J’avoue, j'ai acheté cet album un peu par hasard, me laissant amadouer par les pubs de célèbres magazines spécialisés déclarant «Album of the month», «Album of the year», etc.). C’était il y a quelques semaines, à l’époque j’étais foutrement ignorant de ce que je faisais et bien m’en a pris : six euros, le prix d’un paquet de cigarettes et dieu sait que j’ai bien fait d’échanger un peu de fumée dans mes poumons contre ce délice auditif. C’est donc après plusieurs écoutes délicieuses que je me renseigne un peu sur ledit groupe et que je remarque une discographie plutôt fournie pour un groupe en activité depuis des temps qui précèdent la simple idée de ma conception. Mais diantre ! Un autre groupe resté dans l’ombre de ceux qui ont eu assez d’argent pour se payer un conseiller en marketing ?!
Triste époque !
Rentrons dans le vif du sujet, l’album entier recèle de trouvailles géniales : changements de rythmes, solos originaux et magiques, riffs dévastateurs, etc... Et puis quel plaisir de trouver un groupe de thrash metal avec un chanteur qui… chante ! Cela rajoute une petite particularité à
The Cold: un album de thrash metal avec de grandes touches de power. Ainsi, les refrains sont particulièrement frappants, ils donnent une puissance phénoménale à chaque morceau. Place à l’émotion sur la très sympathique power-ballade «Better
Off Dead» ; place à la rage dévastatrice sur «
The Cold», hurlé afin de s’insérer au plus profond de votre être, un refrain qui aurait très bien pu se retrouver sur un album de
Korn («belle époque») d’ailleurs. Mais aussi des refrains qui s’ancrent dans votre conscience et donnent envie d’accompagner le chanteur dans sa performance (je pense ici à «Take», «K.Y.A» ou «Secret
Life» entre autres).
La batterie est souvent d’une puissance dévastatrice et ceci est probablement dû à la production monstrueuse qui enveloppe cet album et fait qu’on est souvent plongé dans l’ambiance d’une manière assez sidérante. Comme quoi l’arrivée chez les grands pontes de l’industrie du disque fait parfois beaucoup de bien (c’est leur premier album chez
Nuclear Blast). Le travail est aussi flagrant sur les guitares et franchement, les solos sont souvent assez phénoménaux : loin d’être des démonstrations pures de technicité, ils se révèlent plutôt très mélodieux et apportent souvent beaucoup de puissance, débarquant parfois là où on ne les attendait pas, menant souvent la chanson sur une autre direction, plus mélodique, et durant toujours suffisamment de temps pour qu’on puisse vraiment s’en extasier mais pas trop non plus pour éviter de tomber dans ce que j’appelle personnellement le «fiasco deathmagnetico-kirkhammetica» (sans commentaire).
Je parlais de « trouvailles géniales » : elles vont naturellement de pair avec la durée moyenne des morceaux (3 min 40 pour le plus court, jusqu’à plus de 7 minutes) qui permettent des développements intéressants, presque progressifs par moment. D’ailleurs le travail sur les diverses introductions est conséquent, en témoigne «
Hypocrite» qui ouvre le bal avec quelques notes de piano mélancolique accompagné par des frémissements et qui met tout de suite dans l’ambiance de
The Cold. Et là est bien la force de l’album : de savoir manier l’émotion et la puissance, les changements de rythmes qui surviennent avec aisance ou brutalité ou encore les solos, dont j’ai déjà parlé plus haut.
The Cold est la plus grande réussite critique du groupe ("Album of the Year" chez «Hardrock &
Metal magazine» et "Album of the Month" chez Rock
Hard), commerciale (il a percé pour la première fois de l’histoire du groupe la 87ème place des Charts allemands) et probablement leur plus grande réussite artistique, bien que je ne connaisse pas toute leur discographie. C’est un groupe talentueux qui n’avait, jusqu’à très récemment, pas eu le succès que ses tournées avec
Metallica,
Megadeth,
Testament,
Korn et même
King Diamond aurait pu nous le laisser escompter.
L’album ne contient pas vraiment de défauts en soi, si ce n’est quelques longueurs ici et là ainsi que quelques riffs un peu faiblards parfois. Je trouve aussi que les vocaux, bien qu’ils soient d’une très grande qualité, agacent parfois un peu, à certains moments et au bout de quelques écoutes, notamment dans les moments où l’émotion domine, mais cela reste très subjectif. Plutôt que de se terrer dans les acquis du thrash des années 80,
Flotsam and Jetsam développe, avec cet album, un thrash très imprégné de power… intelligent, émouvant et très original. Je ne peux que vous conseiller de le découvrir par vous-mêmes.
du très solide et de bonne facture.
Mais l'analyse de Selfdestruction me va bien : bon album qui se laisse découvrir et écouter.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire