En ce début d’année
2012 donc, les Californiens chrétiens de chez
Impending Doom reviennent pour un quatrième opus. Et
2012 est l'année du changement pour les Chrétiens de
Riverside ! Nouveau line-up, nouveau label et plein d'autres changements qui vont faire la différence... Ce nouvel album est donc composé sans Manny Contreras, parti rejoindre Greg Pewthers, un autre membre originel de la formation, faire des leurs chez les ex-
Oblige désormais nommés
The Devastated. On savait que Contreras était le principal compositeur d’
Impending Doom. Son départ en plein milieu de
There Will Be Violence n’avait pas terni la galette ; en sera-t-il de même ici ?
Hélas non, l'album intitulé
Baptized in Filth et produit par Andreas Magnusson (
The Black Dahlia Murder,
Haste The Day) n'a pas la trempe de ces prédécesseurs. Bourré d’effets redondants inutiles, de chansons peu novatrices et surtout peu efficaces, l'amertume est malheureusement au rendez-vous. Car si
There Will Be Violence ne surpassait pas son prédécesseur et oubliait le death metal sec pour du deathcore plus conventionnel, il avait le mérite de proposer ce que le groupe fait de mieux, conservant son identité tout en s’inspirant d’autres formations telles
Salt The Wound ou encore
As I Lay Dying.
Ici,
Impending Doom souhaite varier ses influences, son jeu, son style, évoluer en somme (un terme qui plait décidément beaucoup ces temps-ci). Leur premier single "Murderer" restait pourtant dans les clous : des riffs death/thrash dynamiques, des mélodies enivrantes, une batterie véloce et un chant comme d’habitude hargneux peuplent la chanson qui se finit sur un interminable beatdown à la fois glauque et puissant où le gueuleur Brook Reeves scande en boucle « I am a murderer, watch me clean ! ». S’en suivent deux autres morceaux du même gabarit, "
For the Wicked" et "Chaos:
Reborn", avec riffs deathcore et saccades agressives maintes fois employés (avec un gros côté
Carnifex, notamment sur le chant), double-pédale omniprésente, quelques ambiances apocalyptiques et breakdowns peu originaux.
Trois titres introductifs efficaces à défaut de révolutionner mais hélas uniques perles de ce nouveau disque, la suite étant bien décevante… En effet, dès la quatrième piste, le groupe montre ses limites… "
Deceiver" reste un titre sympathique, mais venant d’
Impending Doom, demeure également bien plat, sans saveur, à l’image du reste de la galette. Les morceaux s’enchaînent sans marquer, sans provoquer de réelle surprise et n’étonnera que les novices ou les néophytes du groupe. Si vous avez déjà écouté les deux précédents disques, vous ne pourrez que rester de marbre devant des morceaux comme "Falling Away" ou encore "
Baptized in Filth", moutures classiques de chez classiques aux riffs peu inspirés, comme si l’album avait quatre ans de retard.
Ainsi, on ne se contente que de quelques pistes, insuffisant pour apprécier pleinement un album dont le reste ne suit définitivement pas. Et s’ils ne stagnent pas vraiment comme sur le pourtant très bon
There Will Be Violence (sans vrai panache mais au sens du riffing évident), ils régressent ici en reculant artistiquement, proposant les mêmes types de compositions mais sans aucun – allez j’ose, quitte à me faire taper sur les doigts – talent. Exemple premier : l’interlude "
Absolute Horror", du même genre que "Revival: America", sauf que là où ce dernier était pesant, atmosphérique et entêtant, cette nouvelle courte transition s’avère, elle, ennuyeuse de bout en bout.
Autre exemple : le titre "
Angry Letters to
God", mélange de "Section 8" de
Whitechapel et de "Future
Breed Machine" de
Meshuggah, qui reste une bonne petite surprise malgré son opportunisme, revenant à la fin à du bon
Impending Doom comme on l’aime. Dommage que le groupe n’ai pas suivi ce type de composition en y rajoutant plus de personnalité bien entendu. Le groupe s’essaie même à une sorte d’expérimentation en invitant Ryan Clark de
Demon Hunter sur l’avant-dernière piste, le chanteur américain posant (beaucoup trop) en featuring son chant suave, ternissant de plus belle une chanson mélodique tout droit sortie d’un single rock MTV. Difficile à écouter et sans avoir concrètement de place dans l’album, "My Light Unseen" est sans conteste plus une maladresse qu’une erreur pour
Impending Doom, se fourvoyant au final complètement, à l’image de
Baptized in Filth.
Le groupe souhaite évoluer, changer quelque peu d’horizons sans tourner en rond ? Si c’est le cas, c’est franchement loupé. Dans un autre cas, quel qu’il soit, ça l’est également. Si vous êtes fans du groupe, vous allez vous retrouver devant ce constat désarmant :
Impending Doom n’a plus d’inspiration… Puisant laborieusement dans ses ressources (et celles des autres), le groupe délivre un album certes garni de titres « sympas » en soi mais aussi terriblement creux, sans rien derrière, sans réelle atmosphère comme c’était le cas auparavant. D’un death metal morbide et terrassant,
Impending Doom plonge au contraire dans un deathcore superficiel et entendu des centaines de fois. Dépassés par leur temps, en panne d’inspiration sans l’aide de Manny Contreras ou tout simplement flemmards ? Dans tous les cas,
Baptized in Filth est une réelle et franche déception à laquelle on ne s’y attendait pas. Aussitôt écouté, aussitôt oublié.
16/20.
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