Blood

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17/20
Nom du groupe In This Moment
Nom de l'album Blood
Type Album
Date de parution 14 Août 2012
Labels Century Media
Style MusicalMetal Industriel
Membres possèdant cet album133

Tracklist

1.
 Rise with Me
 02:08
2.
 Blood
 03:28
3.
 Adrenalize
 04:16
4.
 Whore
 04:06
5.
 You're Gonna Listen
 03:43
6.
 It Is Written
 00:30
7.
 Burn
 04:44
8.
 Scarlet
 03:50
9.
 Aries
 00:41
10.
 From the Ashes
 04:26
11.
 Beast Within
 03:50
12.
 Comanche
 03:17
13.
 The Blood Legion
 04:29
14.
 11:11
 04:51

Durée totale : 48:19



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In This Moment


Chronique @ BlackDieRose

24 Novembre 2012

Blood est un grand pas en avant dans la progression d’In This Moment...

In This Moment est un des uniques groupes de Metalcore américains, avec Eyes Set To Kill et Walls Of Jericho, dans lequel tout gravite autour de sa charismatique chanteuse aux incontestables atouts, Maria Brink : on lui donne volontiers une place et un titre de choix celle de l’indomptable frontwoman. Dans un style souvent atrophié par le manque d'originalité, dirigé par de viriles barbares coreux, cette jeune femme de caractère, s’est faite sa place parmi les stars du Metalcore afin de mettre en valeur du mieux possible son groupe. L’ascension a été longue et non sans peine mais après plusieurs victoires, le groupe a aujourd’hui une position stable, labélisé par Century Record, il dispose aussi d’une grande renommée grâce à des prestations scéniques plutôt bonnes. In This Moment est un groupe de Metal fort intéressant. Ils font ce que si peu de groupes semblent être en mesure de faire, c’est-à-dire s’adapter à chaque album afin de montrer qu'ils ne produisent pas la même musique encore et encore, mais prouvent par cette volonté de nouveauté, qu'ils débordent d'originalité en se détachant peu à peu du Metalcore basique qui inonde inlassablement notre vie quotidienne.

Lors de leurs débuts avec Beautiful Tragedy, ils étaient essentiellement un groupe Metalcore banal, ne se détachant du reste de la meute qu’en raison du talent de ses musiciens et de la voix distinctive de la chanteuse. Ensuite, The Dream les a totalement orientés vers le chant lyrique et sa mise en valeur, Brink faisait à cette époque étalage de ses solides capacités vocales, dans une musique plus contemporaine incorporant un style Pop tout en concevant cette rage et cette pugnacité qui définissait le groupe. Deux ans plus tard, A Star-Crossed Wasteland se décrivait comme une musique plus lourde, avec beaucoup de travail sur les guitares notamment au niveau des mélodies, et revenait sur les bases du premier album avec une Maria toujours plus criarde.

C’est alors en cette année 2012 que Blood arrive. Blood, qui est le quatrième album d'un groupe en pleine restructuration, suite au départ de trois de ces membres. Toutefois, les fondateurs d’In This Moment, soit Maria Brink (chant) et Chris Howorth (guitare) restent et embauchent Tom Hane comme batteur, Travis Johnson à la basse et Randy Weitzel à la guitare pour les parties rythmiques.
Ils retournent pour la troisième fois avec le producteur Kevin Churko (Five Finger Death Punch, Ozzy Osbourne). Le groupe avait exploré différents horizons musicaux sur chacun de ses albums précédents, et cette tendance va se poursuivre avec Blood. Ainsi, les riffs et les solos mélodiques ont en grande partie disparu sur cet opus, remplacés par un Néo Metal froid, ambiant et aseptisé avec de légères influences électro. La bonus track sur iTunes est le témoin de l’évolution stylistique du groupe, avec cette reprise de Closer de Nine Inch Nails. Même si ce n'est pas une comparaison des plus exactes, certaines similitudes entre l’album et le style de NIN sont flagrantes, notamment avec le jeu électronique vers lequel Blood a tendance à se diriger. L’album penche aussi vers un style industriel, tel qu’il est conçu par Trent Reznor, Marilyn Manson, ou encore Black Light Burns.

Les riffs et les solos ici ne sont pas révolutionnaires, mais ils sont lourds, et souvent accrocheurs. La batterie joue sans aucune folie et se contente simplement de donner le rythme. De plus, on entend malheureusement sur cet opus peu la basse, qui est trop souvent mis à l'écart sauf sur From the Ashes, un morceau attrayant en raison de son rythme fracassant et frénétique avec des lignes de basse profondes et miraculeusement audibles. On peut donc reprocher aux musiciens leur manque d'audace, car tous sont serrés les uns aux autres. Aucun d’entre eux ne se démarque. Ainsi, les instruments de cette musique fusionnent de telle sorte à obtenir des instrumentaux compacts et cohérents.

Au niveau des paroles et du chant, Maria Brink a tout d’abord une très belle voix distincte, et alterne entre murmures, chant clair et moments haineux dans lesquels elle beugle comme une furie. Son timbre en chant clair a tendance à être teintée de mélancolie, ce qui peut la rendre répétitive et ennuyeuse, mais ici il est tellement émouvant qu'il est difficile de le détester. Ainsi, ses vocalises sont toujours à la hauteur. Malheureusement, il n'en est pas de même pour les paroles. Elles se traduisent dans presque toutes les chansons sur un seul et même thème : le sexe. La piste titulaire en est le pire délinquant, avec des paroles fades et répétitives qui semblent être masochistes. Elle essaie de se représenter comme un sex-symbol qui joue avec la satire sur la façon dont les femmes pourraient répugner et regarder de haut les hommes avec une démarche morbide qui peut rebuter. Jusque-là encore tout va bien et elle reste juste dans son sujet, mais elle perd toute crédibilité quand la chanson suivante arrive et renverse complètement les rôles autour de la soumission à la domination. Par moments, elle part dans trop de sens différent, se contredit avec ce qu’elle a précédemment dit, ces paroles sont paradoxales et il devient trop difficile de la suivre.

Brink amène sa conviction contradictoire quand elle nous chante dans Adrenalize « I must confess, / I’m addicted to this / Shove your kiss straight through my chest / I can’t deny, I’d die without this / Make me feel like a god / Music, love and sex / Adrenalize me / I crave excess, / Turning wine into sweat dripping down my neck / I can’t deny, I’d die without this / Make me feel like a god / Adrenaline and sex ».

De plus, les paroles perdent un peu plus leur pouvoir quand elles sont toutes essentiellement sur le même sujet, et mettent le lecteur mal à l'aise suite à la lecture de celle-ci. Encore une fois, la chanson-titre est encore à blâmer pour cela, elle est tellement ambiguë sur ce que la chanteuse est en train de raconter par rapport à l'ensemble des autres chansons. Espérons qu'avec le temps Maria saura diversifier ces sujets lyriques...

Bref, passé un artwork charmeur et de gout, le disque démarre donc avec Rise With Me, un prélude brumeux dans lequel Maria nous annonce dans avec un chant entre le soupir sensuel et le chant doucereux : « Just say tonight / You’ll die here with me ». On peut remarquer par la suite les nombreuses influences industrielles et électro précitées sur de nombreuses pistes, dont la chanson-titre. Cette chanson comporte également des couplets parlés, à la limite du rap, par Brink, ce qui crée une sensation et une ambiance différente à d'habitude ; les cris et le chant que le groupe emploie couramment diffèrent ici. La variété du chant qu'elle utilise s’élargit et permet ainsi une plus grande diversité vocale. Cette polyvalence est démontrée grâce au contraste vocal qui ne peut pas être plus important ici ; au début, elle ressemble à une jeune fille ingénue sans défense, mais une fois que nous arrivons au refrain, alors l'enfer se déchaîne, sa voix hésitante va soudainement se transformer en un cri terrible et elle va hurler comme une hystérique durant tout le refrain. Ce morceau a aussi une atmosphère sinistre, amplifié par le jeu électronique qui est traité de manière a obtenir un son assez gras. Il n'est pas étonnant que cette chanson ait été choisie comme premier single, car elle est de loin la plus forte piste de musique sur l‘album. Elle est agressive, pugnace et effrayante mais aussi très accrocheuse. D'autres chansons ont une approche assez similaire telle que You’re Gonna Listen, Graver et Burn. Ces trois-là sont à l’image de la chanson-titre, très rentre-dedans, remplies de fureur et de haine.

L‘album est aussi garni de parties plus tendres, plus douces agréablement contrastantes avec la violence des pistes précédemment citées. Des chansons comme Adrenalize et Whore sont tout aussi accrocheuses, mais cette fois-ci, parce qu’il y a une utilisation bien plus importante du chant clair. Elles apparaissent alors comme très polies sans aucune once d'animosité. Les instrumentaux et les voix brutales qui se servaient toujours de synonyme à In This Moment sont soudainement loin. Sur ces chansons tout est facilement prévisible et lisse. Adrenalize est une excellente chanson sur un mid-tempo avec un refrain terriblement accrocheur et possédant davantage d'éléments industriels que les autres pistes. Comanche, quant à elle, est un hymne intense qui plonge l’auditeur dans un cadre réel et entraînant. Les chansons comme celles-ci sont équilibrées sans être trop agressives ; elles peuvent être définies comme des pistes sympathiques pour la radio tout comme Whore et Scarlet. Cette dernière est d’ailleurs l'une de mes préférés, en raison de son intro acoustique intéressante, accompagnée d'un chant flamboyant et engagé de Maria qui mènera plus tard à une explosion de colère.

Enfin, la dernière piste est l’instant où l’album arrête d'être amusant, et devient faible en nous tirant vers un profond sommeil. 11:11 est une piste sans instrumentaux qui laisse place à un chant féminin enivrant soutenu par un chœur qui chante un quelconque chant religieux (peut-être du gospel) ; certes ça passe bien les deux premières minutes parce qu’on plane sur notre petit nuage bercé par la douce voix de Maria, mais cinq minutes c‘est bien trop long et on est à la limite de l'évanouissement par ennui.

Dans l'ensemble, ce nouvel opus devrait plaire aux fans, certes il a quelques modifications dans la forme, mais le son de base est toujours là. La ligne vocale est plus diversifié que jamais. Blood se définit comme un grand pas en avant dans l'évolution musicale et stylistique du groupe. En tant que chanteuse, Maria restera captivante du début à la fin et vous fera succomber avec ses mélodies sensuelles avant qu'elle ne vous fasse sursauter lorsqu’elle vous crachera son venin avec ses cries.

Bien que Maria attire la majeure partie de l'attention sur elle, le reste du groupe, même s’il est à mon avis beaucoup trop marginalisé, est tout aussi essentiel à la compostions de cet album de qualité. Le jeu de guitare restera solide tout au long, avec notamment un solo mémorable de Howorth sur You’re Gonna Listen. In This Moment est un groupe de polarisation et bien qu'il y ait un ou deux titres marginaux, les fans seront ravis de Blood qui fournira tous les éléments qu'ils sont venus attendre avec quelques nouveaux rebondissements. Le côté accessible du groupe continuera également d'attirer la radio et l'attention des amateurs de Rock.

2 Commentaires

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lolobirme - 15 Décembre 2012: Perso j'adore mais j'ai l'impression que l'album est très court...
 
Alyhanna - 18 Mars 2014: lolobirme : Dire qu'il est court peut être pas, mais c'est vrai qu'il n'est pas très long... Il dure environ 48 minutes, c'est déjà pas mal. Mais c'est sur que les 3 titres courts (Rise With me : 2', It Is Written : 0,30", et Aries : 0,41") créent une sorte de coupure et donnent l'impression d'un album plus court que d'ordinaire.
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