Flotsam and Jetsam peut-il survivre au départ de
Jason Newsted ? Voilà ce que beaucoup ont dû se demander à la sortie du deuxième album des gars de l'Arizona, en 1988. Sans être un pilier, le nouveau bassiste de
Metallica tenait une place importante dans la composition des chansons, ainsi qu'une présence scénique non négligeable qui a du taper dans l’œil des Four Horsemen.
Newsted remplacé par Troy
Gregory, futur membre de
Prong, Flotsam signé sur le jeune label Roadrunner, produit par l'inamovible Bill Metoyer (
Slayer et tant d'autres), "
No Place for Disgrace", agrémenté de sa pochette sobre mais attachante a d'ores et déjà certains atouts de son côté.
Première petite déception, cette production justement. Elle est assez compacte, mais assez grave, pâteuse, ce qui nuit à la clarté de certains instruments. L'essentiel reste bien audible. La voix d'Eric A.K. notamment, à mon sens un des atouts essentiels du groupe. Une voix dénuée d'aspérités, assez aiguë, mais avec un sens de la mélodie parfait et une diction remarquable, elle dénote un peu toutefois parmi les autres combos de Thrash, cela donne à
Flotsam and Jetsam un côté plus doux, moins arraché.
On commence par un "
No Place for Disgrace" détonnant, superbe morceau agrémenté d'un break mélodique du meilleur effet, suivi par un "
Dreams of Death" échevelé, avec une structure assez complexe, démontrant que la paire Gilbert/ Carlson a peu à envier à d'autres. Oui, il y a du travail, Flotsam ne s'est pas reposé sur ses lauriers après les notes extravagantes données à l'époque dans certains magasines pour son premier album, chez Kerrang surtout.... On embraye avec le très speed "N.E. Terror", un titre co-écrit par
Newsted, comme 2 autres sur l'album. Un phrasé impeccable, un riff irrésistible, le headbang est assuré.
Le groupe calme quelque peu le jeu avec "
Escape from Within", une belle semi ballade un peu à la "Fade to Black" doté d'une bonne accélération à son milieu. C'est nouveau chez nos amis, mais il aurait été dommage de ne pas exploiter un tel potentiel vocal. Mission réussie, mais ça ne plaira sûrement pas aux "
Die Hards". Il s'ensuit une reprise d'Elton John (si, si), "
Saturday Night's Alright for Fighting", qui rafraichit un peu cet album très appliqué avec un côté plus festif et spontané. Le "Saturday!" de la fin du morceau scandés par les amis du groupe sont irrésistibles. On passe à "
Hard On You" et son excellent refrain mémorable, certainement un de mes titres préférés, "I
Live You
Die " et son intro bien trouvée à la basse (composée aussi par
Jason), directement suivi d'un riff à la "
War Pigs". Là encore les guitaristes font des merveilles, c'est fin, réfléchi, impossible de s'ennuyer. De toute façon, les structures de chacun des morceaux sont d'une diversité remarquable. On regrettera la production pas toujours claire qui ne nous permet pas de discerner toute la finesse du jeu du batteur Kelly Smith.
On note malheureusement une petite baisse de régime à la fin de l'album, avec ce "P.A.A.B" moins inspiré, et cet instrumental quelque peu lourdaud "The Jones", loin d'égaler un "
Flotzilla". On ressort malgré tout de cette quasi-heure de musique avec un impression largement positive.
Flotsam and Jetsam a prouvé avec "
No Place for Disgrace" qu'il pouvait très bien faire sans son furieux bassiste.
En somme, un très bon album de Thrash
Metal, pas exempt de défauts, mais qui n'a pas à rougir face à la concurrence rude de l'époque. La suite s'avèrera bien plus difficile...
14/20
Au fond nostalgique je sais pas, je cherche juste des trucs précis et je trouve souvent pas mon bonheur dans les prods actuelles. Enfin j'ai quand même quelques vingtaine de cd's à acheter cet année de nouvels albums. Je suis super fan d'Opeth, c'est pas être rétrograde ca à mon sens. Et puis j'ai chroniqué moins d'anciens albums que certains :)
Pour les K7, j'en ai aussi un paquet, mais j'ai de quoi écouter, j'adore ce format, ca me remémore des bon délires.
...et c'est vrai que je chronique bien souvent des vieilleries.
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