A Whole New Land

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16/20
Nom du groupe Metalwings
Nom de l'album A Whole New Land
Type Album
Date de parution 11 Juin 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1.
 A Whole New Land
Ecouter08:24
2.
 Monster in the Mirror
Ecouter05:56
3.
 Like a Willow without Tears
Ecouter05:39
4.
 I See Your Power
Ecouter07:02
5.
 Silence
Ecouter07:09
6.
 Still Believe in Us
Ecouter04:27
7.
 Killer of the Angel's Love
Ecouter07:57
8.
 Wonders of Life
Ecouter06:54
9.
 Passengers Between the Rails of Life
Ecouter07:04
10.
 Second Chance
Ecouter04:53
11.
 Milo Moe Libe
Ecouter04:09

Durée totale : 01:09:34

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Metalwings



Chronique @ ericb4

27 Juin 2021

Second coup de maître insufflé par le quintet bulgare...

Que de chemin parcouru par le combo bulgare depuis sa création, en 2010, sous l'impulsion de la talentueuse soprano, émérite violoniste et claviériste Stela Atanasova ! Après ses trois premiers singles (« Realm of Dreams », « Second Chance » et surtout « Crying of the Sun », en 2015), suivis un an plus tard d'un prometteur EP, « Fallen Angel in the Hell », préalable à de multiples et remarquables prestations scéniques entre 2015 et 2018, le combo réalisera son initial album full length, « For All Beyond », son premier masterpiece. Occasion lui sera alors donnée de participer à l' European Tour, en mars 2019, au même titre qu' Imperial Age, essaimant ainsi ses concerts en Autriche et en Roumanie. Une intense activité live à laquelle succédera une période de latence de près de trois ans avant de voir le quintet sofiote à nouveau sur les rails. L'ingénieuse araignée patiemment tisse sa toile...

L'opiniâtre et exigeant collectif est-européen se consacrera deux années durant à la création de son second album studio, « A Whole New Land ». Aussi, n'achèvera-t-il ses enregistrements qu'en octobre 2020, soit, à cheval entre les singles « Still Believe in Us » et « Monster in the Mirror », ; deux des onze inédites pistes égrainées sur les quelque 69 minutes du ruban auditif de cette fraîche auto-production. Il s'agit-là d'un concept album entièrement composé et écrit par Stela, cette dernière y ayant également dispensé de somptueux arrangements relatifs aux choeurs et aux orchestrations. A nouveau, la production d'ensemble s'avère d'excellente facture, à commencer par un mixage parfaitement équilibré réalisé aux Fascination Street Studios, en Suède, par un certain Jens Bogren (producteur suédois sollicité par Amon Amarth, Amorphis, Angra, Draconian, Eluveitie, Leprous, Opeth, Paradise Lost, parmi tant d'autres), assisté de Linus Corneliusson (requis par Fragment Soul, Amorphis, Fragment, Orion's Reign...).

A l'instar de son devancier, l'artwork et le design du présent effort sont l'oeuvre de Yasen Denev (Red Ring Entertainment licence) ; en témoignent tant la finesse de trait et ses teintes sobres à dominance bleu gris que son concept d'inspiration fantastique. L'artwork de la pochette nous renvoie dès lors à un monde idéalisé où prédateurs et proies vivraient en osmose, le loup côtoyant l'agneau au moment où une innocente fillette caresse son imposant voisin, le lion, du regard. Ce faisant, chaque plage nous conte précisément une nouvelle histoire de la vie d'une jeune fille en quête de ses racines, d'un paradis perdu empli de dignité, de beauté, de force et de paix. Un message fort cristallisé à la fois par une musique aux contrastes stylistiques et atmosphériques marqués – l'éloquence du classique lyrique venant en contre-point de l'échevelant heavy/power metal – et par des textes harmonisant esquisses tragédiennes et moments de profonde zénitude. La troupe bulgare aurait donc mis les petits plats dans les grands...

Conformément aux aspirations premières du groupe, on effeuille une œuvre rock'n'metal mélodico-symphonique gothique, aux relents heavy, folk et progressif, dans la lignée de Nightwish, Within Temptation, Lyriel, Stream Of Passion, Xandria, Magica et consorts. Album à la fois volontiers pulsionnel, parfois énigmatique, pétri d'élégance et à la coloration romanesque, dévoilant des lignes mélodiques aussi pénétrantes qu'épurées, une technicité instrumentale éprouvée mais nullement ostentatoire, pour lequel ont été sollicités, pour l'occasion, les talents de l'expérimenté growler bulgare Ivo Kalyonski (Here And Now, Historian...) et du joueur de kaval (flûte traditionnelle) Georgi Dobrev. Mais suivons plutôt Stela et ses actuels compagnons de route – Grigor Kostadinov aux guitares, Angel Kitanov aux claviers, Vlad Enev à la basse et Nikola Ivanov à la batterie – dans leurs pérégrinations, en quête de quelques terres d'abondance...

C'est pied au plancher que s'effectue pour partie notre périple, nos acolytes disséminant alors trois pépites dans leur sillage. Ainsi, mis en exergue par un duo mixte en voix de contrastes bien habité – les cristallines inflexions de la sirène répondant en écho aux growls ombrageux d' Ivo Kalyonski – c'est d'un battement de cils que le refrain catchy jaillissant des entrailles du pétillant et envoûtant single « Monster in the Mirror » happera l'aficionado de la première heure au moment où il interpellera un tympan non accoutumé aux codes propres du collectif bulgare. Tout aussi toniques et guère moins emphatiques, et dont les arpèges d'accords ne sont pas sans rappeler ceux du précédent manifeste, l'opératique et entraînant mid/up tempo syncopé « Wonders of Life » tout comme le solaire up tempo power symphonique « Passengers Between the Rails of Life » révèlent tous deux une mélodicité toute de fines nuances cousue sur laquelle se greffent les ensorcelantes impulsions d'une interprète que l'on croirait alors touchée par la grâce. Et la sauce prend sans tarder.

Lorsqu'elle en vient à desserrer la bride, la troupe nous convie là encore bien souvent à un enchanteur paysage de notes. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Like a Willow Without Tears », félin et ''xandrien'' mid/up tempo syncopé dévoilant un infiltrant cheminement d'harmoniques doublé de seyants arpèges au piano et octroyant d'insoupçonnées et galvanisantes montées en régime du corps orchestral ; mis en habits de lumière par les fluides volutes de la princesse, couplets finement esquissé et refrains immersifs à souhait glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. On ne saurait davantage éluder ni « I See Your Power » ni « Silence », soufflantes plages polyrythmiques aux riffs roulants qui, dans l'ombre de Magica, harmonisent toutes deux le Yin et le Yang. Recelant chacune de multiples breaks, au demeurant bien amenés, que relayent systématiquement de bondissantes reprises sur la crête d'un entêtant refrain mis en habits de lumière par les limpides patines de la déesse, on comprend que la magie opère une fois de plus.

Quand ils ralentissent d'un cran la cadence, nos compères nous adressent alors leurs mots les plus sensibles. Coutumier du fait, le combo nous immerge ainsi dans un univers ouaté propice au total enivrement de nos sens. Aussi, l'aficionado d'intimistes espaces ne pourra-t-il que malaisément se soustraire aux vibes enchanteresses exhalant de « Still Believe in Us », ballade a-rythmique d'une sensibilité à fleur de peau glissant le long d'une radieuse rivière mélodique. Sous-tendu par de délicates gammes au maître instrument à touches doublées d'un fin picking à la guitare acoustique et d'un violon mélancolique, et mis en habits de soie par les angéliques modulations de la princesse, l'instant privilégié ne se quittera qu'avec l'indicible espoir d'y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Dans cette énergie, c'est d'un battement de cils que l'émotion étreindra le chaland sous le joug d'hypnotiques séries d'accords inhérentes à « Second Chance » ; une ballade progressive, romantique jusqu'au bout des ongles, pourvue d'un flamboyant solo de guitare et encensée par les troublantes oscillations de la maîtresse de cérémonie, que n'aurait nullement reniée Magica. Difficile également de résister aux magnétiques et incessantes ondulations d'un énigmatique kaval sur la fondante ballade folk atmosphérique semblant tout droit venir du fond des âges, « Milo Moe Libe ». Mais nos acolytes n'auraient pas encore épuisé leurs cartouches...

Ce serait à l'aune de ses amples pièces en actes d'obédience metal symphonique progressif que le combo serait au faîte de son art. Ce qu'atteste, d'une part, le titre éponyme de l'opus, « A Whole New Land », une fresque épico-romanesque aux relents power symphonique déroulant ses 8:24 minutes d'un spectacle aux nombreux et opportuns coups de théâtre et forte en contrastes atmosphériques. Magnifiée par de grisantes sonorités balkaniques, sous-tendue par un étourdissant coup d'archet et portée par les magnétiques ondulations de la belle, cette ''nightwishienne'' offrande n'a pas tari d'armes pour asseoir sa défense. Et comment ne pas se sentir happé par les innombrables et poignants soubresauts du chevaleresque et ''imperien'' « Killer of the Angel's Love » ? Doté de riffs en tirs rafale adossés à une frondeuse rythmique, de sémillants changements de tonalité et d'un élargissement à l'envi de son spectre atmosphérique et vocal, n'ayant alors de cesse de multiplier ses péripéties, l'opératique et luxuriant méfait poussera irrémédiablement à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure du propos évanouie. Sans doute l'une des gemmes de l'opus.

A l'image du précédent opus, la troupe nous livre ici une œuvre à la fois sculpturale, racée et des plus émouvantes, fleurant bon la féconde inspiration compositionnelle de son auteure. Varié sur les plans atmosphérique et surtout rythmique, à l'instar de son aîné, le plantureux et rayonnant méfait l'est en revanche bien moins sur l'axe vocal, la belle monopolisant le micro sur la quasi totalité de la galette. Ayant su diversifier ses exercices de style tout en faisant montre d'une parfaite maîtrise technique et esthétique, et ouvrir plus largement encore le champ des possibles stylistiques, sans pour autant accuser l'once d'un bémol mélodique et/ou logistique susceptible d'altérer la portée d'un message musical désormais plus personnel, c'est dire que le créatif combo a dorénavant placé un peu plus haut encore la barre de ses exigences propres.

Onze ans après sa formation, à l'aune de son deuxième et galvanisant album studio, le groupe serait à même de confirmer sa position de valeur montante et en passe de défendre sérieusement ses chances face aux Beyond The Black, Elvellon, Walk In Darkness et autres jeunes loups aux dents longues de ce registre metal ; peut-être bien l'un de ses leaders de demain ! C'est du moins l'agréable sentiment qu'inspire à votre humble serviteur ce second coup de maître insufflé par le quintet bulgare...

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