Ce n'est pas avec une grande joie que je me lance dans cette chronique.
Replaçons les choses dans leur contexte :
Airbourne, groupe souvent décrié de par sa ressemblance avec AC/DC, mais groupe ayant dégagé une énergie ahurissante sur leurs deux premiers albums, avec une qualité de production et de composition rare, même si loin d'être les plus originaux. Mais bon, est-ce qu'on critique le manque d'originalité des bluesmen ressassant la même rengaine sur le même thème ? Ici comme quand on parle hard rock classique, l'interprétation est primordiale et fait, pour ainsi dire, presque toute la différence.
Et Dieu qu'ils interprètent bien.
En résumé, un hard rock déjà vu, qui reprend les thèmes basiques du hard (sexe drogue et rock n'roll), les enchaînements d'accords classiques, rien d'original, mais fait avec une telle énergie et une telle qualité qu'on ne pouvait y rester indifférent.
Pour cet album la première surprise a été de voir le nombre de chanson : 10 titres contre 13 pour le précédents opus, 13 en édition limitée contre 18 pour le précédent.
2 possibilités donc : gros travail de composition et de la production, ou manque d'inspiration. Probablement un peu des deux en fait.
Je ne ferait pas un track by track pour cet album, pour la bonne et simple raison que je peine à l'écouter en entier. On commence par une revisite du titre
Ready to Rock, de bonne facture, mais sur un album 10 titres, commencer par une reprise ça la fout plutôt mal. Néanmoins un titre efficace, mais qui nous met déjà la puce à l'oreille.
Puis s'ensuit Animalize, la première surprise est la voix de Joel, doublée, voire triplée. On ne s'y attend pas,
Airbourne nous ayant habitué à une grande dose de purisme, notamment dans les vocaux. Un mid tempo sympathique, mais qui ne dégage rien de particulier. Tout comme la majorité des titres de l'album.
Et on tient là le problème majeur : quid des envolées survoltées à la "stand up for rock n'roll", "born to kill", "it ain't over 'till it's over" ? L'album se développe sur un mid tempo quasi constant, rendant l'ensemble plat, sans relief.
Côté production, c'est impeccable... Pour un album de pop ! On a l'impression que tout est lissé, les refrains ne vous explosent pas à la figure comme à l'habitude, tout s'enchaîne à la manière d'une boîte automatique, on comprend à peine quand on change de vitesse, pas de crâne collé au fauteuil, loin de là.
On retiendra tout de même quelques bons titres : "Hungry" qui accélère un peu le rythme et tente un couplet typé heavy metal rafraîchissant. Le single "
Live It Up" est efficace et laissait présager un bel album.
Au final, un album bien trop homogène, puisque homogène du mauvais côté de la barrière. Un travail important a été fait du point de vue production, du point de vue des vocaux, et parfois même au niveau composition (le couplet heavy de "hungry", le pré refrain de "
Live It Up", le riff de "back in the game"), comme une volonté de détacher un peu l'album du "good old rock n'roll à la AC/DC". Après tant de critiques à ce propos, tant d'accusations de plagiat, on les comprend. Mais le problème c'est qu'ils n'excellent pas là dedans.
Le manque d'inspiration se ressent tant par la longueur de l'album que les enchaînements (des accords et des structures) qui restent les mêmes. On ressort de chaque chanson avec l'impression qu'ils l'ont déjà chanté dans un des deux premiers albums (mais en mieux).
Et où sont passés les titres débiles : "rattle your bones", "Blonde, Bad
And Beautiful", " Back on the Bottle", " My
Dynamite Will Blow You Sky High (
And Get Ya Moanin' After Midnight)", "Cheap Wine & Cheaper Women" ? Bon sang ça aussi ça faisait partie d'eux, le côté primaire, stupide mais drôle et efficace :
"I'm in a band who plays rock n'roll , we sing songs 'bout rock n'roll"
Tout est dit, à trop vouloir en faire,
Airbourne en a perdu le sens même de sa musique.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire