Troisième opus des Californiens d’
All Shall Perish sorti tout juste deux ans après leur très remarqué
The Price of Existence qui les poussait à la reconnaissance mondiale, le nouveau bébé nommé
Awaken the Dreamers marque un nouveau tournant pour le groupe. En effet, loin de la brutalité sans concession de leur premier album, le groupe continue d’explorer la mélodie abordée dans le précédent disque, la poussant plus loin tout en ne négligeant pas la technicité toujours aussi avancée et une certaine violence cependant ici bien atténuée.
Rien ne laissait supposer que le groupe allait autant changer de direction… Même line-up, même producteur (Zack Ohren, fidèle au poste depuis
Hate.Malice.Revenge), même label : on ne change pas une équipe qui gagne. Et pourtant, ce troisième effort nous emmène dans un autre univers, moins brutal, moins glauque, au contraire plus mélodique, plus maitrisé mais également moins étiqueté, la formation optant pour une multitude d’influences qui nous font oublier que le groupe officie en premier lieu dans du deathcore virulent.
Les parties résolument hardcore sont ici mises de côté, au même titre que les beatdowns mémoriaux et les chœurs, bien présents dans les disques précédents. Pareillement pour le chant de Eddie Hernada, celui-ci délaissant clairement ses monstrueux pig squeals pour se concentrer sur son doublet grave-suraigu désarmant. De plus, la production lui accorde moins d’effets grandiloquents pour un chant moins surfait, malgré le charme que cela donnait sur
The Price of Existence.
Et si cet album regorge de morceaux monstrueusement fascinants de violence comme les excellents "When
Life Meant
More... ", "Gagged, Bound, Shelved and
Forgotten" ou tout simplement "Stabbing to
Purge Dissimulation", titre All Shall Perishien par excellence, la galette est nettement plus mélodique que prévue. En effet, agrémentée de quatre interludes (dont trois entièrement instrumentaux),
Awaken the Dreamers déroute, interroge et peut autant passionner qu’aisément déplaire.
Car si "The Ones We
Left Behind" est une courte suite quasi-logique du titre précédent, amorçant agréablement bien le suivant, les autres s’avèrent finalement quelque peu de trop, en particulier "From So
Far Away" et "
Misery’s Introduction", originalement placés en diptyque côte à côte en fin d’album avant l’ultime piste. Ce diptyque instrumental aurait selon moi du s’en tenir à "
Misery’s Introduction" qui précède à merveille le morceau final, qui est quant à lui de toute beauté, terminant efficacement l’album grâce à son rythme posé, diablement atmosphérique et apaisant.
Malgré sa beauté évidente (quels sweeps terrassants !), "From So
Far Away" est donc sans aucun doute le titre résolument de trop dans l’album, le groupe n’ayant pas eu le courage soit de le supprimer soit de le remplacer. Dommage. De plus, le morceau acoustique "Memories of a
Glass Sanctuary" presque situé en plein milieu de la galette aurait aussi nettement bénéficié d’un meilleur endroit, en intro première par exemple. Le titre, magnifique et original pour le groupe, n’a cependant pas vraiment sa place entre deux pistes terriblement violentes. Ainsi, une meilleure juxtaposition des pistes aurait moins alourdi l’écoute et aurait pu proposer une progression plus agréable. Ceci dit, l’écoute n’est pas non plus déplaisante et reste tout de même plaisante, bien entendu.
Au final, dire que ce troisième album est le moins réussi d’
All Shall Perish serait réducteur, le disque possédant autant de qualités que les précédents mais n’est pas aussi rentre-dedans et pousse au contraire le côté mélodique jusque dans ses retranchements, proposant ainsi un album plus posé et moins typé ‘deathcore’. Conservant néanmoins toute sa puissance,
Awaken the Dreamers risque d’en dérouter quelques-uns sans toutefois déplaire son auditeur. A la fois technique et plus aérien, cet album demeure autant à part que bien ancré dans la discographie du groupe, dévoilant par conséquent une nouvelle facette de cette formation finalement plein de (bonnes) surprises.
Mon coup de cœur de la rentré à n'en pas douter!!
Ce disque est vraiment excellent! dejà que j'avais très apprécier le précédant mais là je suis sur le cul.
Les solis du guitariste et la voix du chanteur me font encore trembler. Aucun morceaux n'est à jeter. Alors certes les fans des précédants albums ressentiront une différence mais une différence positive! Ce groupe ricain est en train de mettre la barre très haut!J'ai peur que le prochain ne soit pas à la hauteur =/
Merci pour la chro =)
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