Beautiful Warrior

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Stream Of Passion
Nom de l'album Beautiful Warrior
Type EP
Date de parution 09 Septembre 2023
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 The Hunter
 04:54
2.
 Tonight
 04:29
3.
 Chasing a Ghost
 05:35
4.
 The End Is the Beginning
 04:56
5.
 The Promise
 04:48

Durée totale : 24:42

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Stream Of Passion


Chronique @ ericb4

18 Septembre 2023

Un retour en grâce mais à pas de loup du sextet néerlandais...

Il est des formations dont le parcours est loin de s'assimiler à un long fleuve tranquille, dont celui de ce sextet néerlandais sorti de terre voilà déjà 18 ans. Après nous avoir gratifiés de quatre albums studio (l'énigmatique et attachant « Embrace the Storm » en 2005, suivi de l'éruptif « The Flame Within » en 2009, auquel succéderont le subtil « Darker Days » en 2011 et le troublant « A War of Our Own » en 2014), de deux vidéos (« Live in the Real World » en 2006 et « Memento » en 2016) et d'une flopée de singles, nos acolytes, contre toute attente, convinrent d'une séparation, privant dès lors leurs fans d'un projet pourtant abouti sur les plans artistique et technique, voire susceptible de porter le groupe parmi les valeurs de référence de ce registre metal. D'aucuns furent alors loin de penser, à tort, les chances de résurrection dudit projet. Aussi, quelque six années plus tard, tel un Phoenix renaissant de ses cendres, voici le collectif batave à nouveau lancé sur les rails.

C'est néanmoins à pas de loup qu'il nous revient, avec guère plus de deux singles au compteur (« The Hunter » et « The End Is the Beginning »), réalisés quelques semaines précédant la sortie de son premier et inattendu EP « Beautiful Warrior ». Les cinq pistes que compte cette laconique offrande seraient-elles à considérer comme une œuvre à part entière dans la déjà opulente discographie du groupe ? Un trait d'union entre passé et présent, synonyme d'une reprise de contact avec son public ? Une surprenante mais nécessaire respiration dans le processus créatif de la formation ? Les quasi 25 minutes de l'opus ne constitueraient-elles pas un préalable à la réalisation d'un album full length ? Autant d'hypothèses nous interrogeant sur le bien-fondé de cet insoupçonné réinvestissement du combo dans les studios...

Dans ce dessein, aucun changement de line up n'est à déplorer depuis « A War of Our Own ». Aussi retrouvons-nous les chatoyantes inflexions de Marcela Bovio (Mayan, Dark Horse White Horse), le fin toucher de guitare d' Eric Hazebroek (Vetrar Draugurinn, Pilgrimage) et de Stephan Schultz, la basse vrombissante de Johan van Stratum (Vuur, Blind Guardian et Ayreon (live)...), la délicatesse des arpèges du claviériste Jeffrey Revet (guest chez Vivaldi Metal Project et Mystrez...) et les puissants coups de boutoir du batteur Martijn Peters (ex-Novact, guest chez Vivaldi Metal Project...). De cette indéfectible collaboration émane un propos metal mélodico-symphonique pétri d'élégance, un brin intimiste et teinté de reflets latinos, dans la droite lignée atmosphérique de ses deux plus proches aînés. Un méfait à la fois truculent, enjoué, enivrant et raffiné, auquel le violoniste Ben Mathot (Dis ; guest chez Epica, Xandria, Ayreon et le groupe lui-même) comme le violoncelliste Jurriaan Westerveld (guest chez Ayreon) ont apposé leurs coups d'archet. Excusez du peu !

Demeurée exigeante quant à la qualité de sa production d'ensemble, la troupe a à nouveau requis la patte experte de Joost van den Broek – claviériste aguerri (Star One, ex-After Forever, Mayan (live), guest chez Epica, Pyramaze, Powerwolf, Xandria...) et prolifique producteur/mixeur (Blind Guardian, Ayreon, Nemesea, Vuur, parmi tant d'autres)) –, tant sur les plans de l'écriture et de la production que du mixage de la galette. Eu égard au mastering, elle a pu compter sur l'expérience de l'ingénieur du son et propriétaire du Amsterdam Mastering, Darius van Helfteren (Within Temptation, Epica, The Gathering, Ex Libris, Autumn...) ; l'ingénierie générale, pour sa part, a été confiée à Jos Driessen, guitariste de feu Model 101 et ingénieur chez Powerwolf, Mayan, Epica, Xandria, Dark Horse White Horse. Quant aux arrangements instrumentaux, ils relèvent, là encore, du fin doigté d' Erik van Ittersum, claviériste chevronné (HDK, Kingfisher Sky, Trillium, ex-Phantom Elite...) et arrangeur de son état (Kingfisher Sky et Stream Of Passion). Une équipe de choc nous octroyant une qualité d'enregistrement bien difficile à prendre en défaut et un mix parfaitement ajusté entre lignes de chant et instrumentation. De quoi nous intimer de nous refamiliariser avec les vibes du sextet néerlandais...


