Le monde du métal est vaste. Vaste jusqu'à aller créer plusieurs styles dérivés des premiers genres, et vaste jusqu'à s'étendre dans le monde entier, et même dans certaines îles, des îles mystérieuses, qui font rarement parler d'elles, d'autres cachant des magnifiques monuments naturels, comme des volcans, des lacs, et autres. Des îles qui ne sont pas forcément habitées par des dizaines de millions de personnes, mais cachant tout de même des jeunes talents à leur enceinte. Vaste au point d'aller se propager jusque dans les profondeurs de l'Islande, pays considéré comme scandinave, malgré son éloignement géographique.
Skálmöld, jeune formation islandaise, formée il y a tout au plus 2 ans et demi à Reykjavik, est la preuve que l'Islande cache ici une de ses nouvelles armes pour faire parler d'elle dans le monde du métal. En effet, Skálmöld cache un réel talent, puisque le groupe pratique un folk métal très intense, et très soigné, tout en faisant voyager l'auditeur dans leur monde viking et médiéval.
Après deux ans de formation, plus quelques temps pour composer, et enregistrer leur premier album, la première oeuvre de Skálmöld était prête. Celle-ci prit alors le nom de
Baldur (Egalement le prénom d'un des guitaristes du groupe,
Baldur Ragnarsson), et fut alors signée par le petit label danois Tutl. D'un point de vue visuel,
Baldur est déjà un aperçu de l'état d'âme des Islandais, mettant bien en évidence un véritable guerrier en furie tenant une hache en plein milieu de ce fond bleu, prouvant déjà l'univers viking dont ce groupe nous fera part durant cet album.
Et la musique de ce nouveau combo n'en prouvera pas moins, loin de là. En effet, Skálmöld a une capacité énorme à nous plonger dans leur univers médiéval exploité d'une manière exemplaire. On retrouvera l'âme de certains grands groupes dans la musique de cette formation, mais Skálmöld parvient tout de même à se démarquer et à prouver également que ses membres ont du talent. Une chose est directement frappante dans cet album, au niveau des voix.
Nous retrouverons toujours le guitariste Björgvin Sigurðsson au chant principal, mais très souvent celui-ci sera accompagné de plusieurs voix différentes, dont quelques cris (« Valholl », par exemple), ou chant très hargneux, assurés par
Baldur Ragnarsson. Ce dernier s'occupera également de quelques choeurs simples aux côtés du claveriste Gunnar Ben ainsi que du bassiste Snæbjörn Ragnarsson, et plus rarement le guitariste leader Þráinn Árni Baldvinsson et même très discrètement le batteur Jón Geir Jóhannsson, n'apparaissant cependant qu'une ou deux fois durant la totalité de l'album. Skálmöld, c'est donc une variation gigantesque pour le chant, donnant quelques ambiances différentes à chaque morceau, et une participation de tous les membres.
Ensuite, la grande majorité de cet album est plutôt originale, dont l'intro « Heima », composée uniquement de chant, de tous âges, et de tous types : une voix d'homme, d'autrs choeurs de guerriers, d'autres voix d'enfants accompagnant le vieil homme dirigeant le tout... L'interlude « Draumur » sera cependant assez étrange. Une voix paisible de nouveau-né passant doucement de la paix à l'horreur, tout comme la musique, qui passera de la tranquillité à l'inquiétude totale, dérivant alors au morceau phare de cet album, « Kvadning », réunissant toutes les ambiances de l'album. On passera facilement des solos de guitare effrénés à un couplet, facilement d'un couplet à une sérénade de choeurs plutôt joyeux.
Joyeuseté comme mélancolie règneront dans cet album, et on aura droit à tout, sans exception. Musique dominée par les choeurs (« Valholl », par moments « Upprisa »), par des solos de guitare (« Kvadning », comme cité plus haut), ou encore par des moments plus percutants et directs (« Daudi » ou encore « För »), Skálmöld ne nous privera en aucun cas d'une imagination débordante et d'ambiances de toutes sortes. Aventure, barbarie, repos, guerre, mélancolie, joyeuseté, tout y est.
Skálmöld délivre donc son premier projet studio, et celui-ci sera alors d'une très bonne qualité, dans sa grande globalité. Les membres sont jeunes, en forme, et ne manquent pas de talent pour prouver qu'ils peuvent eux aussi attirer de nombreuses personnes pour écouter leur musique. Une première épopée qui se résume à des hauts, des bas, mais une musique de toute façon extrêmement réussie, et collant à merveille à l'état d'esprit dont le groupe nous fait part. Si le groupe est à l'avenir toujours aussi convaincant, celui-ci sera alors certainement propulsé parmi les très grands du folk métal.
Baldur est déjà un premier pas, mais un authentique, et un très grand.
J'ai vu (découvert) Skálmöld cette année au Wacken, ils valent le détour...
Comme tu le soulignes si bien, l’Islande est un petit pays, à croire que cet isolement (tout relatif) a permis au groupe de trouver leur propre route, sans trop forte influence. En tous les cas, c'est frais, racé, poétique et mieux encore on en prend plein la tronche. Cette oeuvre est un grand bol d'air frais venant du Nord en quelque sorte. Super groupe dans le style Vikink/Folk.
Merci pour ta chronique.
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