Après trois longues années d’absence, revoici les
All Shall Perish pour un quatrième méfait bien attendu. On avait pris une sacré claque avec leur premier album, moins apprécié la totalité du deuxième (notamment à cause d’interludes chiantes) et leur dernier opus en date avait reçu des retours mitigés, le groupe étant plus technique mais moins brutal et plus mélodique. Alors, ce nouvel album : retour aux sources ou évolution ? La seconde option ; sans aucun doute. Le groupe ayant connu quelques changements de line-up ces trois dernières années, il était évident que ces changements allaient se répercuter sur la composition de
This Is Where It Ends.
Le batteur Mikhail Kuznetsov laisse donc sa place à Adam
Pierce, issu du groupe de metalcore
Sea Of Treachery, tandis que Chris Storey est remplacé par
Jason Richardson (qui ne fera pas long feu) puis par Francesco Artusato de
Hiss Of Atrocities. Fin prêts depuis 2010, la formation américaine se met donc au travail et, avec la venue de ces nouveaux musiciens très mélodiques, vont composer leur quatrième album et l’enregistrer encore une fois aux
Castle Ultimate Studios avec Zack Ohren… Pour la pochette, ils font appel à un spécialiste des covers du genre à savoir Brent Elliott White, déjà auteur des dernières pochettes de
Whitechapel,
Carnifex ou encore
Job For A Cowboy. Personnellement, je n’adhère pas vraiment aux couleurs ni à la disposition des personnages. Mais qu’importe, l’habit ne fait pas le moine…
Musicalement, ça dépote sévèrement dès le premier titre, "
Divine Illusion", cent fois écouté sur la toile. Quelle claque ! C’est rapide, c’est brutal, c’est technique, c’est lourd… Le nouveau
All Shall Perish serait-il entièrement de cette trempe ? Hélas non. Là où on aurait pu s’attendre à du gros death moderne qui tâche à l’instar de
Whitechapel, les Californiens vont au contraire se tourner vers un côté plus mélodique encore, n’oubliant certes pas leur brutalité et leurs beatdowns fracassants mais n’iront pas jusqu’au bout, préférant accentuer ce petit côté metalcore ici bien prononcé.
Oui oui, j’ai bien dit metalcore et non deathcore (seul
Hate.Malice.Revenge peut se tarir de posséder ce rare terme) et de nombreux titres peuvent en témoigner. Des titres comme les monstrueux "There Is
Nothing Left" et "The
Past Will Haunt Us
Both" avec leur refrain calibanien à chialer, "Embrace the
Curse" et son breakdown destructeur ou encore "Royalty into
Exile", mélange de pur
ASP et d’
August Burns Red. Les sauts de cordes aigus typiques au style, agrémentés de fameux taquets de batterie et de refrains mélodiques nous rappellent immédiatement les meilleurs passages de metalcore sortis ces dernières années.
Rassurez-vous,
This Is Where It Ends possède aussi de petites nouveautés comme ces toutes nouvelles sonorités death metal bien nerveuses, ultra-rapides et glauquissimes comme dans "
Divine Illusion". Nous avons donc aussi "The Death Plague" aux sonorités similaires (avec la présence d’Alex Erian de feu-
Despised Icon, dont le timbre est immédiatement reconnaissable), le terriblement bourrin/malsain "Spineless" ainsi que le génial "My
Retaliation" ou encore "
Rebirth", l’un des titres les plus brutaux composés par
ASP (par ailleurs bien influencé par leurs comparses de
Job For A Cowboy).
Ainsi, ce quatrième opus s’avère excellent mais aussi assez inégal, se partageant donc en deux parties bien distinctes, que ce soit à travers les morceaux ou les riffs que ceux-ci incluent parfois. D’un côté, une évolution vers un death résolument fracassant, plus ou moins technique et rafraichissant pour le groupe, de l’autre la stagnation d’un metalcore virulent déjà abordé des centaines de fois, ici très sympathique mais en soit peu novateur. La pilule passe cependant très bien mais n’empêche pas les regrets, ceux que le groupe aurait pu se concentrer sur quelque chose de bien neuf et de bien surprenant.
Alors, après les évolutions de certains, les déceptions d’autres et les splits par dizaines d’autres encore (R.I.P.
Despised Icon), le deathcore est-il mort ?
Pas vraiment, juste un poil différent, en témoigne ce nouveau
All Shall Perish aussi monstrueux que ses prédécesseurs, toujours aussi efficace et c’est finalement le plus important. La prise de risque est donc ici minime et certains pourront soit bouder soit adhérer (comme d’habitude). Leur cinquième galette emboitera peut-être, elle aussi, le pas vers une évolution fantastique…
N'étant pas fan de Deathcore en général, je dois admettre que cet album plutôt mélodique est bien réussi dans son ensemble malgrés quelques titres peu démonstratifs.
Un petit 14 pour moi!
Très bonne chronique au fait! :)
je ne vois vraiment pas ou est le chant clair dans cet album!! il doit bien y avoir un tout petit passage mais c'est tout.
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