle mort du succès et de la notoriété, bien loin du Big Four américain et même des seconds couteaux tels Overkill ou Testament. Tout avait pourtant commencé sous les meilleurs auspices depuis sa formation en 1982, avec deux albums plus que prometteurs et acclamés par critique comme le public, "Doomsday for the Deceiver" en 1986, et "No Place for Disgrace" en 1988, pour se placer en outsider craint et respecté du genre. Des raisons objectives peuvent être évoquées à la stagnation des natifs de Phoenix, comme l'incapacité à garder un line up stable, avec les départs de personnalités aussi fortes que Jason Newsted pour Metallica, Phil Rind pour Sacred Reich, ou Troy Gregory pour Prong. Le groupe a aussi été inconstant en qualité, tant dans le fond que la forme, tout au long de sa carrière. Certains albums ont pu pâtir d'une production faiblarde ou pas adaptée, de changements de style pour coller à l'air du temps ou de choix de pochettes discutables (celles de "When the Storm Comes Down" ou "My God" font franchement saigner les paupières). Je citerai l'exemple du son de caisse claire, vital pour forger l'identité sonore d'un groupe, souvent à la ramasse et totalement différent d'un LP à l'autre…

Cependant, le groupe est resté présent sur la scène thrash avec pas moins de quatorze albums sortis entre 1986 et 2018, et a pu garder son impressionnant chanteur Erik "AK" Knutson quasiment tout du long de ces presque 40 ans de bons et loyaux services. Aussi, avec son penchant heavy metal et mélodique, Flotsam and Jetsam a un atout non négligeable pour se démarquer de ses camarades. Toujours est-il qu'à titre personnel, il y avait toujours un gros caillou dans la godasse qui m'empêchait d'apprécier sans réserve leurs productions discographiques.

Depuis quelques années, les Flotsmen semblent reprendre du poil de la bête, avec un album éponyme en 2016 plus ouvertement metal, puis leur dernière sortie en date "The End of Chaos" début 2019, qui a marqué un retour à un mélange de thrash et de heavy metal mélodique. Steve Conley, guitariste du combo depuis 2015, est devenu le principal compositeur du groupe, ce qui peut aussi expliquer la cohérence que prend la musique de Flotsam depuis lors. En 2019, après avoir tourné avec Destruction et Overkill, le groupe s'est remis à composer, à partir du matériel restant de l'époque "The End of Chaos", en prévision de son nouvel album. Depuis fin 2020, ils ont aussi ,une nouvelle fois, changé de bassiste, avec l'arrivée de Bill Bodily (qui assurait les concerts à ce poste) à la place de Michel Spencer.

Je n'ai jamais été particulièrement fan du groupe, mais je dois avouer que pour une fois, les premiers singles sortis du quinzième LP à venir m'avaient pleinement harponné. Premièrement, la production est enfin à la hauteur de leur potentiel si longtemps mal exploité ; elle est suffisamment moderne, et puissante pour faire frétiller les cervicales, couplée à une amplitude bienvenue pour mettre en valeur la technique des musiciens et les qualités d'Eric AK. Deuxièmement, le cru 2021 s'annonçait de très bonne facture, si toutes les compos étaient du même tonneau que les accrocheurs "Burn the Sky" et "Blood in the Water". Et troisièmement, l'artwork est monstrueux dans le sens flatteur du terme, de sorte qu'on pourra l'exposer fièrement jusque sur un fond d'écran ou un t-shirt.

En outre, il se trouve que la baudruche ne se dégonfle pas au fur et à mesure des douze titres de "Blood in the Water". Le combo semble dans une forme optimale, et délivre une prestation sans faille. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est puissant et énergique : ces compositions sont une mine de riffs soignés et percutants. Le niveau technique est élevé sans tomber dans la surenchère démonstrative, juste ce qu'il faut pour en mettre plein les oreilles. Les guitaristes sont calés ensemble comme à la parade, sur les nombreuses harmonies mélodiques ou malsaines, ciselées avec précision. Le terme qui me vient le plus à l'esprit en pensant au Flotsam 2021, c'est "carré" : avec une batterie très droite ("Brace for Impact", plus Judas Priest que nature , ou le mid-tempo soutenu de "A Place to Die"), où la double grosse caisse pose une assise rythmique des plus classiques ("Too Many Lives" en est bien fourni de ce côté-là). J'ai apprécié aussi l'utilisation du tom basse pour alourdir tribalement certaines parties ("Wicked Hour"). La basse, comme souvent chez Flotsam, sonne assez claire et définie, très audible, avec même un coté Maiden par moments (les cavalcades au doigt sur "Walls").

