Les Américains ont du mouron à se faire, la scène metal extrême européenne regorgeant de plus en plus de nouveaux talents, dont énormément au Royaume-Uni. Et c'est avec ANNOTATIONS OF AN AUTOPSY (qu'on appellera AOAA) que l'on devra maintenant compter parmi les formations brutales “next generation”, groupe qui s'était déjà fait remarquer avec un ep plutôt original,
Welcome to Sludge City (sorti en 2007), avec un son plutôt crade mais compacte, des pig squeels impressionnants (contrastés par des coeurs hxc), des mosh dévastateurs et des parties death/grind ultra-violentes.
Avril 2008, sortie d'un premier album
Before the Throne of Infection, et malheureusement la claque ressentie sur l'ep ne donne pas ici la même impression. La prod et le mixage sont peut être impeccables mais le charme opère beaucoup moins.
Exit le contraste “gruik/chant hxc”(on en trouve par moment mais très peu comparé a l'ep) et les breakdowns bourrinos jouissifs, comme sur
Sludge city, réintégrée et remixée d'ailleurs pour l'occasion sur le nouvel opus. On se retrouve donc fasse à un banal album de brutal deathcore comme il en sort par dizaines en ce moment, de qualité correcte mais d'une banalité affligeante.
On se rappellera JOB FOR A COWBOY qui nous avait fait le même coup l'année dernière en nous sortant un album de pur death traditionnel après un Ep deathcore/grind des plus prometteurs. La déception ici est la même, avec un groupe qui ouvre de nouveaux horizons et qui décide de se ranger parmi les moutons et de faire du fric en rentrant dans le moule. Cela peut se comprendre, puisque la plupart de ceux qui commencent à gouter au succès en veulent plus et font confiance à leur label, souvent très influent et qui étouffe leur créativité, leur prépare la promo et leur déniche des tournées mondiales qui ne se refusent pas.
Alors certes AOAA peut faire de l'ombre à pas mal de formations américaines moyennes mais il n'en reste pas moins peu original, avec des riffs répétitifs et quelques soli death inutiles. Seuls les passages “gruikés” par le chanteur et la puissance du jeu du batteur rattrapent l'ensemble. Et une fois de plus on aura le droit à une intro et une interlude à la limite du post-rock, qui n'ont vraiment pas leur place ici et surtout qui n'apportent pas grand chose et ne relèvent pas le niveau de l'album. Je vous conseille fortement de vous jeter sur l'ep de l'année dernière qui, à coup sûr, vous mettra la patate, à condition bien entendu que vous aimiez le deathcore brutal, bien gras et à la sauce grindcore.
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