Considéré à tort comme un simple side project de Zbigniew Robert Promi?ski (
Inferno),
Azarath attirait surtout les curieux qui voulaient entendre jouer le célèbre batteur de
Behemoth ailleurs qu’auprès de
Nergal… Mais s’imposant au fil des sorties comme une valeur sûre du Death
Metal polonais,
Azarath n’a jamais déçu, allant même jusqu’à tutoyer la perfection avec
Diabolic Impious Evil.
Ayant d’abord collaboré avec
Pagan Records pour ses trois premiers albums,
Azarath avait signé chez
Agonia pour
Praise the Beast. C’est cette fois à
Witching Hour (
Non Opus Dei,
Trauma,
Lost Soul) un autre label polonais, auquel
Inferno et ses sbires ont décidé de faire confiance pour ce cinquième full lenght toujours placé sous le signe de
Satan :
Blasphemers' Maledictions (2011).
Le quatuor infernal rompt ici avec la tradition des pochettes noires et blanches, proposant cette fois une magnifique oeuvre de Zbigniew Bielak qui n’est autre qu’une interprétation diabolique de La Création d’Adam de Michel-Ange. Côté line-up il y a du changement autour de
Inferno et Bart (qui du coup reprend la basse en plus de la seconde guitare) : le guitariste Thrufel et le bassiste / chanteur Bruno s’en sont allé, remplacés par un seul homme, un vieux routard dénommé Necrosodom (ex
Thunderbolt,
Anima Damnata,…).
Les premières notes de Supreme
Witching Hour Of
Tiamat transpirent le style
Azarath par tous les pores avec le riffing aiguisé de la paire Bart / Necrosodom, ainsi que les rafales fabuleuses du « batteur pieuvre »
Inferno. Le principal changement se situe au niveau du chant, Necrosodom ayant un chant moins guttural que Bruno, mais un timbre plus agressif qui se rapproche de l’esprit Black
Metal. D’ailleurs musicalement aussi la facette Black est légèrement plus marquée, notamment sur un titre comme
Deathstorm Raid the
Earth. Dans tous les cas
Azarath n’a rien perdu de la verve de
Praise the Beast, délivrant un Crushing
Hammer of the
Antichrist impressionnant, avec riffs Thrash très agressifs, soli harmoniques, ainsi qu’une accélération démoniaque à 1 :48 sur laquelle
Inferno fait admirer sa vitesse incroyable à la double pédale.
L’enregistrement du fameux studio Hertz est tout simplement idéal, délivrant une puissance et une précision fort bien dosées et qui ne délaisse pas ce côté râpeux qui fait parfois défaut sur les productions contemporaines. Le violent Firebreath of
Blasphemy and
Scorn montre dans sa seconde partie la virtuosité des polonais dans l’exercice des soli, qui ne se contentent pas de déblatérer des notes à toute vitesse.
Pour ceux qui aiment les comparatifs musicaux et qui découvrent
Azarath, sachez qu’on se situe quelque part entre
Immolation pour la richesse des guitares et le côté sombre,
Behemoth pour le jeu de batterie dévastateur, et
Angel Corpse pour l’agressivité, The Abjection illustre parfaitement ces éléments avec un départ supersonique, des plans guitares belliqueux mais travaillés et une facette obscure omniprésente.
Azarath évite le piège d’un disque en pilotage automatique et se renouvelle juste ce qu’il faut pour maintenir la détermination des musiciens, en témoigne le rageur
Holy Possession, aux riffs insidieux qui martèlent l’esprit et illustrent à merveille le titre de la chanson. De plus
Witching Hour a mis les petits plats dans les grands avec un packaging très soigné, sous la forme d’un digibook luxueux avec photos et dessins collant à l’ambiance. Sachant que ce disque est disponible auprès de la maison mère pour moins de 9 €, plus personne n’a d’excuse (à la con) pour télécharger ce skeud.
Blasphemers' Maledictions propose un
Dark Death
Metal remarquable et racé, imposant Bart et ses acolytes comme les dignes représentants de la scène polonaise, celle ci s’impose une fois de plus comme la meilleure d’
Europe au détriment d’une Suède toujours aussi prolifique, mais infectée par de jeunes copieurs (Il paraît qu’il faut dire revival) de
Nihilist /
Entombed dont peu se révèlent intéressants au final.
Malgré un rythme régulier d’un album tous les deux ans,
Azarath maintient une qualité qui lui permet de regarder la concurrence de haut.
Praise the Beast, always.
BG
Aprés un Diabolic Impious Evil démoniaque et un Praise The Beast réussi, Azarath garde un niveau des plus impressionnant.
Merci BG pour cette chronique d'un album, des plus saisissants.
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