Si pas mal de deathsters de la première époque ont éprouvé très tôt le besoin d’explorer des horizons nouveaux, ils sont aujourd’hui nombreux, au stade de la quarantaine, désireux de revivre les sensations deathmetal leur jeunes années. Cette année 2011 sur
Century Media avec le groupe
Vallenfyre, c’est ainsi au tour de Gregor Mackintosh de
Paradise Lost d’embrasser de nouveaux ses racines crust, doom et deathmetal, qui ont forgé un pan de sa personnalité, alors que cette page semblait définitivement tournée quelques mois après la sortie du fameux
Lost Paradise en 1990, l’un des premiers albums à mélanger habilement deathmetal et saveurs doom extrêmes.
Formation encore récente,
Vallenfyre est piloté de main de maitre par Gregor Mackintosh, s’étant parallèlement entouré d’acolytes ayant de la bouteille, comme Hamish Glencross des doomers de
My Dying Bride ou Scoot des crusties de
Doom, ces groupes ayant participé à l’essor de l’écurie Peaceville Records entre les années 80/90’s.
A Fragile King, premier album du quintet, c’est donc un old deathmetal puant la mort, transpirant le doom et parfois le crust par de nombreuses pores, bref le disque typique de la vieille école anglaise calées entre ces styles, nous renvoyant directement dans le vieux catalogue d’Hammy avec son ancien label.
Relié par cette même odeur de mort et cette ambiance funéraire, notamment à travers le growl de Gregor Mackintosh grave et sacrément profond,
A Fragile King renferme forcément une part de l’album
Lost Paradise de 1990, quoique la version soit ici davantage axée deathmetal, parfois plus rapide et bien plus puissante, notamment grâce à un enregistrement plus moderne (à la rugosité toutefois intacte). On reste cependant surpris par le côté suédois qui ressort de ce premier album de
Vallenfyre, le comble pour une formation anglaise. Le grain des guitares et les morceaux plus rapides sonnent en effet comme un vieux swedish deathmetal à la
Entombed, aux relents toujours un peu punk/crusty, ces relents des eighties qui dressent justement la passerelle entre les scènes des deux pays.
Quant aux titres plus lents comme l’excellent Seeds ou le redoutable de
Desecration, ils s’ancrent définitivement du côté deathdoom typiquement british, mais sans spleen ni mélancolie particulières à la old
Anathema ou
My Dying Bride, mais bien du côté cimetière et outre-tombe à la
Decomposed (
Hope Finally Died), une atmosphère glauque à la
Autopsy (
Retribution for the
Dead) en plus. C’est notamment dans ces moments là que
Vallenfyre devient le plus intense, lâchant un riffing puissant et dégageant une atmosphère d’une densité aussi effrayante que saisissante, pour citer l'immense final de The Grim
Irony.
Au-delà du simple désir de renouer sans prétention avec ses racines deathdoom et de lâcher des morceaux dans les anciennes règles de l’art,
Vallenfyre parvient ainsi à installer une véritable ambiance dès son premier album. Au ton grave et aux morceaux souvent obsédants, bénéficiant également d’une articulation, d’une interprétation et d'un enregistrement sans faille,
A Fragile King constitue une sacrée entrée en matière et très bonne surprise de cette rentrée 2011, ne demandant qu’à vieillir noblement sur nos platines.
Fabien.
Mais bon ça empêche pas Greg de faire un super album !
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