S'il est puissant et carré, le quintet est aussi particulièrement mélodique, dans les arrangements de guitares, mais surtout sous l'impulsion d'Eric AK Knutson, qui semble avoir voulu livrer la meilleure performance de sa vie. Son apport dans ce domaine donne une consistance inédite aux chansons de Flotsam, en mettant l'accent sur l'emphase et l'expressivité. Il atteint des sommets sur la superbe power ballad "Cry for the Dead", où il pose son chant à la manière d'un Geoff Tate, avant de littéralement prendre le lead et d'emmener les autres instruments avec lui dans une épopée poignante. Habituellement assez rétif au chant typé heavy metal, j'ai été conquis par la façon qu'a Eric de jouer des vocalises, sans partir dans les trémolos insupportables. Son chant ferait penser à un Dickinson du thrash, moins volubile et plus porté sur l'efficacité. Il trouve tout de même le moyen de surprendre son monde, comme sur "Grey Dragon" dont le refrain épique est twisté par des "ouh ouuh" presque popisants.

Le combo ne reste pas coincé dans un thrash heavy passéiste, et a su apporter quelques petites touches d'originalité de-ci de-là, comme sur "Undone" ou son heavy sautille avec la fusion sur une rythmique à contre temps, en virant neo métal lourd dans les couplets de "Reaggression", ou en sortant un refrain décalé sur "7 Seconds 'til the End of the World" pour accentuer le sentiment d'urgence d'une situation désespérée.

Je ne peux m'empêcher de penser au retour en grâce d'Anthrax sur ses derniers albums "Worship Music" et "For All Kings". Pour Flotsam and Jetsam, "The End of Chaos" pouvait apparaître comme une sorte de renaissance, mais il était plus léger tant dans la production que dans le contenu, et sonne rétrospectivement à mes oreilles comme un brouillon de "Blood in the Water". Son metal est bien plus solide et lourd, tout en restant clinquant et chatoyant de reflets lumineux. C'est un peu comme si le groupe avait essayé de bonifier sa musique dans chacun de ses aspects, de présenter le visage ultime de lui-même.

Cela faisait longtemps que j'attendais de pouvoir apprécier Flotsam and Jetsam à sa juste valeur, sans qu'une anicroche malvenue vienne gâcher le plaisir, et "Blood in the Water" le fait de fort belle manière. Son classicisme heavy et racé lui va comme un gant, et le groupe semble enfin vraiment fidèle à lui-même, sous son meilleur jour. Certes, il ne révolutionne rien et ne piquera pas une place dans le Big Four, mais il a peut-être enfin réussi à décrocher de son dos l'encombrante étiquette d'outsider malchanceux pour prendre toute la dimension qu'il mérite, et risque fort de gagner au passage… de nouveaux fans.


16 Commentaires

21 J'aime

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tormentor - 30 Décembre 2021:

Album Thrash de l'année ??? Heavy/speed, Power métal oui pourquoi pas mais en Thrash t'y vas peut être un peu fort. Et Exodus est au dessus et plein d'autres.

Moi je ne trouve pas qu'il défonce tout ,il manque de l'affûtage. Après ça reste un bon album de heavy/power enfin ce n'est que mon avis. Et je préfère largement les 2 premiers albums de ce groupe après c'est trop gentillet et mélo pour moi.

@Greg Putain Exodus merde!!?? ;-D

MCGRE - 03 Août 2022:

Ouai je sais je sais .

MCGRE - 04 Août 2022:

Ouai je sais je sais .

Elevator - 04 Août 2022:

Quelque soit la catégorie dans lequel on le classe, je pense que c'est un bon album. Je préfère en tant que groupe Exodus à Flotsam & Jetsam, mais entre "Blood in the Water" et "Persona Non Grata", je choisis le premier. Flotsam & Jetsam, c'est deux bons premiers albums puis un gros trou noir jusqu'en 2016 avec la résurrection de l'album éponyme, et ensuite les solides "The End of Chaos" et "Blood in the Water". Exodus a une discographie plus régulière en qualité mais "Persona Non Grata", aussi respectable soit-il, n'est pas l'album que je ressors quand j'ai envie d'écouter le groupe.

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