Blank Stares and Broken Words

Liste des groupes Metal Alternatif OncetheSun Blank Stares and Broken Words
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14/20
Nom du groupe OncetheSun
Nom de l'album Blank Stares and Broken Words
Type EP
Date de parution 01 Août 2008
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. 3000 Days 04:21
2. Abnaki 06:08
3. Scales & Mirrors 04:20
4. How Can I? 04:28
5. Rearview 05:22
Total playing time 24:39

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OncetheSun


Chronique @ ericb4

21 Décembre 2016

Ni meilleur ni pire que son prédécesseur, cet humble manifeste affiche son propre pedigree...

Porté par l'encourageant mais néanmoins discret « Shadows », premier album full length du groupe américain originaire de Milwaukee (dans le Wisconsin), ce dernier remet le couvert avec une plus modeste production à l'instar de ce « Blank Stares & Broken Words », EP auto-produit où s'enchaînent 5 titres sur les quelques 25 minutes que compte l'opus. Ayant troqué sa triple empreinte gothique, grunge et électro pour ne retenir désormais que les deux premières, le quintet étasunien, mené par la frontwoman et claviériste Anna Bohn, témoigne ainsi d'une autre orientation stylistique conférée à son propos, tout en continuant à évoluer en duo en voix mixtes, au demeurant parfaitement harmonisées.

Ce faisant, on ressent la pluralité des sources d'influence successivement parsemées, et parfois simultanément impliquées, sur la totalité du brûlot, allant de The Birthday Massacre à Live, en passant par Paramore ou encore The Flaw. Cette savante juxtaposition se double toutefois d'une patte personnelle, un poil orientalisante, sur l'ensemble du propos, lui conférant, de fait, toute sa substance et fondant son caractère propre. Cette humble offrande repose sur une convaincante qualité de production, à commencer par le mixage, équilibrant et combinant savamment lignes vocales et parties instrumentales, avec un souci du détail qu'on ne lui connaissait pas encore. De quoi nous pousser à entrer dans la petite goélette...

C'est sur des chapeau de roue que démarre le voyage, le combo ayant placé le plus virulent passage en tête de la setlist, qui sera le seul de cet acabit sur ce méfait et qui ne sera pas sans rappeler l'atmosphère du précédent album du collectif ricain. Ainsi, sous-tendu par d'inaltérables rampes au piano, l'entraînant et progressif « 3000 Days », titre gothique à la sauce grunge, à mi-chemin entre The Birthday Massacre (à l'époque de « Needles and Pins ») et Live (dans l'esprit de « Songs from Black Mountain »), assène ses riffs échevelés au fil des libertines et poignantes déambulations d'un duo en voix mixtes claires. Celles-ci, témoignant de contrastes (entre les célestes volutes de la sirène et les graveleuses attaques de son comparse), prennent véritablement leur essor sur un refrain propice au déclenchement d'un frénétique headbang. Bref, c'est sous les meilleurs auspices que commence notre périple...

Par ailleurs, tout en atténuant le rythme de ses frappes, la sarabande a veillé à varier ses ambiances, ses effets et sa manière de poser ses arpèges. Ce qui semble lui avoir particulièrement réussi, en témoignent tant la qualité des arrangements que des délicates variations dont le manifeste se pare.
D'une part, l'orientalisant et ample « Abnaki » dissémine sa lumière mordorée et son parfum enivrant sur un mid tempo à la fois lancinant et troublant. Plus près de Live que de The Flaw ou Paramore, cette plage typée grunge laisse s'écouler ses suaves séries de notes, lentement, posément, linéairement, avec quelques attaques de riffs en embuscade. On entre alors en contact avec un sulfureux et quasi hypnotique refrain entonné avec inspiration par l'osmotique couple oratoire. Et, au bout de quelques écoutes, la sauce finit par prendre... Dans cette mouvance, puissant, rageur, et quelque peu mélancolique, « Rearview » s'impose comme un sculptural et encenseur mid tempo grunge que n'aurait pas renié Live. Le couple occupe opportunément tous les espaces, conjointement à une instrumentation saillante où riffs corrosifs et rythmique enfiévrée ne rateront pas leur effet. Autrement dit, on entre dans la danse pour ne plus en ressortir, sinon avec l'indicible désir d'y revenir pour goûter à nouveau à cette exquise gourmandise. Indubitablement l'un des points forts de la rondelle.
Enfin, autre mid tempo, plutôt estampé metal gothique, « Scales & Mirrors » distille une ambiance mystérieuse à la croisée des chemins entre The Flaw et The Birthday Massacre. Exclusivement oralisé par la présence chatoyante de la déesse, étiré à l'envi sur une piste un poil chaotique mais jamais réellement déroutante, ce crayeux et dévorant passage reste calé sur une pâle ligne mélodique, ce qui, par rapport aux autres plages de la galette, en altère quelque peu son impact.

Nos compères ont également livré leurs mots bleus sur une plage intimiste, certes bien amenée, mais où la charge émotionnelle requise dans cet espace d'expression est trop faible pour nous happer. Ainsi, une ballade grunge un tantinet éthérée nous est dispensée à l'aune de « How Can I? ». Tenue par le duo en voix mixtes, posée sur une rythmique régulière et tamisée, il lui manquerait un je ne sais quoi qui l'empêche de nous retenir plus que de raison. De plus, les poussives impulsions de la belle tout comme le criant manque d'unité entre vocalistes font rapidement comprendre que moult subtilités inhérentes à cet exercice échappent, pour l'heure, à nos acolytes.

Si le groupe a diversifié ses atmosphères, affiné ses effets, soigné sa production, tout en ayant fait évoluer son style, il a toutefois conservé sa structure instrumentale et vocale originelle dont le déploiement en fonde sa singularité. Une manière habile de se renouveler en peu de temps (un an seulement suite à leur production antérieure), avec quelques prises de risques au passage, tout en faisant montre d'authenticité dans ses accords et ses plans mélodiques. Cependant, ces derniers pourront encore subir une refonte pour pouvoir impacter plus largement un auditoire friand de ce registre metal. Ni meilleur ni pire que son prédécesseur, il est simplement différent dans son concept, nous offrant quelques moments de pure jouissive auditive mêlés à d'autres moins immersifs. C'est dire qu'on en attendrait peut-être un peu plus encore, à l'aune d'un second album full length notamment...

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