8 Degrees Below

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe OncetheSun
Nom de l'album 8 Degrees Below
Type Album
Date de parution 20 Mai 2011
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. The Day You Said Goodbye 04:08
2. Divided By Frost 05:11
3. Inevitable 06:02
4. Kisses 03:09
5. Lights in the Darkness 04:41
6. Pulling Pins 04:23
7. Teach Me Not to Feel 05:08
8. Twist of Fate 04:57
Total playing time 37:39

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

OncetheSun


Chronique @ ericb4

22 Décembre 2016

A l'instar de cette offrande, on est entré dans une autre dimension...

Patience est mère de sûreté, dit-on. Et cette troisième offrande du combo américain originaire de Milwaukee (fondé il y a 7 ans), n'aura nullement démenti cet adage. C'est sur des bases assurées, à l'aune d'un encourageant « Shadows », suivi du modeste mais infiltrant EP « Blank Stars and Broken Words », que le groupe revient. Et ce, après plus de 3 ans d'absence au cours desquels le combo étasunien a pris le temps de sculpter pierre par pierre ses compositions et d'affiner le trait mélodique. Dès lors, on retrouve son style caractéristique aménageant une empreinte grunge à une patte gothique, parfois doom, mais avec un brin de maturité supplémentaire transpirant par tous les pores de ses arrangements et d'une production à la logistique encore un peu plus soignée aujourd'hui qu'hier. Ce faisant, les 8 pistes de cette rageuse et énigmatique livraison nous propulsent sur un soufflant parcours auditif de près de 38 minutes, sur lesquelles on sent poindre l'ombre commune de Live, The Birthday Massacre, Paramore et The Flaw, avec une touche personnelle eu égard aux originales harmoniques et aux éclectiques ambiances dont a témoigné l'inspirée sarabande menée tambour battant par la frontwoman Anna Bohn et son acolyte de "grunger".

Tout d'abord, c'est sans ménagement que le combo nous assène ses fulgurantes attaques percussives et rythmiques, eu égard à un sens mélodique plus aiguisé aujourd'hui qu'autrefois, et ce, de deux manières différentes. Il nous le prouve d'entrée de jeu à l'aune du puissant et rayonnant « The Day You Said Goodbye », piste introductive distillant ses riffs en tirs en rafale arc-boutés sur une rythmique plus resserrée qu'à l'accoutumée. A mi-chemin entre les frasques rock gothique psyché de Paramore (non sans rappeler l'univers de « Brand New Eyes ») et la luminescence des harmoniques calquées sur celles de The Flaw, à l'aune de leur album « All You Have », le duo mixte évolue avec célérité sur des charbons ardents et surtout sur une ligne mélodique aux accords bien pensés et, cette fois, bien plus impactante que naguère. Que ce soit sur un charismatique couplet ou sur un refrain immersif à souhait, on ne lâchera pas l'affaire d'un iota, avec un soupçon d'émotion en prime, ce qui manquait également à la palette artistique du collectif ricain.

Dans cette mouvance rythmique, le quintet nous octroie sa deuxième casquette stylistique. Ainsi, l'incisif, voire sanguin, « Divided By Frost** » renvoie à l'atmosphère grunge de Live, comme sur leur album « Songs from Black Mountain ». On est chahuté de toutes parts par un convoi instrumental, aux blasts bien trempés et aux riffs assassins, sur fond d'inaltérables arpèges au piano, qui semble ne jamais arrêter sa course folle et assailli par le couple de vocalistes qui, cette fois, prend véritablement l'ascendant, sans nous laisser le moindre répit. Toutefois, malgré le champ de turbulences traversé, on ne perd pas de vue le cheminement mélodique imprimé par nos acolytes, ce qui n'est pas le moindre de ses mérites. Moins solaire mais non sans quelques accords habiles, l'incandescent « Pulling Pins » se pose comme un cinglant morceau grunge, lui aussi dans la veine de Live, à l'époque de « Birds of Pray ». Des riffs massifs corroborent les fulgurantes attaques d'un insolent et et fulgurant corps oratoire pour une incursion en de volcaniques espaces d'expression.