Comme il nous y avait accoutumés, c'est d'un battement de cils que les pistes les plus éruptives concoctées par l'inspiré collectif aspireront le tympan du chaland. Ainsi, on ne mettra qu'une poignée de secondes pour se voir happé par le refrain catchy exhalant des entrailles de l'impulsif « The Hunter » ; non sans nous renvoyer aux seyants schèmes d'accords délivrés sur « Darker Days », son troisième album studio, et s'écoulant le long d'une rivière mélodique des plus enveloppantes, sur laquelle se greffent les cristallines et pénétrantes ondulations d'une interprète bien habitée, le ''tubesque'' ne saurait rater sa cible, celle de nos émotions les plus secrètement enfouies. Et ce n'est ni son break opportun sur fond de sensibles gammes au piano et relevé d'un fin toucher d'archet ni sa graduelle reprise sur un couplet finement ciselé qui nous débouteront davantage de ce hit en puissance, tant s'en faut. La magie n'opérera guère moins sous le joug des vibes enchanteresses émanant de l'émoustillant « Chasing a Ghost » ; se parant de sonorités latinas, recelant d'insoupçonnées variations rythmiques, mais aussi un bref mais grisant solo de guitare, sans oublier la magnétique empreinte vocale de la belle, ce chatoyant mid tempo ne se quittera qu'à regret.

Quand ils retiennent un tantinet les chevaux, nos acolytes trouvent à nouveau matière à nous assigner à résidence. Ce qu'atteste, en premier lieu, « Tonight », mid tempo aux riffs épais et infiltré de frappes lourdes et à la cadence mesurée ; une séquence rythmique aisément identifiable, le plaçant dans la droite lignée de son proche devancier, « A War of Our Own ». Aussi effeuille-t-on une plage révélant toute la finesse de composition du combo. Conjuguant habilement ses passages un brin éthérés et ceux, plus enjoués, délivrant par là même de grisantes harmonies pianistiques qu'accompagnent les célestes volutes de la diva mexicaine, le méfait ne lâchera pas sa proie d'un iota. Difficile également de se soustraire aux sémillants arpèges d'accords nourrissant « The End Is the Beginning ». A la lumière de ses arrangements instrumentaux et de la richesse de ses variations atmosphériques et rythmiques, cet hispanisant mid tempo nous faire renouer l'espace de ses cinq minutes avec les premières amours du combo, à l'époque de « The Flame Within ». Laissant parallèlement entrevoir tant le large spectre vocal que l'habileté de la princesse à faire danser ses notes en voix de tête, le sensuel effort se charge en émotion au fil de sa progression. Mais là n'est pas l'ultime argument de nos six belligérants pour tenter de nous rallier à leur cause...

Que l'amateur de moments intimistes se rassure, le combo ne l'aura pas laissé pour compte, lui réservant même ces poignants harmoniques dont il a le secret. S'il lui faut alors patienter jusqu'à l'outro pour se sustenter, l'attente du chaland sera toutefois récompensée par une véritable pièce d'orfèvre. Ainsi, « The Promise » se pose telle une ballade progressive pétrie d'élégance et greffée sur une mélodicité toute de fines nuances cousus, que magnifient les pénétrantes oscillations de la maîtresse de cérémonie. Au moment même où les sensibles gammes pianistiques des premières mesures en viennent à céder le pas à un prompt et réjouissant éveil du corps orchestral, la charge émotionnelle alors générée se fait des plus difficiles à endiguer.


Arrivé au terme d'une croisière aussi enivrante que chatoyante, on ressent l'irrésistible envie de remettre le couvert sitôt l'ultime mesure de la rondelle envolée. Ayant gagné en maturité compositionnelle et parolière ce qu'il n'a nullement perdu en qualité technique et de production, le projet, loin de se voir avorté, aurait les armes requises pour replacer le sextet néerlandais parmi les sérieux challengers de cet espace metal.

Avec tant de qualités, l'effort dispensé interroge toutefois sur les motivations de la troupe à revenir jouer les trouble-fêtes auprès de ses homologues, quelque six années suite à son split up ; avec pour seul étendard un frugal set de partitions, une première les concernant, n'est-ce-pas là une prise de risque en soi pour nos six compères ? Pour caresser l'espoir de s'imposer définitivement parmi les valeurs de référence, nos acolytes se devront de varier davantage leurs exercices de style qu'ils ne l'ont consenti : instrumentaux, fresques, alternances stylistiques et autres duos manquant à l'appel. Des carences qu'une identité artistique stable et la féconde inspiration mélodique de ses auteurs ont toutefois permis de compenser. Bref, un retour en grâce mais à pas de loup du sextet néerlandais...

0 Commentaire

2 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire