La sortie du terrible
Quantum Catastrophe en 2010, album à la brutalité apocalyptique, est ensuite suivi d’une longue période de silence de la part du leader Dylan Ruskin. Il faut en effet attendre cinq années pour que le guitariste (et bassiste pour l’occasion) remonte un nouveau line-up, en s’épaulant du batteur Alex Bent et du growler Travis Morgan. Sans l’appui du label Metalblade (qui avait signé le groupe sur les recommandations d’Alex Webster),
Brain Drill retrouve pour la 4ème fois l’ingénieur Zack Ohren, pour la capture impeccable de huit morceaux flambant neufs. Entièrement autoproduit, le bien nommé
Boundless Obscenity parait en juillet 2016. Son édition CD très limitée est épuisée en 15 jours sur le Bandcamp du groupe, tandis que quelques exemplaires se dégotent actuellement et exclusivement chez le label japonais
Amputated Vein Records (avis aux amateurs).
A l’image de l’illustration sans équivoque de l’album et du sample d’introduction (Frankenhood),
Brain Drill sort ses meilleurs forets pour percer les cranes les plus endurcis, dotant chaque morceau de riffs rapides et percutants, pour citer l’entrainant Binary
Fate en ouverture. Si la violence débridée et l’apparente déconstruction de
Quantum Catastrophe avait rebuté certains deathsters, le trio californien axe davantage
Boundless Obscenity sur l’impact frontal. Le jeu de Ruskin ne perd ni en vitesse ni en technicité, mais gagne au contraire en lisibilité, tout en restant toujours aussi caractéristique et reconnaissable entre mille, un atout de choix dans un style brutaldeath où se démarquer constitue une vraie gageure.
Si les fans de rythmes véloces vont être servis,
Brain Drill aère aussi idéalement ses compositions aux moments opportuns, au détour d'un break fracassant, le temps d’une salve de riffs tout en lourdeur (Departed in
Decay), ou bien à l'aide d'un clavier discret qui apporte une vraie amplitude aux deux morceaux finaux (Cerebral Degeneration & Infinite Oblivion). Enfin, la superposition adroite des guitares de Ruskin et ses soli désarmants couronnent royalement le tout, offrant plusieurs niveaux de lecture tout en conservant une ligne directrice limpide.
La puissance illimitée de son prédécesseur en moins, l’addictif
Boundless Obscenity s’illustre par une fluidité remarquable et une interprétation d’une efficacité redoutable. A une telle vitesse de jeu, l’aisance de Ruskin impressionne une fois encore, notre guitariste se payant en plus le luxe d’être sacrément technique sans être démonstratif. A l’instar d’
Amon ou
Posthumous Blasphemer, c’est à se demander pourquoi
Brain Drill n’évolue pas cette fois aux côtés d’un label à la hauteur de son talent et de sa singularité.
FABIEN.
Merci pour le papier Fab, car il donne vraiment envie de résister à cette perceuse si puissante selon tes dires. ;-)
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