Réputée pour ses nombreuses formations de death extrême depuis l’essor de
Deeds Of Flesh, la Californie ne cesse de surprendre, présentant cette fois le redoutable
Brain Drill, fondé en été 2005 par son leader Dylan Ruskin. Le guitariste s’adjoint très vite des services de l'excellent batteur Marco Pitruzzella et du growleur Steve Rathjen, puis enregistre dans la foulée le EP
The Parasites, rapidement remarqué par Alex Webster en personne.
Complétant le line up avec Jeff Hugell, un as de la basse à 7 cordes (fort utiles en sweeping), le groupe aligne ainsi les concerts nord américains et, grâce à l’appui de Webster, décroche directement un précieux contrat chez
Metal Blade. Ainsi, deux ans seulement après sa formation,
Brain Drill enregistre déjà son premier album aux
Castle Ultimate Studios, sous la houlette de Zack Ohren (
Odious Mortem). Répondant à la douce appellation d’
Apocalyptic Feasting, le disque sort en ce début d’année 2008, muni d’une illustration sans équivoque du maître actuel Par Olofsson (
Disavowed,
Psycroptic).
Reprenant la brutalité dévastatrice d’
Origin et le côté gore de
Cannibal Corpse,
Brain Drill balance un death d’une sauvagerie à toute épreuve, renforcée par les vocaux de Rathjen, rageurs ou gutturaux, développant une vision très personnelle de l’apocalypse. Mais, au delà de son concept pourtant conventionnel, le quatuor possède une technique époustouflante, multipliant les plans impossibles avec une aisance désarmante.
Pitruzzella martèle en effet ses fûts avec une précision de métronome, soutenant les lignes de basse complexes de Hugell et les riffs torturés de Ruskin, qui affolent alors littéralement l’auditeur par la maîtrise de leurs instruments à cordes, notamment en sweeping. Le duo déborde ainsi fréquemment dans les aiguës, à la limite des soli, assenant des riffs d’une brutalité dissonante quasiment inédite, loin, décidément très loin des riffs monolithiques du death old school de Grave ou
Bolt Thrower.
Bénéficiant en outre d’un son à la puissance et à la clarté irréprochables,
Apocalyptic Feasting impressionne, à l'image du cataclysmique Parasites ou du terrible Bury The Living, bien que son extrême brutalité lui confère parallèlement une certaine linéarité. Repoussant encore les limites techniques du deathmetal de quelques crans,
Brain Drill donne ainsi une sacré leçon durant 35 minutes, se coinçant en revanche dans un concept entre
Origin et
Cannibal Corpse trop marqué. Toutefois, l’incroyable potentiel du groupe lui autorise une marge de progression encore considérable, lui permettant de passer sans l’ombre d’un doute d’un premier effort remarquable à une excellence certaine.
Fabien.
p.s. quelqu'un devrait faire une chronique de l'ep viraema (je n'ai pas encore la connaissance et la subjectivité de la faire)
J'avoue que cette phrase me fait baver. Tu fais un excellent travail Fabien!
Comment ne pas résister à acheter l'album avec une chronique pareil!
Il n'y a cas regarder ses videos sur youtube pour se rendre compte qu'il a quelques petites faiblesses: il perd en vitesse et en volume à certains moments m'enfin bon, pour un batteur de brutal-Tech Death c'est clair que c'est un bon, sa rapidité est impressionante.
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