Sur un tempo plus mesuré mais pas mou du genou pour un sou, nos compères ont conservé cette même logique de distribution des pistes, avec quelques belles surprises à la clé. D'une part, des effets de distorsion attirent irrémédiablement le tympan aux abords du plantureux mid tempo « Inevitable », titre corrosif où le timbre graveleux du grunger fait merveille, conférant au brûlot une atmosphère suintante, presque suffocante. Assisté par une déesse aux aériennes et sulfureuses impulsions, le duo nous immerge dans une goélette se plaisant à tanguer sur un océan qui peu ou prou se déchaîne, octroyant à la piste un caractère diluvien. Terrifiant et attrayant à la fois, on reste suspendu au mât de l'embarcation comme pour tenter de défier vaillamment les éléments. Autre mid tempo, mais dans une tout autre atmosphère et sur des joutes harmoniques aussi prégnantes qu'originales, « Kisses » est une plage gothique cadencée dans l'ombre de The Flaw, avec un zeste de One Without (évoquant alors l'atmosphère de « Thoughts of a Secluded Mind »), évoluant sur une sente mélodique catchy et des arrangements de bon aloi. A l'image d'un hit en puissance, cette piste à la fois mordante, avenante et conservant son lot de mystères, n'aura aucune difficulté à nous toucher, sans avoir à forcer le trait. Pas de doute, on a changé de registre... Enfin, soucieux d'harmoniser les tendances, le mid tempo « Twist of Fate » s'offre comme un rocailleux et envoûtant méfait mi-grunge mi-gothique. D'une mélodicité élaborée, répondant à un exigeant cahier des charges, ce diabolique et tumultueux passage servi avec les honneurs par un grunger au faîte de son art ne ratera pas non plus son effet.

Dernier point, et non des moindres, concerne les moments tamisés que le combo ricain a pris soin de nous concocter et qui, selon votre humble serviteur, seront susceptibles de s'inscrire durablement dans les mémoires de ceux qui auront plongé dans leurs entrelacs. Fondante power ballade aux relents pop-rock dans le sillage de The Birthday Massacre, « Lights in the Darkness », pour sa part, se cale sur un élégant piano/voix évoluant en osmose, au fil d'une sécurisante rythmique ascensionnelle et de riffs gras de plus en plus prégnants. Comment alors résister à la charge émotionnelle véhiculée par un couplet finement élaboré, délicatement restitué, et un refrain des plus radieux, qu'on entonnerait à tue-tête ? Un instant de félicité insoupçonné et ô combien addictif... Autre moment intimiste, « Teach Me Not to Feel », non sans renvoyer à Lacuna Coil, délivre une douce et captatrice lumière mélodique, une de plus à l'actif de la troupe. Et ce, parallèlement aux déambulations de la déesse qui, par ses angéliques et virevoltantes volutes, dans la lignée de Cristina Scabbia, fait mouche où qu'elle se meut. Rejointe par le grunger, formant alors une indéfectible unité, on ne pourra alors que malaisément se soustraire à la déferlante, notamment sous le joug d'un refrain propice à un headbang subreptice. On entre assurément dans une autre dimension...

C'est à une œuvre frondeuse, crayeuse, un tantinet romantique, techniquement efficiente et à la logistique aboutie à laquelle nous convient nos cinq belligérants. En cela, le combo ricain monte d'un cran le niveau de ses prérogatives, pouvant dès lors embrasser le cercle si convoité des valeurs montantes de son registre metal d'affiliation. Il semblerait que le temps a plaidé en sa faveur, n'ayant pas tari d'inspiration pour nous octroyer un album sculptural et authentique, magnétique et émouvant, sans fausses notes. Et cela, même si les sources d'influence transparaissent encore dans nombre de ses gammes et de ses arpèges et si l'on aurait souhaité prolonger le voyage avec deux ou trois titres supplémentaires en substance. Quoi qu'il en soit, les progrès réalisés sur les plans artistique et mélodique témoignent d'un potentiel avéré, le collectif ayant pris la mesure des enjeux et réagi opportunément pour se poser comme un sérieux challenger. Bref, une formation avec laquelle il faudra désormais compter...


0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire