Officiant dans le genre "Heavy Symphonique" depuis 2005,
Stream Of Passion dispose déjà d’une certaine renommée auprès des adeptes du genre. Fondé par
Arjen Lucassen, celui-ci souhaitait, à la base, former un projet constitué de personnes pas ou peu connues (exception faite pour Marcela Bovio que Lucassen avait invitée sur l’album "The
Human Equation" de son side-project
Ayreon). Cependant, Lucassen se vit contraint d'abandonner
Stream Of Passion au début de l'année 2007 suite à des problèmes avec les services d'immigration britannique. Quelques années et albums plus tard, voici que
Stream Of Passion nous livre son nouveau bébé : "
A War of Our Own".
Stream Of Passion est donc constitué d'un éventail culturel relativement ouvert. En effet, la majorité des membres viennent des Pays-Bas mais Marcela Bovio, chanteuse lyrique de la formation, est mexicaine d'origine.
Ainsi, il n'est pas rare d'entendre dans cet album, comme dans les précédents d'ailleurs, plusieurs lignes de chant clamées en espagnol, voire même des morceaux complètement en espagnol comme "Delirio" ou "
Exile" (à ceci près qu'"
Exile" dispose d'un chorus chanté dans la langue de Shakespeare). Cette touche espagnole donne aux morceaux concernés une ambiance particulière, une sorte d'enchantement qui nous transporte et nous séduit instantanément.
Marcela dispose d'un très bel organe et s'en sert à merveille. La voix est claire, fluide et sans réelles fausses notes (on notera le ton un peu forcé sur "Autophobia" qui découle sur un petit éraillement de la voix lors du bridge). Un régal pour les oreilles.
Au niveau instrumental, le groupe nous démontre ici une parfaite maîtrise de leurs outils. Aucune fausse note à relever et des tas d'instruments viennent rejoindre la composition de base (piano, violons…). On regrettera toutefois une certaine absence de prise de risque. En effet, les riffs ne sont pas inoubliables et il n'y a pas de réels bridges instrumentaux comme il en figure souvent dans les groupes. Certes, la bande passe tantôt d'un rythme rapide et sauvage ("
Burning Star") à un rythme calme et mélancolique ("For You") et démontre donc une maîtrise de leurs instruments mais la prise de risque reste assez minime et on a presque envie de dire : "C'est tout ?". La chose qui nous fait réellement mémoriser un morceau est la voix et la prestance de Marcela. De plus, l'instrumentation souffre également d'une certaine faiblesse sonore. Il manque cette sensation d'écrasement, le "boum-boum" retentissant dans la cage thoracique engendré justement par la puissance des instruments.
Il est également à noter que certaines consonances utilisées par
Stream Of Passion ne sont pas sans nous faire penser, plus ou moins de loin, à
Lacuna Coil ou à
Evanescence.
Par exemple, "For You", ballade mélancolique de la galette, a des sonorités de "My
Immortal". L'intro de "The
Curse", avec ses riffs affirmés et accrocheurs, rappellent quelques notes entendues chez
Lacuna Coil. La présence de telles sonorités montre les influences diverses et variées dans lesquelles
Stream Of Passion puise afin de concocter des œuvres telle que "
A War of Our Own".
Sans être renversant, on passe un bon moment avec ce "
A War of Our Own". On prendra irrémédiablement plaisir à écouter Marcela nous narrer une histoire dans une langue espagnole impeccable et maîtrisée. Toutefois, on regretta sincèrement cette prise de risque quasi absente de la part des musiciens. Miser sur des sonorités et des rythmes déjà validés maintes et maintes fois est peut-être une solution sur le moment mais sur le long terme, le risque et l'innovation peuvent être les bienvenus.
Ceci étant dit, avec un peu de recul, il est vrai que 16/20 ne concorde pas trop avec ce que j'en dis. De ce fait, je vais peut-être revoir ma notation du coup.
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